Ce mois-ci, c’est Puggy qui est à la une. Un groupe qui se dit belge mais aux origines assez diverses, puisque Matthew est anglais, Romain français et Ziggy suédois. Leur pop est entraînante et bien ficelée, de quoi en faire un coup de cœur et un groupe à découvrir.
Save My Brain : Comment est né le groupe ? Une rencontre ?
Matthew : Romain connaissait Ziggy et moi, je connaissais Romain de l’école. On a alors décidé de créer un groupe commun, d’abord un groupe de reprise. Puis, au fur et à mesure, on a eu envie de composer. Maintenant, ça fait quatre ou cinq ans qu’on joue ensemble.
SMB : Et vous avez commencé à jouer quand ?
Matthew : Ziggy dès le berceau ! C’est de famille chez lui ! Ses parents jouaient du folk suédois. Moi, j’ai commencé vers 10/11ans.
Romain : Moi aussi, ça a été vers 11ans, quand j’ai découvert Guns N’Roses et leur album Apetite For Destruction. Puis j’ai pas mal exploré le métal et le punk, avant d’en arriver au jazz.
Matthew : on est pas mal nourris par la musique anglophone, le blues, le jazz, les Beatles, les Stones…
SMB (à Ziggy) : Et Bowie, j’imagine ?
Ziggy : Non, pas tant que ça.
SMB : Alors, ça vient d’où ce psuedo ?
Matthew : En fait, son nom est imprononçable pour qui n’est pas suédois. Donc un jour quelqu’un l’a transformé en Ziggy. Maintenant, même sa mère l’appelle comme ça !
Romain : Pour en revenir à ce qu’on a écouté étant jeune, je tiens à dire que Apetite for Destruction, de Guns N’Roses est le meilleur album de tous les temps.
Ziggy : non, c’est Abba Gold !
SMB : Comment avez-vous défini votre style ?
Matthew : Au départ, j’ai commencé à venir avec ma guitare électrique. Puis, comme quand on joue dans les caves, il faut faire de moins en moins de bruit, je suis passé à l’acoustique. Bon, Ziggy continuait à taper comme un sourd sur sa batterie, ce qui fait qu’on n’entendait plus que ça, mais je suis quand même passé à l’acoustique ! Cela dit, j’aimais moins et en plus, l’acoustique, ce n’est pas gérer du riff comme avec l’électrique. Il faut savoir un peu jouer. Donc on s’est dit qu’on gardait l’électrique. On avait la batterie, la guitare, il ne nous manquait plus que la voix. Donc on a fait chanter la bassiste et c’est Romain qui s’y est collé !
SMB : Et quelles sont vos influences ?
Matthew : On aime un peu tout en fait. Des fois on ressort un CD qu’on n’a pas écouté depuis longtemps et c’est ça qui va nous trotter dans la tête pendant un certain temps.
Romain : On fonctionne beaucoup par période. A un moment, on a eu notre période reggae et on n’écoutait que du Bob Marley. Ensuite, ça a été une période punk. Ca marche vraiment par phases. En ce moment, on écoute beaucoup Empire Week End, Phoenix et un groupe norvégien qui s’appelle Kaizers Orchestra.
Matthew : Et moi, Satie !
SMB : Scène ou studio ? Où vous sentez-vous le plus à l’aise.
Matthew : Les deux sont différents. On est bien préparés à la scène, puisqu’on a l’habitude de jouer en live et c’est par là qu’on a commencé. Pour notre deuxième album, on a découvert ce que le mot production voulait dire. Le premier avait été écrit pour être joué en live. On vient de la musique improvisée. Quant on fait trois ou quatre dates par semaine, on finit par faire des plages de 45 minutes, où on ne joue que trois morceaux, avant de faire une pause bière et de recommencer. Mais pour le deuxième album, Universal est venu avec un budget et donc du temps pour enregistrer. On est allés à l’IGPA, à Bruxelles, où ils ont une cave d’instruments incroyable. C’est un vrai musée. Ils ont même des trucs qui datent de la guerre de sécession. Donc on arrive là-dedans comme des gamins, on touche à tout, on a testé la guitare de Ben Harper, une Weissenborn. Et comme on avait deux semaines de réservées, on a été obligés de se retenir de ne pas tout tester, sinon, on n’aurait fait que ça !
SMB : Vous dites venir de l’impro. Est-ce que vous allez continuer à improviser sur scène avec Puggy ?
Matthew : On est obligés, sinon on se fait chier. Bien sûr, on part toujours du morceau de base, mais on se donne des libertés. Un morceau doit vivre. Des fois, c’est un problème technique qui s’ajoute à tout ça et on doit improviser pour retomber sur nos pattes. Mais à force de jouer dans des clubs ou des petites salles, on a appris à ne pas prendre d’habitudes.
Romain : ça me rappelle la fois au Bataclan où mon pedalboard a rendu l’âme. Ils’est mis à fumer d’un seul coup. Et là tu te demandes : « Est-ce que je vais mourir ? »
SMB : Save My Brain… Sauver les cerveaux… Comment pensez-vous qu’on puisse le faire ?
Matthew : En mangeant des sushi, beaucoup de sushi !
SMB : Avec du thon rouge ?
Matthew : N’importe quel sushi !
Romain : Mais non, tu ne dois pas dire ça, c’est en voie de disparition, le thon rouge !
Matthew : Ah, pardon ! Avec du saumon d’élevage, alors !
Romain : Moi je dirais qu’on peut sauver son cerveau en faisant beaucoup de jeux vidéo. Et en mettant internet en accès gratuit au niveau mondial.
Matthew : En mettant plus d’argent pour l’éducation.
Ziggy : Oui, il faut mieux payer les profs !
Romain : Moi, je verrais bien des cours en 3D virtuel, que tu pourrais voir dans le monde entier. Tu vas sur le sujet qui t’intéresse, tu prends le chapitre qui t’intéresse, et hop !
Matthew : Tu sais que c’est pour ça qu’il y a des gens qui écrivent des livres !
Romain : Oui, mais ça serait pas pareil. Imagine, les plus grands profs de Harvard en 3D devant toi.
Matthew : Il ne faut pas l’écouter ! En lisant plus de livre, on peut sauver son cerveau. Save HIS brain !
Prochaines dates de concert :
22 et 23 février 2010 au Baron
31 mars 2010 au point Ephémère
14 juin 2010 à la Cigale
Un grand merci à la Maison des Métallos pour leur accueil.
1 Comment
diane
26 juillet 2010 at 13:01géniale cette interview! ce groupe ira loin c’est sûr!