Après l’extraordinaire Libido et le génial Prohibition, Brigitte Fontaine déçoit avec L’un n’empêche pas l’autre, un recueil de chansons revisitées qui n’apporte pas grand-chose.
Cet idée d’album de duos aurait paraît-il été soufflée par la maison de disques… Contre l’avis de Brigitte Fontaine. Entourée de sa cour habituelle (Areski, Arno, M, Higelin, Grace Jones…), elle est finalement arrivée à quelque chose qui la satisfait. Cet album s’imposait il ?
La majorité des nouvelles versions n’apportent en effet rien par rapport aux originales. La Caravane de Duke Ellington ne gagne rien à la présence de Grace Jones : Brigitte s’en sortait très bien toute seule. L’interprétation de Pipeau avec Mathieu Chedid a au moins le mérite de la logique : M avait participé à l’album Kékéland, première apparition de ce titre plutôt génial. Mais à vouloir trop le revamper, il en perd sa singularité. Quant au Rue Saint-Louis-en-l’île avec Alain Souchon, le résultat est franchement mauvais et poussif.
Tout n’est quand même pas à jeter : il reste la belle interprétation de Bertrand Cantat sur Les Vergers, un Hollywood qui gagne en suave grâce au timbre de Christophe ou un duo avec Arno sur Inadaptée qui dépote pas mal, plus que l’enregistrement sorti de la naphtaline.
Restent les quelques inédits qui émaillent l’album… Là non plus, ce n’est pas la joie. On ne peut s’empêcher de penser que les voix de Grace Jones et Brigitte Fontaine se marient à merveille sur Dancefloor. Oui mais voilà, les deux compères avaient déjà fait Soufi, sur l’album Prohibition, avec bien plus d’inventivité musicale et de profondeur poétique. Quant à Gilles de la Tourette, c’est une pénible démonstration d’insolence qui ne fonctionne pas sans son clip (certes remarquable de cynisme). On a définitivement connu mieux.
A écouter : Dancefloor, Hollywood, Les Vergers, Inadaptée
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