Souvenez-vous, il y a presque un an jour pour jour, nous inaugurions la rubrique « chanteuse rock » avec le projet solo de l’emblématique chanteuse des Cranberries, Dolorès O’Riordan. Aujourd’hui, c’est une autre voix, Sharleen Spiteri, qui vient marquer comme un clin d’œil, le premier numéro anniversaire de notre magazine. Après avoir maintenu son groupe Texas au plus haut des charts internationaux pendant les vingt dernières années, l’iconoclaste chanteuse a décidé de s’accorder une petite pause pour jeter les bases d’une carrière individuelle, en signant « Melody », son premier album solo sorti le 14 juillet dernier. Entièrement écrit et produit par ses soins, celle-ci pioche dans la décennie 50-60s des inspirations rock, soul et doo-wop, pour nous livrer un véritable petit bijou aux couleurs vitaminées. Même si plane sur l’album le spectre de la rupture d’avec son compagnon, Sharleen sait, les premières rancœurs passées, adoucir ses propos pour en tirer des leçons pleines de philosophie.
Taxer Miss Spiteri de facilité en surfant sur la vague des chanteuses new soul à l’instar d’Amy Winehouse ou Duffy serait trop mal la connaître. Car l’amateur averti aura remarqué qu’en grande admiratrice de Marvin Gaye, de Diana Ross et de Nancy Sinatra pour ne citer qu’eux, Sharleen n’a eu de cesse de colorer Texas, à la base plutôt pop-rock, d’inspirations Motown et soul, perceptibles notamment dans les fameux titres « Black-Eyed Boy » et « Say What You Want » de l’album « White on Blonde ». L’aventure s’arrête-t-elle pour autant pour le groupe ? Pas si sûr, celle-ci s’expliquant sur son site officiel : « Texas, c’est ma famille et ils seront toujours présents. Mais après le dernier disque, tout le monde a décidé de réaliser des choses et des projets différents. J’ai eu à m’interroger sur ce que je voulais faire de ma vie, qui par dessus le marché traversait d’importants changements personnels. Je me suis donc dit, c’est ça. J’ai besoin de faire un disque solo et de relever le défi. Quand je l’ai dit aux garçons, ils m’ont juste répondu : « Super. Tente le coup » Ce que j’ai fait » [http://sharleenspiteri.co.uk]. Une technique maîtrisée alliée à une musique inventive, voilà ce qui a fait la réussite du groupe Texas.
« Southside »
Même si leur nom pourrait le laisser penser, Texas n’a pas vu le jour aux US mais bel et bien au Royaume-Uni. A Glasgow, en Ecosse, plus précisément. En cette année 1986, le bassiste Johnny McElhone, ancien membre des groupes Altered Images et Hipsway, rêve de créer son propre groupe quand celui-ci fait la rencontre de l’étudiante en art et coiffeuse Sharleen Spiteri, par le biais de son frère Gerry, futur manager du groupe. Après avoir été bluffé par sa ré-interprétation du « Do You Really Want To Hurt Me » de Culture Club, McElhone qui a trouvé en Sharleen la voix qu’il cherchait, engage dans la foulée le guitariste Ally McErlaine et le batteur Stuart Kerr (ex Love and Money and Friends Again). Mélomane de longue date, la jeune fille de 19 ans abandonne une carrière prometteuse dans la coiffure de mode qui la fait voyager parmi les plus grandes villes européennes pour tenter l’aventure Texas. Sa démarche, Sharleen l’explique au cours d’une interview « […] J’ai alors tout abandonné pour démarrer cette nouvelle aventure. Pas besoin de vous dire que toute ma famille et mes amis, à l’exception de mes parents, me prenaient pour une folle. Mais, le plus important, c’est que j’y croyais sincèrement » (Jalouse, novembre 1997). Sans aucun doute, l’avenir lui donnera raison.
Pour l’heure, le groupe nouvellement formé trouve son nom grâce à leur film culte, Paris-Texas de Wim Wenders, Palme d’Or au Festival de Cannes 1984, dont ils appréciaient tout particulièrement la bande originale. Ceux-ci s’attaquent à la composition des chansons avant de décrocher rapidement un contrat chez Mercury. En dehors de la voix déjà puissante de Sharleen, ce qui a vraisemblablement attiré l’attention du label c’est la maîtrise de jeu du guitariste Ally McErlaine et la facilité avec laquelle, lui et la jeune fille, enchaînent les « slides » à la guitare, dont « I Don’t Want A Lover » en est l’un des plus parfaits exemples. Mais si la major a été charmée, il reste encore le public à conquérir. Leur premier concert aura lieu en Mars 1988 au Tav Bar pour le compte d’une association étudiante de l’université de Dundee. Malgré un public restreint, Texas rôde les chansons qui formeront la matière de leur premier album. Toujours en prévision de la sortie de « Southside », Texas multiplie les concerts et commence à se faire connaître à l’échelle locale. Mais ce sera vraiment la diffusion de leur premier titre « I Don’t Want A Lover » sur les ondes radiophoniques qui lancera le phénomène Texas.
A peine le single « I Don’t Want A Lover » vient de sortir en 1989, que celui-ci se place directement à la huitième place des charts britanniques. Tout le monde tombe sous le charme de Sharleen, qui en amoureuse déçue, réclame d’une voix des plus bluesy, non un amant mais simplement un ami. Comme son nom l’indique, « Southside » fait voyager l’auditeur vers Memphis la mythique, berceau du rock’n’roll et du blues… Renversant quand on sait que Texas est un pur produit écossais ! Salué par la critique qui y voit là un travail « intelligent, mélodieux, de la pop adulte avec un chant formidable et des slides bluesy à la guitare » (allmusic.com), « Southside » entraîne les trois autres singles « Thrill Has Gone », « Everyday Now » et « Prayer For You » vers un succès tout aussi méritoire. Après avoir fait le tour du monde en vendant plus de deux millions copies et s’être positionné au numéro 3 des charts UK, « Southside » est sans conteste l’une de leurs plus grandes réussites.
Sharleen et les garçons
En réussissant du premier coup là où beaucoup mettent du temps à percer, Texas s’impose dans le cercle très fermé de ces groupes qu’il faut suivre. Forts de ce constat, ceux-ci reprennent deux ans plus tard le chemin des studios avec le remplacement de Kerr par Richard Hynd à la batterie et l’arrivée d’Eddie Campbell aux claviers. Toujours produit par Tim Palmer, qui s’est auparavant illustré avec Bowie et Robert Plant, « Mothers Heaven » (en abrégé MH) sort courant 1991. Symbiose entre la musique blues et des sonorités country, sans jamais perdre de vue le slide guitar qui a fait leur succès, MH s’inscrit dans la droite lignée de « Southside », en signant des singles tels que « Why Believe in You », « Alone With You », ou « In My Heart ». Moins de succès que pour le premier album mais MH continue d’asseoir la réputation de Texas à travers l’Europe.
Après une tournée mondiale qui les a emmenés entre autres aux Etats-Unis et auquel le groupe dédie une nouvelle version du « Tired of Being Alone » d’Al Green, 1993 est l’année où sortira le nouvel album « Ricks Road ». Avec Paul Fox aux commandes de la production (10,000 Maniacs, Wallflowers), Texas est parti enregistrer aux Bearsville Studios de Woodstook, connus pour avoir été le passage incontournable d’artistes tels que Bob Dylan ou Janis Joplin. Malheureusement, si la réalisation a été peaufinée à l’extrême, incluant même la participation de la choriste Rose Stone, sœur du célèbre musicien soul et funk, Sly Stone, « Ricks Road » faillit là où « Southside » avait remporté l’adhésion collective. Considéré maintenant comme peut-être l’un des meilleurs albums du groupe, « Ricks Road » est pour l’heure un retentissant échec commercial. Et les mauvaises langues de décréter que c’en est fini de Texas…
Sharleen partie s’installer quelque temps sur Paris histoire de faire le point, le groupe passe par un douloureux passage à vide. Réunis à l’occasion de quelques concerts et apparitions TV en 1995, Texas se remet au travail d’arrache-pied pour préparer de nouvelles sessions d’enregistrement à la fin de l’année suivante. C’est d’ailleurs à l’occasion du passage de la chanteuse à l’émission « TFI Friday » du DJ Chris Evans, où celle-ci réinterprète a capella le « Tired of Being Alone » présent sur la version US de « Ricks Road », que le groupe va bénéficier d’un retour en grâce. Boostés par le regain d’intérêt ainsi témoigné par le public, les Texas enchaînent les concerts promotionnels où ceux-ci vont tester les chansons phares de leur nouvel opus : « White On Blonde ».
De retour sous les feux de la rampe, ceux-ci décident de faire peau neuve en articulant leur métamorphose autour de Sharleen. Icône du nouveau look glamour de son groupe, celle-ci va rapidement troquer son cuir et ses vieux jeans pour des tenues beaucoup plus féminines. Pour le plus grand plaisir de ses fans ! Relooké aussi bien physiquement que musicalement, Texas fait mouche avec le titre « Say What You Want » premier single extrait de « White on Blonde » qui sort début 1997 et qui restera l’un de leurs meilleurs succès. Album du come-back, WOB confirme le talent du groupe à mélanger soul et rock en signant des titres qui rappellent les plus grands : Marvin Gaye (« Say What You Want ») ou la Tamla Motown (« Black-Eyed Boy »), par exemple. Deux autres titres, à savoir la ballade « Put Your Hands Around Me » et le non moins passionné « Halo » figureront également en tête des ventes internationales.
Ce nouveau virage musical semble avoir bien inspiré le groupe. Pas plus tard qu’en 1999, ceux-ci décident de prendre de nouveau leurs fans à contre-pied en réalisant leur cinquième album intitulé « The Hush » (en français, « Le Silence »). Et morne et silencieux, « The Hush » est loin de l’être ! Sharleen sait se montrer plus lascive que jamais sur les paroles de « In Our Lifetime », « Summer Son » ou « When We Are Together » conférant à l’album une sensualité inégalée. Avec sa base pop-rock et ses inspirations orientales clairement perceptibles sur « In Our Lifetime » entre autres, « The Hush » est avec « White On Blonde » sans aucun doute l’un des albums les plus populaires de Texas. Le Royaume-Uni lui donnera raison en le classant comme auparavant pour WOB au numéro 1 de ses charts, dès sa sortie.
L’année 2000 sera marquée quant à elle par la sortie du premier best-of du groupe sobrement intitulé « The Greatest Hits ». Regroupant comme son nom l’indique tous les plus grands tubes de leurs cinq albums, depuis « I Don’t Want A Lover » jusqu’à « When We Are Together » en passant par « So-Called Friend » ou « Black-Eyed Boy », le best-of comprend également trois inédits : la ballade « In Demand » (avec l’acteur Alan Rickman en guest dans le clip vidéo), la chanson hommage à Elvis Presley « Inner Smile », où l’on voit une Sharleen se métamorphoser pour coller au mieux à l’image du King et le titre « Guitar Song », librement inspirée du « Je t’Aime Moi Non Plus » de Serge Gainsbourg.
Texas revient avec un nouvel album studio, « Careful What You Wish For », le 14 Octobre 2003. Après la sortie de leur best-of, le groupe s’est accordé un peu de temps pour réfléchir à leurs propres projets solos. Sharleen par exemple, en a profité pour donner naissance à une petite Misty Kyd Heath le 9 septembre 2002. La maternité l’a certainement transformée mais pas au point d’en faire état dans CWYWF ! Certes les textes gagnent en maturité et le rock se colore de samples hip hop et ragga, accueillant notamment le rappeur Kardinal Offishall sur le morceau « Carnival Girl » et persévèrent dans le genre de la ballade romantique (« I’ll See It Through »), mais leur nouvelle réalisation peine à convaincre un public déboussolé. CWYWF part rejoindre Ricks Road dans la catégorie « fiasco commercial ».
Parce qu’elle préparait toutes ses chansons dans un vieux carnet rouge, Sharleen a choisi d’intituler sobrement l’album « Red Book ». Dernière réalisation commune, « Red Book » délaisse le rock pour franchement flirter avec des mélodies pop. Après l’expérimentation sonore de « Careful What You Wish For », Texas préfère revenir à une musique basique saupoudrée ça et là de samples électroniques. Et il faut croire que cela ait payé puisque, sans atteindre les sommets de « Southside », « White On Blonde » ou « The Hush », l’album se vend plutôt bien. Même le titre « Sleep » interprété en duo avec le chanteur pop Paul Buchanan arrive à damner le pion à « Can’t Resist » et surtout « Getaway », le single phare. Il faudra attendre l’année 2007 pour que Texas revienne à plus d’acoustique et de spontanéité avec The BBC Sessions, compilation d’inédits et de reprises constituant leur dernier album en date.
Black-eyed girl
Elément clef du succès de Texas, qui totalise pour la seule année 2005, 15 disques de platine (dont 6 pour « White On Blonde » et « The Greatest Hits », 3 pour « The Hush ») et 13 titres qui se sont placés dans les meilleurs classements internationaux (« I Don’t Want a Lover », « Say What You Want », « Summer Son »), Sharleen est loin d’être une potiche sans âme. Celle qui regrettera par la suite être à la tête d’un groupe dont le nom rappelle un état américain où la peine de mort est encore en vigueur et dont Bush en a été le gouverneur, est en fait l’orfèvre du succès Texas. Commençant par collaborer avec Johnny McElhone pour signer les paroles de ce qui deviendront les classiques du groupe, la chanteuse sait également donner du piano ou de la guitare sur de nombreux morceaux. De par sa position de force, c’est également elle qui engagé le groupe sur la voie de la diversification, en colorant le blues-rock des débuts (« Southside ») de néo soul (« White On Blonde »), rap-ragga (« Careful What You Wish For ») et de disco-pop (« Red Book ») !
Ce mélange des genres qui lui est si cher, Sharleen l’a développé dès son plus jeune âge. Née le 7 novembre 1967 à Glasgow, la jeune artiste en herbe a très vite senti que la musique serait l’échappatoire idéale à un système scolaire qu’elle abhorrait : « J’ai grandi à Glasgow dans une famille bien équilibrée. Ma grand-mère était française et mon grand-père, italien. Comme mon père était capitaine dans la marine marchande, ma mère prenait soin de nous quand il devait partir. Il y avait toujours une atmosphère musicale dans la maison parce que tout le monde chantait ou jouait d’un instrument. La musique a été partie intégrante de notre vie. Ma mère aimait le jazz, le blues et la musique soul. Mon père était plus porté vers les Byrds, Gene Clark ou Bob Dylan » (Jalouse, op. cit.). Tombée toute petite dans l’univers de la musique, Sharleen entame son adolescence au son des Clash, Blondie, Diana Ross, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg et bien sûr de Marvin Gaye auquel elle voue un culte sans pareil.
En parallèle de sa passion musicale, la jeune fille entame donc un cursus artistique et développe un goût prononcé pour la mode. Celle-ci commence même à jouir d’une certaine notoriété en tant que coiffeuse sur les plateaux des défilés quand l’aventure Texas s’annonce pour elle. Sharleen qui n’avait jusqu’alors jamais pensé faire de la musique sa carrière, décide de se lancer dans l’aventure avec tout le succès qu’on lui connaîtra par la suite. Garçon manqué dans l’âme comme dans l’attitude, celle-ci met volontairement sa féminité de côté pour paraître plus crédible aux yeux du groupe comme du public. Elle l’explique rétrospectivement : « Maintenant, je me sens forte, très forte. Quand on a commencé, je me disais souvent à moi-même que c’est foutrement difficile d’être une fille dans un groupe de rock. Je devais tout répéter une bonne dizaine de fois avant qu’on ne m’écoute. C’est aussi la raison pour laquelle je ne faisais jamais d’apparition seule mais toujours accompagnée par les garçons. La bonne équation n’a jamais été Texas = Sharleen + les garçons mais Texas = un groupe » (ibid).
Pas facile d’être la seule fille dans un groupe essentiellement composé de mecs, ça Sharleen l’a bien compris ! Aussi mise-t-elle au départ sur des tenues mixtes basés sur le duo jeans-cuir, un maquillage minimaliste, avec pour seule fioriture, une guitare Telecaster noire datée de 1967. Après tout, c’est la voix qu’on juge et pas l’apparence. En cette fin des années 1980, ce n’est pas le public qui lui dira le contraire ! A mesure que le look de la jeune artiste se peaufine, celle-ci commence à s’attirer la collaboration des stars comme l’actrice Ellen De Generes, qui lui commandera le titre « So-Called Friend » de l’album « Ricks Road » (1993) pour sa série T.V « Ellen ». Puis ce seront au tour des acteurs Alan Rickman, Jean Reno et James Purefoy d’apparaître respectivement dans les clips « In Demand », « I’ll See It Through » et « Getaway ». Pour les besoins de la vidéo d' »Inner Smile », Sharleen n’hésite pas à mettre à mal son statut d’icône pour prendre les traits d’Elvis lui-même, dans une bluffante mise en scène !
Plus récemment en 2005, en donnant la réplique à Till Lindemann, le chanteur du groupe de métal allemand Rammstein, sur la ballade « Stirb Nicht Vor Mir/Don’t Die Before I Do » de l’album « Rosenrot », Sharleen réaffirme sa volonté de casser les codes établis. Pressentie pour jouer dans la comédie musicale « Moulin Rouge » ainsi que dans le thriller « Three Blind Mice », la jeune femme aurait pu également opérer un glissement vers le cinéma mais des circonstances lui ont fait décliner ces propositions. Sa grossesse par exemple, avec la naissance de sa fille Misty Kyd et pour laquelle son grand ami, le footballeur français Thierry Henry dédia un but en 2002. Devenue mère, l’artiste s’est trouvée d’autres priorités et refuse de tomber dans la facilité : « Personne ne doit faire ce dont il n’a pas envie. J’ai choisi de ne pas faire la couverture de magazines masculins avec mes seins à l’air parce que je ne veux pas. Ma maison de disque et des magazines me l’ont demandé un million de fois mais ce n’est pas ce que je choisis de faire de mon image » (Daily Mirror, 17/10/2003).
« Melody »
« […] Récemment, je me suis retrouvée dans la situation où les dix ans de relation avec le père de ma fille venaient de se terminer donc j’étais toute seule, juste moi et ma fille. Il y a des choses qui arrivent dans la vie pour lesquelles vous n’êtes pas préparée et vous devez apprendre à vous en accommoder, les plus tristes soient-elles. Beaucoup de paroles sont très personnelles quant aux choses qui se sont passées mais la démarche globale de réalisation de cet album était véritablement d’avancer et d’aborder un nouveau chapitre […] » (sharleenspiteri.co.uk, op.cit.). La séparation amoureuse dont Sharleen parle à demi-mot c’est d’avec Ashley Heath, créateur du magazine masculin britannique Arena, compagnon de longue date et père de sa petite Misty. Sans cette épreuve difficile, « Melody » n’aurait malheureusement peut-être pas vu le jour.
Enregistré entre son Ecosse natale et le chaud soleil de l’Espagne où Sharleen et ses musiciens ont posé leurs bagages pour quelques semaines de détente, « Melody » tranche avec toutes les œuvres avec lesquelles Texas nous avait habitué jusqu’ici. Revenant à la base du rock, de la soul et du doo wop, le projet solo de Miss Spiteri est un fabuleux voyage dans le temps, et en fermant les yeux on n’aurait pas de mal à croire que Nancy Sinatra, Diana Ross et ses Supremes rôdent dans les environs ! Même les deux frenchies Gainsbourg et Hardy ont droit à leur propre hommage en chanson, respectivement sur « Melody » qui reprend un sample de « La Ballade de Melody Nelson » et sur « Françoise », où celle-ci fait preuve d’un mimétisme déconcertant pour coller à l’égérie des sixties.
« J’ai toujours eu envie de faire un disque à la Nancy Sinatra. Je n’aurai jamais pu le réaliser avec Texas, mais étant seule je peux prendre le contrôle total et faire le type d’album dont j’ai toujours eu envie. Et « Melody », c’est exactement cela. C’est l’album de Nancy et de Lee Hazelwood dont j’avais rêvé, mais aussi avec Johnny Cash, Motown, Elvis, The Rigtheous Brothers, tout cela mélangé. Voilà ce à quoi il se résume » (ibid) justifie Sharleen. Bien sûr, il y a la douloureuse rupture dont la chanteuse nous parle en filigrane, mais celle-ci l’exorcise plutôt pas mal. Après le chagrin initial (« It Was You », « All The Times I Cried »), Sharleen se reprend vite (« Stop I Don’t Love You Anymore »), et même si elle passe par des phases de questionnement (« Melody », « You Let Me Down », « Where Did It Go Wrong »), la revanche l’apaise (« I’m Going To Haunt You »). Seul l’oubli et la perspective d’un nouvel amour (« Françoise », « Don’t Keep Me Waiting ») semblent en être la solution.
Changement de style musical et de look. Dans le clip de « All The Times I Cried » conduit par Olivier Dahan (réalisateur oscarisé de La Môme), Sharleen se transforme en vamp des années 60. Choucroute capillaire, eye-liner et rouge à lèvres, robe d’inspiration Courrèges, la chanteuse se montre des plus stylées ! Lancé une semaine avant la sortie officielle de « Melody », soit le 7 juillet dernier, le premier single est déjà une réussite en se plaçant d’ors et déjà dans le Top Ten des Charts UK. Prochain titre à sortir ? Vraisemblablement « It Was You » courant septembre… « Je crois dur comme fer qu’à chaque fois qu’on s’assoit pour écrire une chanson on doit essayer d’en faire un hit » (ibid), confiait la jeune femme encore récemment. En tout cas, c’est plutôt bien parti pour !
Discographie Texas
1989 : Southside
1991 : Mothers Heaven
1993 : Ricks Road
1997 : White On Blonde
1999: The Hush
2000: The Greatest Hits
2003 : Careful What You Wish For
2005: Red Book
2007: The BBC Sessions
(Les photos proviennent des sites http://www.ozap.com et http://www.texas-heaven.com)
Sources :
Sites Internet
http://www.sharleenspiteri.co.uk/
http://www.myspace.com/SHARLEENSPITERI
http://www.youtube.com/officialtexas
Articles en ligne
Sharleen Spiteri, pop en stock (01/08/2008)
Sharleen Spiteri : Melody (15/07/2008)
Sharleen Spiteri : la chanteuse de Texas à Paris (07/07/2008)
Match Guide : Sharleen Spiteri (03/08/2007)
Articles papier
Play Misty for me (Daily Mirror, 17/10/2003)
Texas Is not from Texas, Has never been there, Has a terrific debut LP (Tower Records Pulse magazine, 1989)
Texas: Sharleen, a model of rock-star (Jalouse, Novembre 1997)
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