En ayant eu marre de rester chez moi avec mes douleurs de grand père, je suis sorti avec une amie au cinéma hier soir afin de me changer les idées. Et comme je manquais cruellement de sourire, nous avons décidé que d’aller voir un film sur un tueur en série français, ça pouvait me remonter le moral. Oui, nous avons des idées bizarres, mon amie et moi, mais je ne désespère pas que, bientôt, une demoiselle vise le cœur.
DE QUOI CA PARLE ?
Ce film de Cédric Anger traite d’une affaire qui a eu lieu dans l’Oise entre mai 1978 et avril 1979. Franck (interprété par Guillaume Canet) est un gendarme de la caserne de Chantilly. Il vit seul, a une femme de ménage, mais reste timide. Il semble respecté par ses collègues et sa hiérarchie, mais il passe également ses congés à camper en forêt et traquer les filles qui se baladent dans la rue ou qui font du stop.
Il s’agit de l’histoire vraie d’Alain Lamare, un gendarme, qui a été accusé d’un meurtre et de cinq tentatives, notamment en piégeant une voiture volée sachant qu’un de ses collègues allait l’ouvrir. Il faisait partie du Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie, c’est-à-dire qu’il contribuait à sa propre traque, ce qui lui a permit de désorienter les enquêteurs et les mettre sur des fausses pistes, comme celle du grand banditisme.
QU’EST-CE QU’IL Y A DEDANS ?
Guillaume Canet (qui est un acteur que je n’apprécie pas des masses) interprète un tueur en série limite schizophrène avec beaucoup de brio. Habitué à des rôles de beau gosse, ce rôle noir lui correspond bien. Le film est bien centré sur lui, les autres rôles sont plus secondaires : sa femme de ménage (Ana Girardot), ses collègues comme Tonton (Patrick Azam) ou Nono (Douglas Attal), voire même son petit frère (Arthur Dujardin). La personnalité du tueur est vraiment mise en avant, avec ses travers, ses méthodes et son ressenti après chaque crime. On vit ce qu’il ressent, la façon dont il procède au point de trembler avec lui lorsque le piège commence à se refermer sur lui.
POURQUOI FAUT-IL ALLER LE VOIR ?
Un film centré sur le tueur, c’est assez rare pour être signalé. D’habitude, ce sont les policiers, les héros du film, comme dans Seven, par exemple. Mais là, justement, on découvre qu’un personnage banal, timide, du genre qu’on peut avoir comme collègue de boulot et qui rit à vos blagues à la machine à café, peut en fait être un psychopathe limite sadique. De plus, la façon dont c’est filmé permet de bien ressentir les pulsions du meurtrier. Anger a réussi à bien reconstituer l’ambiance de l’époque, en faisant par exemple, lire par Guillaume Canet une lettre réellement écrite par le tueur Alain Lamare, que ce dernier a envoyé aux forces de l’ordre afin de leur expliquer les motifs de son geste. Lettre qui d’ailleurs permettra d’orienter les soupçons vers Lamare. Ce film est un bon thriller sur les criminels français, un domaine où le cinéma s’aventure de plus en plus (Mesrine, Le dernier gang, Sans armes, ni haine, ni violences, les Lyonnais,…)
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