En cette fin août, après l’épreuve fatidique et quasi-inexorable de « La Plage », je suis en mesure de déclarer très sérieusement que non, je n’ai rien fait de plus que d’habitude pour être un tant soit peu présentable sur les grains de sable. Et pourquoi ?
Zzzzzzrrrppp (bruit du « retour rapide » sur le magnétoscope). Il y a quelques mois, errant entre le rayon de shampooings et celui des crèmes anti-rides chez Monop’, je me suis arrêtée devant les crèmes pour le corps, histoire de voir quel nouvel autobronzant progressif était proposé à ma peau toujours plus blanche, virant parfois au phosphorescent. Des tubes, des pilules, des ampoules et bientôt des intraveineuses pour faire croire à tout le monde que l’on est parti trois semaines à Madagascar avant nos vacances à St Malo. Malheureusement, si toutes les Malouines sont aussi bronzées, c’est qu’elles ont eu la même idée. Ça, c’est une vision assez théorique de la chose. La pratique laisse, à la vue des mains de votre collègue de bureau, à désirer.
A la machine à café, vous avez pensé à une simple tâche de naissance que vous n’aviez semble-t-il jamais remarquée. A la pause déjeuner, vous vous êtes demandée comme on pouvait avoir des tâches de naissance dans les espaces interdigitaux. Sur le parking, vous lui avez demandé quel autobronzant elle utilisait. Honteuse, prise en flag’, elle vous a narré les inconvénients de l’autobronzant dit progressif. Parce que oui, les actifs autobronzants sont loin d’être aussi lucides et pondérés que les globules rouges de Il était une fois la vie. Ils ne se demandent ni qui ira le premier stimuler votre épiderme, ni comment.
Résultat, dès la première utilisation, on vous trouverait des ressemblances avec Massimo Gargia en Janvier quand son centre UV ferme pour les vacances de fin d’année.
Rendez-vous compte, on en viendrait presque à se plaindre de l’efficacité supra anormale de ces crèmes qui donnent bonne mine. Pour se remettre de cette haute trahison comico-cosmétique, un demi-tour droite dans le rayon suffit et vous atterrissez directement dans les produits dits minceur.
C’est particulièrement intéressant d’observer combien on peut mettre dans une crème, un gel, des ampoules, des gants… pour résorber quelques alvéoles de cellulite. A 39,80 euros les ampoules pour les quatre centimètres promis (en moins évidemment, pensez-vous vraiment qu’aujourd’hui on puisse trouver des pilules magiques qui font grossir ?), le calcul est simple. Près de 10 euros le centimètre en moins sur les cuisses. Si certains comptent en paquet de cigarettes, le convertisseur en moi est quasi-instantané. Ça fait presque deux places pour un UGC si vous avez la carte famille nombreuse ou bien un top chez H&M ou encore une housse de coussin pour décorer votre canapé chez Ikea… La question ne se pose pas, à choisir entre quatre centimètres et toute autre activité qui fait du bien au moral et ne remplit pas indirectement les poches de créateurs de mode sournois qui ne connaissent rien aux femmes… c’est tout vu ! De toute façon, ces ridicules centimètres se verront à peine parce que votre fiancé vous aime comme vous êtes, et si votre fiancé ne vous aime pas comme vous êtes, il ne vous mérite pas.
Pour être totalement honnête, pour cinq euros de moins… la crème d’à-côté résorbe même les vergetures ! Mais comme, à moins d’avoir un planning affiché au mur avec les horaires pour la pose du vernis, les deux litres d’eau minérale à absorber en position debout pour éviter la rétention, l’exercice de paupières inventé par un coach esthétique nippon pour éviter d’avoir le regard qui baisse… on oublie toujours LA crème contre les vergetures. Donc, ce ne sera pas utile de l’acheter, sauf si vous voulez vous en servir une fois séchée comme pâte à modeler pour vos neveux et nièces.
Alors finalement, c’est quoi le mieux ? Rendre son porte-monnaie anorexique pour de jolis tubes roses, verts ou blancs ou se tenir à une discipline basée sur une crème hydratante de base, une cure de vitamine C et le minois au soleil au lieu de rester plantée devant des vidéos drôles seulement la première fois qu’on les regarde (et encore…) ?
On est bien d’accord !
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