« C’est une histoire d’amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou. »
La plupart des livres ont toujours une sorte de petit résumé au dos. Pas celui-ci. Seulement cette petite phrase qui a immédiatement éveillé ma curiosité, et m’a incitée à ne pas reposer le livre sur l’étagère. Dans « Journal d’Hirondelle », Amélie Nothomb ose le trash burlesque, la mascarade morbide, et met les pieds là où personne n’ose le faire avec autant de légèreté. Pour la première fois dans un univers nothombien, le narrateur est un homme. Il n’a pas de nom – ou du moins, pas d’dentité fixe, et à la suite d’un chagrin d’amour, il perd tous ses sens. De coursier, il change de travail pour en trouver un autre, plus conforme à l’amputation de ses sensations : il devient tueur à gages. Les meurtres se succèdent, sans aucun état d’âme, dans des éclaboussures de cervelle à gogo. Des crimes parfaits qui émoustillent le tueur. « J’avais besoin de mon assassinat quotidien comme d’autres de leur tablette de chocolat noir ». Jusqu’au jour où il a pour mission de supprimer un ministre et de rapporter sa serviette. La curiosité ayant raison de lui, il y trouve le journal intime de la fille du ministre et finit par le lire. C’est alors que toutes ses sensations lui reviennent violemment en pleine figure, et vont engendrer en lui des bouleversements sans précédent. Mais comment ressusciter ses propres sentiments lorsque l’on s’est longtemps coupé de toute sensation ?
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