Raymond Clevie Carver est un écrivain américain, né le 25 mai 1938 à Clatskanie, dans l’Oregon, et décédé le 2 août 1988 à Port Angeles, Washington.
Raymond Carver a grandi à Yakima dans l’état de Washington entre un père ouvrier dans une scierie et une mère tour à tour vendeuse ou serveuse. Durant son enfance, Raymond Carver passe son temps libre à lire des nouvelles ou des magazines et écouter les histoires que lui raconte son père.
A 18 ans, il se marie avec son amie de lycée, Maryann Burk, âgée de 16 ans et enceinte. A 20 Raymond Carver aura son deuxième enfant. L’existence de Raymond Carver est rythmée par sa vie de famille, la dépendance à l’alcool et ses divers boulots tels que portier, ouvrier, vendeur, standardiste, veilleur de nuit, enseignant. Il déménage en Californie et s’intéresse à l’écriture. Il prend des cours d’écriture et de création avec l’écrivain John Gardner, cette rencontre aura une influence importante dans sa vie d’écrivain. Raymond Carver poursuit ses études à l’université d’tat de Californie à Chico puis l’université de Humbold et à l’université de l’Iowa. Dans les années 60 l’écrivain et sa famille vivent à Sacramento où il travaille comme gardien de nuit à l’hôpital, il étudie à l’université de Sacramento ou il apprend beaucoup du poète Dennis Schitz. Son premier recueil de poèmes « Near Klamath » est publié en 1968 par le club d’anglais de l’université d’état de Californie à Sacramento.
En 1967 son père meurt, Raymond Carver et sa famille déménage à Palo Alto pour travailler comme rédacteur pour Sciences Research Associates où il travaille jusqu’en 1970. Puis quelques années après le magazine Esquire accepte une de ses nouvelles, et suite à la publication de ses deux premiers recueils, tout s’accélère pour Carver qui signe avec le New Yorker un contrat d’exclusivité, donne des cours dans plusieurs universités, reçoit des prix littéraires, des bourses, des subventions. Les distinctions se multiplient, son œuvre est traduite en Europe et au japon, il voyage à l’étranger. En 1977 il rencontre l’écrivain-poétesse Tess Gallagher lors d’une conférence d’écrivains à Dallas. Tess Gallagher devient sa compagne et raymond Carver cesse de boire, notamment grâce à l’aide de l’association des alcooliques anonymes. Il divorce en 1982 de sa première épouse Maryann et se marie en 1988 avec Tess à Reno dans le Nevada. Deux mois après, le 2 aout 1988, il décède d’un cancer au poumon. Agé de 50 ans il venait de rentrer à l’académie américaine des arts et des lettres.
Œuvres :
Nouvelles : « « Tais toi je t’en prie » 1976 ; « Furious seasons » 1988 ; « Parlez-moi d’amour » 1981 ; « Les vitamines du bonheur » 1983 ; « Elephant » 1988 ; « Les trois roses jaunes » 1988 ; « Qu’est ce que vous voulez voir ? » 2000 ; « Debutants » 2009
Recueils : « Where I’m calling » 1988 ; « Neuf histoires et un poème » 1994 ; (recueil de textes ayant inspiré le film de Robert Altman « Short cuts »
Poèmes : « Near Klamath » 1968 ; « Winter Insomnia » 1970 ; « At night the salmon move » 1976 ; « Les feux » 1983 ; « When water comes together with other water » 1985 ; « Ultramarine” 1986 ; “ A new path to the waterfall” 1989 ; “In a marine light : selected poems” 1988 ; “All of us : the collected poems” 1996.
Miscellanies : “N en faites pas une histoire” 2012
Théatre : « Dostoevski » 1985 avec Tess Gallagher
Adaptations cinématographiques : « Short cuts » de Robert Altman ; « Everything goes » d’Andrew Otatko ; “Jindabyne » de Ray Lawrence (basé sur « So much water so close to home »)
Essais, poèmes et histoires : “Fires : essays, poems, stories” 1983 ; “No herold, please” 1999 ; “Call if you need me” 2000
Ecriture
Considéré comme un novelliste de premier plan, Raymond Carver est un grand homme qui évoque dans ses histoires, des vies très ordinaires, des détresses, des joies et des peines relatant des personnages aux vies cassées.
Ce photographe de la vie a l’art d’opposer les banalités du quotidien, les petites choses de l’existence humaine, l’amour, la trahison, la séparation, les blessures, la souffrance, la maladie, la mort… la vie.
Capable de suggérer beaucoup, Raymond Carver au travers de ses écrits est capable de remuer au plus profond de nous en donnant au quotidien une dimension vertigineuse, en exprimant les tourbillons de la vie.
Pour Raymond Carver l’écriture est un outil au service du réel traquant la réalité dans ses moindres recoins, les plus secrets comme les plus exposés. D’une écriture épurée, simple, et sobre, Raymond Carver fait un travail de recherche du mot juste. Tel un sculpteur de l’écriture, il façonne, cisèle et modèle les mots. Il dissèque la vie de ses personnages dans une écriture fluide et concise.
Ses textes sont vibrants d’énergie et d’affects, il sait décrire un silence, un geste, un souffle, une parole, les détails de la vie. Il y a de l’émotion dans ses textes, il écrit le silence, celui de l’abattement et de l’effondrement en disséquant la vie de ses personnages.
Raymond Carver met ses personnages en images, comme des photographies, des instantanés de la vie, des choses de la vie et donnent à ces tranches de vie des portraits touchants, bouleversants et parfois dérangeants.
Quelques livres :
Les éditions de l’Olivier ont édité l’œuvre complète de Raymond Carver en 9 volumes dans lesquels on plonge au cœur d’un univers tourmenté et poétique à la fois. Les œuvres de Raymond Carver en français (Éditions de l’Olivier) sont principalement traduites par François Lasquin, Lise Dufaux, Jean-Pierre Carasso, Simone Helling et Gabrielle Rolin
Volume 1 : Débutants :
Manuscrit intégral de 17 récits. Ce recueil de nouvelles, fruit de la découverte par la veuve du défunt, Tess Gallagher, d’un manuscrit original, publié pour la première fois dans sa version intégrale.
17 nouvelles d’une lucidité féroce sur la difficulté d’aimer ou d’être aimé. Des instants de vie, tracées au fusain comme des esquisses qui laissent deviner, le manque, les râtés, les impossibilités des exixtences d’hommes et de femmes qui courent après l’amour. Ces textes laissent transparaitre une humanité fragile et attachante.
Volume 2 : Parlez moi d’amour :
Recueil de nouvelles qui rendit Raymond Carver célèbre en 1981, établit sa réputation de minimaliste…
Carver écrit dans une coquille de noix, dirait-on en anglais : deux mots lui suffisent pour dire le manque, l’ennui, la faille.
Volume 3 :
« Tais-toi, je t’en prie »
Recueil de nouvelles dépeignant un monde étouffant, cynique, peuplé d’âmes faibles, tristes et désabusées.
Volume 4 :
« Les vitamines du bonheur »
Sorte de road book dans lequel Raymond Carver dépeint la vie quotidienne de personnages qui n’attendent rien de la vie, et dans lequel l’écrivain nous entraîne dans des familles, des situations, des instants magiques, tragiques, sublimes, banales. L’écrivain décrit des récits de vies gâchées, de couples détruits, de gens malheureux, des hommes et des femmes ordinaires, plongés dans l’univers étroit, étouffant d’un monde sans espoir.
Volume 5 :
« Les trois roses jaunes »
Sept nouvelles consacrées aux petites gens, celles et ceux qui, écrasés par le destin, se voient privés d’histoire, relégués au rang de l’anecdote. Une des nouvelles relate la mort de Tchékov, mort dans une chambre d’hôtel à Badenweiler dans les bras de sa maîtresse après avoir bu une coupe de champagne. Au travers de ces nouvelles, l’homme se mesure à ce qui le dépasse : l’incapacité d’aimer, la force de survivre et l’approche de la mort. Ce recueil rasemble une foule de petits détails insignifiants dans la vie d’hommes et de femmes.
Volume 6 :
« Qu’est ce que vous voulez voir ? »
Cinq nouvelles retrouvées onze ans après la mort de Raymond Carver. Elles reprennent les grands thèmes de l’écrivain américain : la séparation, la dépendance, le mensonge etc.
Volume 7 :
« Les feux »
Dans ce recueil qu’il avait lui-même composé en 1985, Raymond Carver offre à ses lecteurs un autoportrait littéraire d’un genre inédit. A travers des contes, des essais, des poèmes, il livre quelques-unes des clés de son oeuvre et de sa vie. C’est un volume éblouissant dans lequel Raymond Carver livre des poèmes magistraux et des texte de réflexion sur l’art du nouvelliste, sur son rapport à l’acte même de création de la nouvelle. Chez Raymond Carver, le coeur tient une place centrale, l’amour des siens, mais l’amour des autres également.. On retrouve la puissance de la relation interpersonnelle et la passion de la nature sauvage, l’amour de la pêche à la truite. « Les feux » est une démonstration du génie et de la grandeur de Raymond Carver.
Volume 8 :
« N’en faites pas une histoire »
Ce recueil rassemble des pastiches, des poèmes, des nouvelles de jeunesse, ainsI que des essais sur des sujets Divers tels que la défense d’Hemingway ou l’amitié.
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