Les cadeaux de Noël

« Peeeeeeeeeetiiiiiiiiiit papaaaaa Noëëëëëël,
Quand tu descendraaaaaaaaaaas du cieeeeeeeeeel
Aveeeeeeeeec tes jouets par millieeeeeeeeeers
N’oublie paaaaaaaaaaaaas mon petit soulieeeeeeeeeer ! »

Ahem… Ah vous êtes là ? Bien, allons-y, mais qu’est ce que vous attendez ? Soyez heureuses, Noël approche, le Petit Jésus est bientôt entre l’âne et le bœuf, Papa Noël va bientôt vous apporter les cadeaux tant espérés et surtout, la porte n°24 de mon calendrier de l’Avent Kinder approche et l’œuf qui y est contenu tremble déjà en pensant à mon attaque fulgurante sur son papier, que je lui arracherais tôt le matin tel Edward arracherait la peau du cou de Bella, OH oui Edward, bite ze egg ! Euh, en fait non. Ca pourrait être mal compris… Revenons à nos cadeaux.

Alors ça y est, vous avez fait votre liste ? Vous l’avez envoyée à

Père Noël & co.
24-25 Avenue de l’Igloo
Pôle Nord ?

C’est avec une profonde nostalgie que je repense à cette époque où je donnais, les yeux emplis d’espoir, ma lettre à mes parents afin qu’ils l’envoient au Pôle Nord et ce n’est que quelques années plus tard que je me suis rendue compte qu’en fait, ma lettre atterrissait… à la poubelle ! L’enfance est une triste succession de mensonges, d’autant plus que jamais je ne recevais ce que je voulais (j’ai encore un pincement au cœur quand je repense au trotteur Mickey), mais il n’empêche que c’était une période bénie pendant laquelle les parents parlaient de « la crise » à voix basse. Aujourd’hui, c’est moins subtil, tout est acheté sur Ebay and co., sans parler des marchés aux puces… L’avantage avec les enfants, c’est qu’ils savent toujours ce qu’ils veulent, leurs listes de cadeaux font toujours 3 mètres et rien qu’avec un jeu de billes sur Nintendo DS on en fait les êtres les plus heureux au monde ! Quant aux cadeaux qu’ils vont offrir à papa-maman, facile, c’est la maîtresse qui décide et chaque famille est fournie en colliers de nouilles pour le reste de l’année et en plus c’est écolo. Comme quoi, même en étant haut comme trois pommes on peut suivre la tendance.

Les cadeaux pour les parents, c’est une autre histoire. Ce sont en général – et dans un monde idéal – des adultes responsables qui nous ont soutenu toute notre vie et dans les moments les plus difficiles. Nous sommes donc censés, en tant que filles et fils reconnaissants et aimants, leur exaucer chaque vœu. Tout ceci dans un monde idéal bien sûr. Dans un monde moins idéal, il est très facile de se rabattre sur les coffrets pré-emballés d’Yves Rocher, sur la boîte de pralinés ou encore sur l’offre d’essai de Weight Watchers. Le message attribué à chacun de ces cadeaux pourrait être légèrement mal compris, mais les conflits familiaux, c’est ça qui donne du piment à la fête ! Rien de mieux qu’une bataille de bûche glacée aux marrons pour se raviver le fond de teint !

Les amis sont en général les plus faciles à contenter, merci les chèques cadeau, sex toys (toujours en toute discrétion, bien sûr) ou calendriers personnalisables, mais est-ce que vous arrivez, vous, à répondre à la question fatidique qui revient chaque année : « Qu’est ce que tu veux pour Noël ? ». Il y en a qui ont envie de paraître un peu moins égoïste et qui du fond du cœur souhaitent la paix dans le monde et à manger pour tous, mais chassez le naturel il revient au galop ! Rien ne vaut un Chanel N°5, un N°9 ou un One de D&G, Chanel et leurs copains ! On dit que l’éducation est ce qu’il y a de plus important : achetez du parfum, vous apprendrez à compter… C’est aussi un peu le cadeau passe-partout pour Chérie, non ? C’est cher, c’est chic, c’est fashion et ce n’est pas chiant (contrairement à Chérie) et Chérie est ravie de montrer ça aux copines ! Et le parfum, c’est comme les aimants offerts dans les paquets de cordon-bleu : on peut les collectionner, les échanger et c’est éducatif. « Oh, tu as reçu The One ? Moi j’ai reçu n°3 de D&G, mais comme je l’ai en double, je te l’échange contre ton n°5 ! » Il ne reste plus qu’à attendre qu’une marque de parfum invente le « The Second, pour les femmes qui n’ont pas trouvé The One à côté du Five. » Mais le parfum, c’est cher et en ce moment c’est la crise, donc il restera toujours la solution du parfum de chez Aldi à 2,90 euros. Moins glam’, quand même.

Quand on regarde (un peu trop souvent) la télévision, on remarque que les cadeaux qui sont le plus en vogue sont apparemment les jeux sur les minuscules consoles que l’on peut emporter partout et à qui l’on a attribué des couleurs très hideuses. C’est le cadeau parfait pour les personnes qui ont envie de faire partager leur passion à tous les autres, dans le train, pendant 5 heures, en criant « ASSIS ! » à leur chien virtuel ou en soufflant comme un bœuf sur l’écran pour que la bulle s’envole (merci pour l’odeur de pâté). C’est l’occasion aussi de totalement vous désociabilisée et de rater le beau mââââle assis non loin de vous et qui a les mêmes cheveux (après lavage et soin anti-regraisse-plus-vite-que-ton-ombre) que Rob Pattinson.

Noël, c’est chaque année pareil finalement : un vrai casse-tête de part et d’autre, pour vous qui ne savez pas ce que vous voulez (ou qui avez des désirs incompatibles avec la bourse de vos proches) et pour vos proches qui ne savent pas quoi vous offrir. Pour les férus de « 7 à la maison », vous pouvez prendre exemple sur Annie et les 5 enfants qui offrent de leur temps en faisant du bénévolat. C’est beau, la télévision et ses séries totalement utopiques : on verse une larme et hop on retourne à la chasse aux Louboutin !
Louisa May Alcott disait « Sans les cadeaux, Noël ne serait pas Noël », mais sans la galère pour trouver des cadeaux, Noël serait un merveilleux Noël !