Créateur de mode

Cristobal Balenciaga

La maison Balenciaga fait assurément partie des grands noms de la mode. Elle doit sa réputation à deux hommes qui ont forgé son image au fil du temps. Tout d’abord Cristobal Balenciaga, son fondateur. Quant à Nicolas Ghesquière, il a su trouver les lignes justes pour lui donner un second souffle. Voyage dans l’histoire d’une maison aux créations extraordinaires.

Les débuts de la maison Balenciaga

Cristobal Balenciaga est né en 1895 à Gétria, dans le pays basque espagnol. Lors de sa jeunesse, les créateurs les plus en vogue sont des créatrices : Coco Chanel, Madeleine Vionnet et Elsa Schiaparelli. Leurs œuvres l’intéresse au point qu’il les découd, les décortique pour les réassembler ensuite. En effet, Balenciaga considère le vêtement comme une pièce architecturale. Il cherche donc à en découvrir la structure, les moindres secrets pour en comprendre le volume final.

C’est en 1918 que Cristobal Balenciaga fonde sa première maison, à San Sébastian. Son style prône des formes simples, associées à de riches étoffes. Certaines pièces sont si coûteuses en matières premières que cela mène ses premières entreprises à la faillite. Mais Balenciaga finit par devenir un nom célèbre et deux nouvelles boutiques sont ouvertes, à Barcelone et Madrid, respectivement en 1933 et 1935. En 1936, la guerre espagnole éclate. Cristobal Balenciaga ferme alors ses maisons espagnoles et se réfugie à Londres. L’année suivante, il s’installe à Paris au 10, avenue Georges V, où se situe toujours la boutique parisienne. Simultanément, il rouvre ses maisons espagnoles.

Le style Balenciaga

Cristobal Balenciaga tient à tout maîtriser dans ses créations. Coco Chanel disait de lui qu’il était le seul à pouvoir dessiner, couper, assembler et coudre un modèle entièrement seul. Détail amusant, le site officiel Balenciaga relate l’histoire de la réalisation d’une petite robe noire (pièce associée à Chanel) qu’il aurait créée seul mais admiré de ses neuf cents ouvrières. Un exemple parfait de sa volonté de contrôle absolu. Volonté qui le conduisit à confier à son ami Joan Miro : « Tu as de la chance car pour créer un chef-d’œuvre tu es tout seul. Moi, il me faut cinq cents personnes… » . La création (la conception semblerait dans le cas présent un terme plus juste) d’une pièce requiert une somme de dons que Balenciaga décrit de la manière suivante :

« Un couturier doit être :

Architecte pour les plans,

Sculpteur pour la forme,

Peintre pour la couleur,

Musicien pour l’harmonie

Et Philosophe pour la mesure »

Des corps de métiers aux objectifs différents mais qui sautent aux yeux comme par exemple dans cette extravagante et très épurée robe de mariée (architecture) ou cette robe noire, aux volumes inédits datant pourtant de 1967. Dans ce deuxième cas, c’est l’aspect sculptural qui ressort évidemment. Parmi les lignes typiques du style Balenciaga, une des plus remarquables est celle dite queue de paon, laissant le genou à découvert et descendant dans le dos.

Mais Balenciaga peut aussi compter sur les accessoires, dont certains deviennent culte, à l’image du sac Le Lariat.

Les parfums sont également une manne importante, qui permet à la maison de survivre lors des jours moins roses qui suivent. Le parfum le plus célèbre est Le Dix, qui tire son nom de l’adresse parisienne de la maison.

Une période tumultueuse

Après cinquante ans de carrière et de succès, Cristobal Balenciaga décide de fermer sa maison de couture en 1968, au grand dam de ses plus fidèles clientes. Ainsi, la comtesse Mona Bismarck s’enferme trois jours dans sa chambre de la villa de Capri lorsqu’elle apprit la nouvelle. La dernière œuvre de celui qu’Hubert de Givenchy appelle « le couturier de couturiers » fut l’uniforme des hôtesses de l’air et stewards pour la compagnie Air France, toujours en 1968. De futurs grands noms sont passés au 10, avenue Georges V. Entre autres disciples, la maison Balenciaga a compté André Courrèges, Hubert de Givenchy, Oscar de la Renta et Emmanuel Ungaro.

Le décès de Cristobal Balenciaga le 23 mars 1972 (sa dernière apparition publique fut aux funérailles de Coco Chanel) entraîne la maison Balenciaga dans une période difficile. Ses neveux reprennent le flambeau, avant de revendre le nom et surtout la division parfum au groupe Hoechst en 1978. En 1986, c’est le groupe Jacques Bogart qui prend la suite. Enfin en 2001, Balenciaga tombe dans les mains du groupe Gucci, ce qui lui permet de voir arriver des jours meilleurs.

Une renaissance signée Nicolas Ghesquière

A la fin des années 1990, l’arrivée de Nicolas Ghesquière est synonyme de second souffle pour la maison Balenciaga. Né en 1971, ce styliste a fait ses premières armes en tant qu’assistant de Jean-Paul Gauthier. Il arrive en 1997 à la direction artistique de Balenciaga. Sa première collection est celle du printemps/été 1998. Aussitôt, il pose de nouveaux jalons, dans la lignée de la philosophie de Cristobal Balenciaga.

Les formes sont très architecturées, comme à la grande époque, et tout aussi simples. Le motif y prend souvent une importance capitale, comme le prouve ce look de la collection printemps/été 2008. Un style à première vue très simple que d’aucuns qualifient de nouveau minimalisme. Nicolas Ghesquière y ajoute la touche futuriste du fanatique de science fiction. Star Wars ou l’Age de Cristal sont parmi ses références. Cela le mène à créer des looks hors du commun comme dans la collection robot (printemps/été 2007) avec ces jambières dorées et ces extraordinaires lunettes, début d’une collaboration avec le groupe Safilo.

Nicolas Ghesquière ne se limite pas aux podiums. C’est tout un univers de science-fiction qu’il crée autour de la marque, à l’image des boutiques Balenciaga, conçues en collaboration avec l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster.

Celle de Milan (photo) est conçue comme un vaisseau spatial alors que celle de Paris (toujours au 10, avenue Georges V) retraduit l’ambiance d’une grotte sur éclairée au ciel constellé d’astéroïdes mouvants. Lors de l’exposition au Musée de la Mode et du textile, Nicolas Ghesquière a fait développer une nouvelle forme de mannequin : la momie-droïde, semblant tout droit sortie des histoires qui forment son univers.

Des muses et fidèles célèbres

Le style percutant de Nicolas Ghesquière ne laisse bien sûr pas indifférent. Si sa muse favorite est Joana Preiss, de nombreuses célébrités apprécient ses créations. Parmi elles Françoise Hardy ou encore l’actrice Asia Argento. Dans le monde de la mode, la mannequin Irina Lazareanu fait partie des admiratrices.

Mais une relation particulière lie Nicolas Ghesquière à Charlotte Gainsbourg. Le créateur et sa muse sont amis. Aussi, lorsque la fille de Serge et Jane pose pour Vogue, c’est tout naturellement qu’elle est vêtue d’une sublime robe avec dos cloqué japonais Balenciaga par Nicolas Ghesquière. Mais Charlotte n’est pas exclusive, puisqu’elle apprécie aussi les collections de la Maison Martin Margiela. Toutefois, cette belle série de photo associeront pour longtemps dans les mémoires les noms de Gainsbourg et Ghesquière.

Quelques liens :

Archives (photos des collections des quelques dernières années) :

http://www.balenciaga.com/#Id=/Collection/Women/Archives/2008/S/S08

Show SS08 :

http://www.balenciaga.com/#Id=/Collection/ShowS/S%202008

Crédits photo expo (robe de mariée et momie droïdes) :

http://metisse.blog.elle.fr/tag/galeries/page/2/

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