Charles Frederic Worth semble unanimement considéré comme l’initiateur de la mode moderne. Né en 1825, il ouvre sa maison en 1858. Sur de nombreux points, ses méthodes de vente et son activité préfigurent celles des grandes maisons de mode actuelles. A plus d’un titre, ce couturier d’origine britannique apparaît comme un précurseur.
1/La création
Charles Frederic Worth débarque à Paris à l’âge de vingt ans. Il débute dans une maison de vente de textile, Gagelin, où il gravit peu à peu les échelons. Il finit par y ouvrir un département couture. A une époque où les clients achetaient leur tissu pour confectionner eux-mêmes leurs vêtements, Charles frederic Worth propose des modèles déjà dessinés : c’est le début du prêt-à-porter.
Un siècle et demi plus tard, l’idée a fait recette. Il ne vient plus à grand monde l’idée d’acheter son mètre de tissu et de prendre sa paire de ciseau pour se tailler une robe.
2/Les saisons
Pour conserver intact l’attrait de ses créations, Charles Frederic Worth se renouvelait régulièrement. Il est ainsi à l’origine de deux collections par an, pour les saisons printemps/été et automne/hiver.
Aujourd’hui, les Fashion Weeks rythment le monde de la mode quatre fois par an (deux fois pour le prêt-à-porter, deux fois pour la haute couture). Ce découpage temporel désormais immuable reste celui introduit par Charles Frederic Worth.
3/Les maisons parisiennes
D’origine britannique, Charles Frederic Worth s’est installé à Paris en 1845, avant d’y fonder sa maison de couture en 1858 au 7, rue de la Paix.
Il n’est que le premier d’une longue liste. Des personnalités comme Cristobal Balenciaga, Karl Lagerfeld ou encore John Galliano se sont expatriées pour instaurer durablement Paris comme une des capitales mondiales de la mode.
4/Les mannequins
Pour un artisan couturier, rares étaient les moyens de présenter le fruit de son travail. L’envoi de poupées en bois habillées était une des rares possibilités. Charles Frederic Worth fut le premier à utiliser des mannequins vivants, qu’il appelait les « sosies ». De même, il organisa les premiers défilés.
Aujourd’hui, mannequins et défilés sont indissociables des Fashion Weeks. Impossible de présenter une nouvelle collection sans top model, un métier sous le feu des projecteurs depuis Twiggy, mannequin vedette des années 1960. De même, certains défilés sont devenus de vrais grands spectacles, à l’image des shows Chanel au Grand Palais.
5/La communication
Les publicités dans les magazines de mode ne sont pas une invention de Charles Frederic Worth. Toutefois, son statut de créateur a introduit une nouvelle possibilité : celle de mettre en scène des modèles correspondant à une inspiration donnée.
Par la suite, Paul Poiret a usé avec talent de ce vecteur de communication qu’était l’illustration mise en scène. Aujourd’hui, l’image véhiculée à travers les campagnes de publicité joue plus que tout sur l’influence des maisons. Au point que les photographes de renom se disputent la vedette avec les créateurs.
6/Le culte du créateur
En tant qu’artiste, Charles Frederic Worth aimait à recevoir ses clients avec hauteur. Conseillant ses acheteurs, il devint une personnalité incontournable de la mode, conservant une influence bien après sa mort en 1895.
Désormais, que serait une maison sans la figure du créateur de mode ? Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Coco Chanel, Vivienne Westwood ou encore Alexander McQueen (pardon pour les oubliés) sont autant de personnalités fortes qui ont insufflé un esprit à leur maison et leur création, en même temps qu’elles ont marqué l’Histoire.
1 Comment
olivia van hoegarden-Worth
17 juillet 2011 at 13:04Merci de cet article à propos de mon arrière arrière grand père, il est très clair et les photos sont très belles. La mise en regard avec les grands couturiers d’aujourd’hui est très intéressante. CFW a tout inventé dans son domaine.