Il vous est sûrement déjà arrivé de lire un magazine féminin. Oh bien sûr, c’était dans des circonstances très particulières étant donné que ces petites revues maléfiques sont destinées au sexe faible et qu’elles ne nous intéressent pas. Mais vous vous rappelez maintenant qu’effectivement, le 24 août d’il y a deux ans, lorsque vous étiez seul dans le salon de votre copine qui monopolisait la salle de bain, alors que vous aviez fini de lire vos « moto mag » et « power pc » mensuels, et que vous ne pouviez ni regarder la télé ni jouer à la console à cause de la panne de courant cet après midi-là, vous avez, par dépit, regardé les revues qui trainaient sur la petite table devant vous. Rassurez-vous, d’autre gars confesseront qu’il leur a suffit de patienter dans la salle d’attente d’un médecin pour s’intéresser à ces magazines, bien que le choix d’ouvrir « babou le lapin bleu » à la place eut été presque plus tentant.
Quoi qu’il en soit le fait est là, et vous avez sans doute remarqué à quel point ces objets sont curieux. Déjà par leur épaisseur. La presse féminine, c’est probablement 96,2% de la consommation mondiale de papier tellement chaque magazine contient de pages. Alors la question qui titille c’est : « de quoi peuvent-ils bien parler pour arriver à remplir autant de pages chaque mois ? », évidemment. Et c’est en général cette question dangereuse qui nous pousse à lire la couverture. Et là, on entre dans le vif du sujet : l’étrangeté de la presse féminine.
Un magazine féminin, c’est un petit objet magique qui permet par exemple aux femmes de les informer sur l’état de leur vie, et sur ce qu’elles ressentent au moment où elles lisent leur revue. Typiquement, on leur présente le test : « êtes-vous heureuse ? » ou « êtes-vous épanouie sexuellement ? ». Nous, il nous suffirait qu’on nous pose la question, et je pense qu’on répondrait sans avoir à regarder les résultats du test à la page 47 de « Tuning magazine ». Mais pour les femmes, ces livres détiennent LA vérité.
C’est sûrement pour ça qu’ils parlent de nous, ces magazines. Grâce à la presse féminine, l’homme -comprenez le mâle- n’a plus de secrets. Si une fille veut savoir ce à quoi son mec pense pendant le sexe, s’il l’aime, s’il la trompe, ou si sa relation avec lui va durer, c’est pas compliqué. Elle n’a pas besoin de lui demander, elle va juste faire le test correspondant dans le prochain numéro.
Mais nous devons admettre que ces revues ont tout de même également un caractère informatif, et traitent de l’actu. Si Brad Pitt et Angelina Jolie adoptent un nouvel enfant, si Jennifer Aniston déprime, ou si Paris Hilton va en prison, nos femmes seront les premières informées.
Par ailleurs, il y aura la description, photo à l’appui, de la dernière paire de bottes tendance été 2008, ou du dernier rouge à lèvres UpFashion qui met en valeur les lèvres comme aucun autre. Parce que si ça ne se trouve pas dans l’un des 10 articles restant du magazine, tous ces objets en vente seront certainement évoqués dans l’une des 5000 pubs de la revue. Faites le test, il y a en général une page sur deux qui est une pub. Si vous avez de la chance, la pub contient même un échantillon (parfum, maquillage, ou shampooing). On comprend mieux pourquoi les revues féminines sont si épaisses…
Mais ce qu’il y a de bien avec ces magazines, c’est qu’on passe moins pour les pervers de l’espèce humaine. Nous, on a Playboy et compagnie. Mais un bon vieux numéro de presse féminine, niveau sexe, ça déchire pas mal non plus. Nous, bien sûr, on n’y est pas sensible, à part pour les éventuels fantasmes que peut nous évoquer la « bombe tellement belle que tu dis merci la nature » qui se trouve sur chaque couverture. Mais je vous garantis que ça jazz pas mal sur le sexe. C’est juste la façon féminine de faire. Nous, on a juste besoin d’images, mais elles, ont à la fois besoin de témoignages (« 30 premières fois croustillantes »), d’idées (« les positions les plus originales »), et de conseils (« 10 façons de vous / lui faire plaisir »). Au final donc, même si c’est pas de la même façon, mecs et nanas abordent donc tous LE GRAND SUJET grâce notamment aux revues de filles.
Bah, du coup, ils ne sont pas si mal leurs mags, va…
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