Jean-Michel Devésa, est né à Alger le 14 juillet 1956. Arrivé à l’âge de 6 ans à Bordeaux où il a grandi, cet agrégé de lettres en 1990 enseigne depuis septembre 1980. Son parcours professionnel l’a conduit à exercer dans plusieurs universités en France et à l’étranger (Bangui, Brazzaville, Versailles, Paris, Texas et Bordeaux. Jean-Michel Devésa a une expérience d’enseignement riche et variée entre ses dix années passées en Afrique, ses interventions à la Sorbonne, ses années d’enseignement, ses travaux, ses recherches et publications, ses participations aux colloques, salons, etc.. Il est également modérateur à la librairie Mollat à Bordeaux lors d’entretiens d’écrivains. Maître de conférence à l’université de Bordeaux Montaigne depuis 1997 où il enseigne la littérature francophone du XXème siècle et de l’extrême contemporain, il anime également un atelier d’écriture ouvert aux étudiants de 3ème année en lettres.
Lors d’un dîner avec Jean-Philippe Toussaint, Denis Mollat, directeur de la plus grande librairie indépendante française, lui demande d’écrire un livre pour sa maison d’édition. En 2012, Jean-Michel Devésa éprouve alors le besoin d’écrire un roman qui se passe à Bordeaux, et qui évoque le passé espagnol et républicain de la ville. A 18/20 ans, l’auteur militait dans des organismes d’extrême gauche, il avait une amie d’origine espagnole et il fréquentait sa famille. La mère de son amie, Consuelo, racontait que lorsqu’elle avait 20 ans, elle avait été un agent de liaison du parti communiste clandestin et depuis Bordeaux, il lui arrivait de passer la frontière clandestinement avec des dirigeants du parti.
L’histoire :
Avril 2013, François Lister, âgé de 73 ans, arpente les rues de la ville de Bordeaux, sur les traces de son passé dans le quartier St Michel. Il rencontre une jeune femme Rosario Paradis, jeune thésarde en perdition, paumée, vivant d’expédiants, prostituée occasionnelle et de peep shows, et qui voit en François Lister, une figure paternelle très forte dont elle s’éprend. En 1962 François Lister était tombé fou amoureux de Rosario Santiago, ils avaient 20 ans…
Dans son roman, l’auteur fait vivre ses personnages dans le périmètre du quartier st Michel entre le café des arts, lieu sensible et névralgique où toute l’extrême gauche se réunissait, le Guernica, le rendez vous des anars espagnols et le café Montaigne, et en face, la Tour st Michel et ses momies, présences veillant sur le quartier. Au travers de ce récit, Jean-Michel Devésa a voulu suggérer que l’obstacle principal à l’amour, c’est le temps, car c’est contre le temps que les couples amoureux doivent lutter, le temps use la passion, le temps use l’amour, mais surtout une histoire d’amour c’est le hasard, et cette histoire doit avoir lieu au bon moment. Il faut saisir le « kairos » : ce moment qui abolit le passé, le présent et le futur, ce moment ou tout est possible.. une histoire d’amour qui marche est une histoire parce qu’il y a le « kairos ».
Ce roman actuel des amours impossibles est aussi le roman du choc des générations confrontant la jeunesse des années soixante, prête à tout risquer dans la lutte révolutionnaire, et celle que le déclin du politique plonge de nos jours dans le désarroi.
Avec une plume intense, riche et contemporaine, Jean-Michel Devésa orchestre avec brio le récit et « Bordeaux, la Mémoire des Pierres » prend le lecteur à témoin d’une histoire d’amour dont l’auteur a su habilement substituer les personnages et narrateur, avec une perpétuelle mouvance entre passé et présent, ainsi le lecteur déambule avec délice dans les pas de ses personnages, et dans cette ville dont l’auteur a su si bien faire ressortir le passé espagnol, et embarquer le lecteur dans cette histoire d’amour et son rapport au temps.
Ce roman paru le 12 mars 2015 aux éditions Mollat est un roman touchant, émouvant et intéressant.
3 Comments
laurence sandeau
8 août 2015 at 20:02Merci Jean-Michel Devésa pour vos commentaires, merci encore pour ce très beau roman que je conseille absolument !
Jean-Michel Devésa
4 août 2015 at 22:05Merci pour votre aimable chronique !
Jean-Michel Devésa
4 août 2015 at 21:38Merci beaucoup pour cette aimable et fidèle chronique.