Animé adapté du manga de Taiyo Matsumoto (« Tekkonkinkurito »), « Amer Béton » (soit « Tekkon kinkreet » comme titre original) est sans aucun doute l’animé japonais de l’année 2007. Dans un tourbillon de folie infantile, de couleurs, de personnages attachants et violents à la fois, cet animé concentre une foule de sentiments contradictoires qui submergent le spectateur. On en oublierait presque le côté ludique de la forme du film.
Il faut dire que Michael Arias parvient à réaliser un véritable petit bijou aussi bien pour les amateurs de mangas japonais ou que pour les néophytes. En effet, le réalisateur dépeint l’univers hostile d’une ville bercée par le rythme des balles sifflantes des yakuza tout en parsemant l’intrigue de passages totalement fantasmagoriques, et frappe juste.
L’histoire se déroule dans la ville de Takara machi (« Trésor-ville ») dirigée par la mafia japonaise (les Yakuza) et nous projette dans le quotidien de deux enfants, frères et orphelins. L’aîné, Kuro (Noir ou Noiro), débrouillard et dur à cuire, veille à rester le maître de la ville qu’il considère comme son territoire. Shiro (Blanc ou Blanko), quant à lui, bien que tout aussi vif, est plus chétif, rêveur et n’entre jamais vraiment la logique guerrière et parfois sanguinaire de son frère.
Surnommés les « chats » pour leur habileté à se déplacer, attaquer et fuir, la vie deux orphelins est rythmée par les diverses agressions et provocations dont ils sont devenus les rois. Mais les Yakuza commencent à être dérangés et comptent bien ne pas se laisser marcher sur les pieds par des gamins qui envahissent leur espace et portent gravement atteinte à leur image. Ils décident de mettre fin à l’emprise des deux enfants sur la ville ; en un mot, de les éliminer, définitivement. Une traque sans pitié s’engage et l’univers des « chats » bascule dans une violence à laquelle ils tentent maintenant d’échapper… Jusqu’à ce que leur âme leur permette…
En effet, ils vont découvrir que c’est à leurs démons intérieurs qu’ils vont maintenant devoir faire face pour ne pas perdre leur humanité.
Le regard et le quotidien de Blanko et Noiro, deux frères livrés à leur solitude qui font eux aussi, à leur manière, leur loi pour suivre dans la jungle darwinienne, nous mène alors de douleur physique en souffrance psychologique profonde, de celle qui peut perdre un être humain. Laquelle des deux prendra le dessus ? Je laisse là le suspens et invite tous lecteurs de « save my brain » à découvrir cet univers tout à fait complet et parfois complexe dans lequel nous transporte cet animé fort bien réussi.
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