Alors qu’il franchit le cap de la cinquantaine, Thomas Fersen signe un neuvième album. Celui-ci se distingue par son titre, qui cache une collaboration inédite, avec The Ginger Accident. Ceux-là même qui nous avaient tant séduits avec Slow Joe…
Thomas Fersen, c’est une voix éraillée, des musiques joyeuses et des histories cocasses. Un univers bien particulier que l’on retrouve dans Thomas Fersen and the Ginger Accident. Sous ce titre se cache l’association du chanteur avec le groupe lyonnais qui a mis sur le devant de la scène le chanteur indien Slow Joe. Si dans ce dernier cas, la matière de base était des pistes composées de guitare et de voix, c’est à partir des maquettes en piano-voix de Thomas Fersen que Cédric de la Chapelle et ses acolytes ont travaillé.
Malgré la patte extérieure, on reconnaît sans peine le style de Thomas Fersen. Les fables sont toujours présentes et le timbre reconnaissable entre mille. On s’étonne toutefois sur le titre d’ouverture, Donne-moi un petit baiser, de la similitude avec certaines chansons de Nino Ferrer. La répétition cyclique d’une courte maxime nous rappelle Mirza ou Les Cornichons. Tout ça pour dire que ce nouveau Thomas Fersen en vaut bien de plus anciens et ne décevra pas le habitués du genre.
A écouter : Donne-moi un petit baiser, mais oui mesdames, la boxe à l’anglo-saxonne, Viens mon Michel, Coccinelle
Si tu devais te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Thomas Fersen, je suis un homme d’un certain âge… Un vagabond.
Si tu devais vendre ton nouvel album en quelques mots ?
On entre dans un magasin de chaussures… Quelle est votre pointure ? Du veau ou de l’anguille ? – Du veau, on sait ce que ça vaut.
Quels ont été les thèmes choisis pour ce nouvel album ? Les fables sont-elles toujours présentes ?
Oui, j’aime toujours construire ces personnages, qui incarnent chacun une petite partie de ma personnalité. Petit bout par petit bout, on construit une histoire…
Comment s’est passé la rencontre avec The Ginger Accident ?
J’ai connu le groupe grâce à Slow Joe, sur un concert à Villefranche-sur-Saône. Ensuite, j’ai écouté le CD de Slow Joe. J’avais déjà enregistré l’album mais j’ai eu envie de travailler avec eux. Je leur ai donc donné mes chansons en piano voix à Cédric de la Chapelle en lui demandant de faire ce qu’il voulait. Au départ, j’avais prévu de faire l’album tout seul, avec mes propres arrangements et au final, il a pour titre Thomas Fersen and the Ginger Accident ! Pour autant, The Ginger Accident n’a pas vocation à être un groupe d’accompagnement et on ne devrait pas tourner ensemble. De temps en temps, un batteur qui tourne parfois avec eux jouera avec moi mais c’est tout.
Les versions de The Ginger Accident étaient-elles réellement différentes des tiennes ?
Oui, ça n’a rien à voir. Ils ont un son de groupe particulier et j’avais presque envie de graver leurs maquettes sans modification.
Cet album a-t-il été pensé pour la scène ?
On pense toujours à la scène en composant un album. Mais pour celui-ci, il y avait un projet artistique particulier, avec The Ginger Accident. Même s’il n’a pas pour vocation d’être reproduit sur scène, il nourrit le spectacle et inversement. Sur scène, on peut réinventer. Ce n’est pas un moment qui est fixé comme ce qu’on produit en studio.
Dans ce nouvel album, on trouve des intonations de Nino Ferrer… C’est une influence volontaire ?
Donne-moi un petit baiser, c’est un texticule qui m’a été inspiré par un petit garçon. Il passait à côté de moi et je lui ai dit cette phrase plusieurs fois, un peu dans le rôle de la vielle tante. C’est vraiment l’association avec The Ginger Accident qui l’a faite ressembler à du Nino Ferrer. C’est un hasard complet, un constat à posteriori.
Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?
En l’aérant le plus possible !
Peux-tu nous parler de tes derniers coups de cœur culturels ?
En chanson, je citerai Mélanie di Biasio et en livre Philippe Roth ou Mario Vargas Llosa, un auteur péruvien.
No Comments