Né à Paris en 1966, Arthur est le fils de Jacques Higelin. Adolescent solitaire et peu fasciné par les études, il est envoyé par ses parents à Boston en faculté de musicologie où il y étudie le piano jazz. A son retour, il joue dans plusieurs groupes et c’est en 1988 qu’il fera une rencontre déterminante, celle de Brad Scott, contrebassiste, avec lequel il monte un spectacle dont le succès est immédiat. Le public est conquis par l’artiste qui mélange poésie et humour et le duo est rejoint rapidement par Paul Jothy, batteur.
Son premier album « Arthur H » sort en 1990 et la chanson « Cool Jazz » qui est un vrai délice domine et fait un carton. Suivent plusieurs albums dont l’univers est toujours à la fois décalé, rocambolesque, la poésie, l’humour, l’amour y font d’ailleurs bon ménage. Ce doux dingue, créateur de fantaisie théatrale et dont la voix tour à tour grave, éraillée ou fragile nous entraîne dans un monde magique, est un enchanteur des mots, un mélodiste de talent ; il conte des histoires douces amères, fantaisistes ou carrément grandguignolesques.
« Adieu Tristesse » sorti en 2005 est son neuvième album, musicalement très riche et qui donne une ouverture sur le rêve. A la fois grave et beau à la fois, l’opus nous offre 13 ballades, histoires de rencontres et d’échanges. Tout est dans le titre » Adieu Tristesse » est un joli clin d’œil au « Bonjour Tristesse » de Françoise Sagan mais Arthur H a l’art et la manière de nous emmener dans des histoires toutes aussi fascinantes les unes que les autres. Les textes sont créatifs et les musiques palpitantes, de sa voix aérienne qui nous enveloppe, nous ensorcelle et nous conquit, il nous fait entrer dans un univers à la fois envoûtant et multicolore.
Trois duos figurent au sein de cet album, Feist, l’artiste canadienne offre sa voix et donne ainsi un duo feutré dont les flûtes apportent un coté oriental dans la « chanson de Satie. M », qui a remplacé la chanteuse Camille qui devait à l’origine faire ce duo, donne tout son talent artistique à et cela donne un beau duo d’amitié aux côtés espiègles et savoureux à la fois, et puis « le destin du voyageur », sorte de dialogue entre deux hommes, donne un duo avec Jacques Higelin tout particulièrement sublime et touchant, car tant les voix, que les paroles et la musique qui les accompagnent, donnent une réelle sensibilité émouvante, c’est avec « adieu tristesse » les deux chansons que je préfère dans cet album.
Cet album est à savourer sans modération, car tout y est exquis, chaud et séduisant à la fois. De plus cet artiste est un magicien des mots et de la musique sur scène et vaut incontestablement le détour.
A écouter : « adieu tristesse » – « le destin du voyageur » – « le danseur » – « ma dernière nuit à New-York city »
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