Comme dirait Clara Sheller, c’est lorsque l’on sort les petites sandales en daim de leur papier de soie que l’on sait que le printemps est revenu. Ces derniers jours, on avait pourtant eu l’impression que le printemps était bel et bien là. Et bien non. Il a fallu renoncer aux chaussures en daim pour les troquer contre un parapluie.
Le seul problème, c’est que je n’en ai pas, de parapluie. Enfin, pas de vraiment en forme et qui protège de la pluie je veux dire par là. Je n’ai jamais su si j’avais vraiment la poisse avec cet engin diabolique qui se retourne au moindre coup de vent, ou bien c’était un cas généralisé.
Des parapluies, j’ai dû en collectionner une bonne vingtaine en l’espace de cinq ans. Entre ceux qui sont restés à l’arrêt du tram ou bien oubliés dans un des couloirs de la fac, et les autres de mauvaise qualité qui se démontent en moins de deux, le compte est vite fait.
Le premier que j’ai eu (et je parle en tant que jeune fille majeure et respectable, ce qui n’inclut certainement pas le parapluie jaune fluo avec des oreilles que j’exhibais fièrement à la maternelle), je m’en rappelle très bien car il était imprimé avec des fleurs et surtout, il prenait l’eau. Je vous jure que c’est très bizarre d’attendre le bus sous la pluie, abritée sous un parapluie, et de sentir des gouttes vous tremper le dessus du cuir chevelu. Un coup d’œil pour vérifier que vous avez pourtant bien un parapluie au dessus de la tête vous réconforte dans l’idée que vous n’êtes pas encore complètement barjo, mais qu’il va falloir de toute urgence en trouver un autre.
Son digne remplaçant avait pourtant fière allure, dans sa parure de couleur fushia et violet. Je croyais être tirée d’affaire, mais il s’est avéré que les petits bouts de plastique qui maintenaient la toile sur les baleines n’étaient pas fixés, et se faisaient donc joyeusement la malle en cas de repli dudit parapluie. Ce qui devenait très vite agaçant lorsqu’il pleuvait des cordes, car le temps de remettre tout le tintouin à la bonne place, autant se passer du parapluie, le résultat était le même de toute façon.
J’ai donc décidé de briefer mes parents pour qu’ils m’en offrent un beau, cher et solide pour Noël. Heureuse que j’étais de trouver sous le sapin un superbe parapluie qui n’avait pas l’air du genre à plier devant la plus féroce des bourrasques, mais j’ai vite déchanté dès que je l’ai ouvert : vice de fabrication, la poignée avait été mal soudée et m’est restée dans la main. Mon McGyver de papa a beau me l’avoir réparé, le manche du parapluie s’est vengé quelques temps plus tard, en manquant de tuer mon interlocutrice du moment alors que je le balançais négligemment au bout de mon bras. C’en était fini.
Si même les parapluies de marque se liguaient contre moi, autant en acheter un 2,50€. Il durera le temps qu’il durera, mais au moins, il aura pas coûté cher. Seulement vu à la vitesse à laquelle ils se sont déglingués, 2,50+2,50+2,50… Fausse Bonne Idée.
Neeeeext ! Je vous jure, celui-là, il est parfait : solide, pratique, d’une belle couleur bleu ciel métallisé, prêt à braver vents et tempêtes, c’est le nouvel homme de ma vie. Ou pas. Car ce que j’ai pu constater au bout d’une utilisation prolongée, c’est que les baleines s’étaient mises à rouiller. Oui, vous avez bien lu. A rouiller. Alors là, j’aimerais qu’on m’explique un truc : qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête du constructeur à ce moment-là ? Où est l’intérêt de fabriquer un objet que l’on sort uniquement sous l’eau dans une matière qui rouille ?
Mais alors, avec un temps dehors qui semble prendre un malin plaisir à prolonger les giboulées de mars depuis deux mois, je fais quoi moi, sans parapluie ? Je ressors le bon vieux manteau à capuche ? Le K-way qui se transformait en seconde peau gluante et qui vous donnait l’allure de quelqu’un qui venait de traverser l’Atlantique à la nage tout habillé ? A choisir, autant opter pour des bottes en caoutchouc, c’est le dernier accessoire fashion à la mode, parait-il. Et pi je tiens à mes petites sandales en daim qui coûtent un bras, moi.
4 Comments
Sofi
28 mai 2009 at 9:39S’il pouvait arrêter de pleuvoir jusqu’à Novembre ce serait bien, on aurait le temps de choisir un super parapluie ! :p
Nicolas
25 mai 2009 at 20:24La première fois que j’ai gagné des sous par moi-même, je me suis fait une petite folie et je me suis offert un Burberry. Il tient toujours (et tiendra encore longtemps, je pense) et il ne me quitte pas ! Et pourtant, il en a vu des gouttes, vu que j’ai étudié en Mayenne…
Demoiselle Aux Myosotis
25 mai 2009 at 13:19Ça sent la poisse quand même !
Je dois avoir du bol, parce que je me traîne le mien depuis 7/8 ans et il est toujours en bon état.
C’est ma mère qui me l’avait acheté à l’époque, pensant qu’il ne durerait pas 30 ans de toute façon. Un modèle ultra pliable (qui doit faire environ 20cm de long lorsqu’il est rétracté) marron, sobre, que j’ai toujours dans mon sac quelle que soit la période de l’année (la seule fois où j’ai fait exception à cette règle, on était en plein mois de juillet, il faisait une chaleur affreuse et brusquement dans l’après-midi, oh, une pluie ! Vive les jupes d’été ultra transparente à l’eau \o/).
Bon, il a une baleine qui commence à sentir la vieillesse, mais il tient !
Dire qu’il vient d’un magasin de chaussures :p
Pulupulu
25 mai 2009 at 12:52Tellement vrai cet article !!