Le troisième roman de Benoit Caudoux sort ce mois-ci. Notez bien la date dans votre agenda ; ce livre vaut le détour. On y retrouve la patte de l’auteur, tout en petits détours, détails d’importance, récits imaginaires, trajets de ci, de là.
La nouveauté, c’est l’humour, encore plus présent dans ce roman que dans les autres qui n’en étaient pourtant pas dénués. Le personnage narrateur en croise d’autres, il leur parle parfois, parfois – souvent – simplement les regarde, amusé et quelque peu incrédule, parfois aussi il en devient un autre, il va « au café en gnou, en écureuil, en ours ». Il y va « en alpaga » ou « en fossile de trilobite russe ». Il détaille l’espace même du café, l’encadrement de sa porte, ce qu’elle a de familier et de sacré. Il détaille les murs de briques. Il leur prête vie. Il remarque les passants, le monsieur seul, les couples – Anne-Morte et Jean-Patraque, et puis aussi Anne-Débile et Jean-Rien -, et les slips bulgares. Je songe choisir le cerveau de l’auteur comme sujet d’études ; en attendant, lisez ce livre. Il ne raconte « rien » que d’inlassables cheminements … jusqu’au café, mais justement ces riens mènent bien plus loin qu’au café du quartier !
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