Un genre nouveau est apparu sur les consoles et semble faire fureur. L’entraînement cérébral. Tout un programme décliné désormais sur une gamme très large, que nous avons décidé, contre toute attente au vu de notre ligne éditoriale, de ne pas tester…
A la base, l’idée n’était sans doute pas mauvaise. Stimuler ses neurones par le jeu, pourquoi pas ? Le tout premier produit proposé avait au moins le mérite de l’originalité, en mettant en place des exercices d’entraînement ludiques et simplifiés. Malheureusement, comme beaucoup de choses, le concept a été victime de son succès. Les clones sont apparus, noyant le pauvre consommateur décérébré sous une avalanche de boîtiers différents qui ne sauveront assurément pas son compte en banque. A en croire la gamme de déclinaisons existantes et le battage médiatique, notre monde est peuplé de crétins au cerveau mal entretenu. Même si cela est parfaitement possible, avouons-le, je n’en reste pas moins convaincue que l’optimiser à l’aide d’une console vidéo n’est peut-être pas la meilleure solution.
Le point le plus frappant, et sans doute choquant, est qu’une vulgaire machine électronique est capable d’évaluer l’âge du cerveau, simplement en tapotant sur des touches, en répondant à des additions, ou en jouant du stylet. Franchement, ça m’épate ! Evidemment, elle annoncera toujours un nombre d’années faramineux, obligeant l’utilisateur honteux à se dépasser corps et âme pour remonter le niveau. Combien d’heures sont alors nécessaires pour arriver à un score qui saura flatter son ego ? A mon avis, bien trop… Car le temps passé à défier le programme est du temps en moins pour s’occuper intelligemment…
A quoi ça sert de savoir qu’on a un cerveau de 20 ou 50 ans ? Est-ce que cela empêche de vivre normalement ? Comment faisait-on avant l’arrivée de ces jeux miracles qui promettent de rajeunir les neurones ? Devant cette course affligeante à la jeunesse cérébrale, je reste sans voix. Car s’il devient acquis qu’on sauvera son cerveau en s’explosant les yeux sur l’écran de sa console, je me demande dans quel monde d’ignorants on vivra. Maîtriser le calcul rapide est peut-être utile à l’école primaire pour éviter les zéro en maths ou plus tard pour jongler avec les chiffres avec dextérité lors des neurasthéniques séances de comptabilité. Mais si c’est simplement pour voir apparaître son score record sur le top 3 des meilleurs joueurs, n’est-ce pas un peu… vain ? Car, dans l’absolu, je voudrais bien savoir quelles capacités mon cerveau gagnerait à obtenir avec pareil entraînement. Plus rapide ? Soit. Mais si certains passaient moins de temps à ramollir devant des séries niaises, des émissions vulgaires, ou même de la musique façon soupe, on n’aurait déjà pas à se voir offrir de quoi requinquer nos cellules grises.
Dernier point presque novateur, l’apparition des peoples qui osent sans honte s’afficher dans les publicités télévisuelles, cliquant gaiement sur les écrans de leurs consoles. Si c’est une méthode pour appâter le consommateur, en utilisant l’identification aux célébrités, je trouve ça pitoyable. D’un côté, on a Nicole Kidman qui semble vouloir dire « même si je suis belle, je suis bête », alors, je me soigne. Quant à Michèle Laroque, je me demande encore pourquoi on l’a choisie… Niveau identification, c’est bof. Il y a pourtant tellement de cruches en France, Lorie, Alizée, Vitaa, qui auraient été plus vendeuses…
Bref, tout cela est une belle blague qui risquerait fort de faire oublier qu’avoir un cerveau jeune, ça ne sert à rien s’il reste vide… Heureusement, Save My Brain est là pour rattraper le coup !
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