Si David Bowie est unique par sa musique, il ne l’est certainement pas par sa personnalité. Tout au long de sa carrière en effet, la rock star a incarné divers personnages au fil des albums et tournées. L’exposition qui lui est consacrée à la Philharmonie de Paris, lieu qui vient tout juste d’ouvrir ses portes, nous plonge dans les arcanes quasi schizophréniques de sa carrière.
Rule Britannia oblige, l’exposition consacrée à David Bowie à la Philharmonie de Paris n’est pas une première mondiale. Cette rétrospective a tout d’abord eu les honneurs du Victoria & Albert Museum, ce grand et majestueux capharnaüm londonien. En traversant la manche, David Bowie is a élu domicile dans le tout nouveau bâtiment signé Jean Nouvel, attenant à la Cité de la Musique dans le parc de la Villette. Inauguré à peine plus d’un mois avant l’ouverture de l’exposition, cet établissement accueille une salle de concert de 2400 places, en même temps qu’un musée et la galerie d’exposition temporaire qui nous intéresse.
Le titre de l’exposition, David Bowie is, laisse augurer le programme. Il s’agit d’explorer les différentes personnalités de l’artiste, a u fil des divers personnages qu’il s’est construit au fil de ses albums et de sa carrière : Major Tom, Ziggy Stardust, The Thin White Duke… La liste est riche en couleurs est en différence, au même titre que les albums associés. Si ces personnages présentent une importance capitale, c’est bel et bien que David Bowie a compris avant les autres que le look était aussi important que la musique en elle-même pour se vendre.
Bien avant MTV, David Bowie s’est mis en scène dans des vidéos. Space Oddity est une véritable petite pièce de théâtre, hommage à la science-fiction de Stanley Kubrick. Life on Mars, mois romancée, met en avant le look androgyne d’un Bowie maquillé à outrance. L’esthétique tranche avec les Beatles et les Rolling Stones. A l’époque, les journaux télévisés s’étonnent que des jeunes filles viennent voir par centaines cet être androgyne, bien éloigné de l’image idéale de la virilité, alors incarnée par le rock n’roll, Little Richard mis à part. Dans le reportage d’époque, deux dames âgées semblent détonner par rapport aux groupies qui les entourent. Elles sont venues voir « quelque chose qu’elles n’avaient jamais vu jusque-là ».
L’exposition nous promène donc au fil des personnages, à travers une myriade d’objets remarquablement mis en scène. Archives, pochettes, vidéos… Il y a de quoi scotcher le fan comme le profane. Le premier trouvera d’innombrables anecdotes (qui savait que la pochette de Space Oddity utilisait pour fond un tableau de Vasarely qui appartenait au label ?), le second se laissera émerveiller par les couleurs et la richesse d’une carrière longue de cinquante ans, émaillée de costumes aussi singuliers que le manteau long Union Jack signé par Alexander McQueen pour la pochette de Earthling.
Une rétrospective de David Bowie ne serait rien sans sa bande-son. Intelligemment, celle-ci défile dans les oreilles par le biais des écouteurs. Il ne s’agit pas à réellement parler d’un audio guide. Les pistes défilent au gré des salles et des écrans, pour mieux plonger le visiteur dans l’ambiance d’une époque. D’un Space Oddity qui paraît rétrospectivement presque classique à la maturité de The Next Day et en passant par les géniales extravagances de Ziggy Stardust, Diamond Dog ou la trilogie berlinoise, David Bowie is réussit son coup : texte et paroles sont intimement mêlés pour mieux imprégner le visiteur.
1 Comment
arsenal1981
15 mars 2015 at 14:02oh David Bowie je l’adore un dieu vivant de la musique, une expo déjà au programme dans mon agenda !:)