Mr Roux est une sorte de Renaud. Crus, parfois violents, le réalisme de ces textes vous frappe de plein fouet. Ils sont trois sur scène, Mr Roux est accompagné par deux acolytes aux pseudonymes bien étranges, Jauni Bernardo à la guitare et Brandon Michel à la contrebasse. Trois amis, trois instruments qui ne forment qu’un et s’harmonisent à merveille. Sur des rythmes jazzy tantôt endiablés, tantôt plus calmes, Mr roux nous parle des méchants, des gentils qui gagnent à la fin (« Le bouffon de la cité »), des laissés pour compte (« Le clodo », « Le vaurien »), de lui (« Ah si j’étais grand et beau », « Petite pouff », « Ma mère la pute »), et pour cela sa meilleure arme reste l’autodérision et le politiquement incorrect. Il traite de sujets intraitables et de tous les sujets sociétaux possibles à l’image de « Norredine » et le racisme dans le travail, « Les papiers sacrés » où il met en pièce toutes les religions, « Ta femme » où l’adultère devient un jeu, « La poche » où un alcoolique notoire en devient presque touchant ou encore l’une des plus émouvantes « Ma mère la pute » où l’on ressent tout l’amour de ce petit bonhomme pour sa maman au métier si peu commun, Un « Petit Rasta » qui se fait démonter de toute pièce (et ça fait du bien !) ou encore « L’homme ordinaire » au parole si juste et inquiétante au sujet de la banalisation de la violence et de l’indifférence à l’autre :
Moi, j’suis qu’un homme ordinaire
On est des milliards comme ça sur terre
A attendre une guerre ou une dictature
Pour révéler au monde notre pourriture
Moi, j’suis qu’un homme ordinaire
Rien qu’un salaud exemplaire
Mes lâchetés, mon indifférence
Font de moi un bourreau en puissance . »
Mr Roux sait nous émouvoir et nous transporter dans son univers avec des mots qui ne le sont pas toujours. Ces chansons pourraient être du Truffaut ou du Chaplin pour certaine. Mr Roux à écouter absolument, un univers à découvrir pour se sentir bien, mieux…
A écouter : « Un homme ordinaire », « Les papiers sacrés », « Le bouffon de la cité »
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