Alexis HK n’est pas un inconnu pour les lecteurs de Save My Brain. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son nouvel album studio, intitulé Le Dernier Présent.
Le Dernier Présent, c’est à la fois le titre de l’album et celui de son premier extrait. Et un thème qui peut paraître pessimiste : dans quel état d’esprit serions-nous si la fin du monde approchait ? Assurément, écouter Alexis HK aiderait à faire passer la pilule. On retrouve dans ces dix nouvelles chansons la plume fine et la voix chaude qui nous ont tant fait apprécier les précédents opus.
De migration sans mouvement, dans César, à la surexposition médiatique de Princesse de papier, Alexis HK décrit toujours avec humour et justesse le monde qui nous entoure. Et puisqu’il faut bien finir pas un côté festif, on entonnera à pleins poumons Ignoble Noble en chœur dans une taverne. Sa grivoiserie amusante et son côté moyenâgeux auront tôt fait de nous faire oublier la fin du monde !
Comment présenterais-tu ton album en quelques mots ?
Après quelques promos, je commence à être rodé sur le sujet ! Je dirais que c’est un album de mélancolie positive. Le constat n’est pas toujours joyeux mais l’album ne se prend pas au sérieux. Je voulais mettre l’accent sur l’importance de certaines choses, comme l’amour. Et aussi un peu d’introspection, ce que je pense du monde. C’est un constat sincère et honnête.
As-tu changé ta manière de travailler pour ce nouvel album ?
J’ai fait une préproduction plus poussée. Je voulais arriver en studio avec des maquettes abouties, à un stade assez avancée pour avoir une vision assez claire de ce qu’allait donner l’album fini. Il faut dire que j’aime aussi faire du son chez moi. Ca a permis d’accélérer le processus. Il faut des morceaux qui plaisent à soi mais aussi qui motivent l’entourage. Et cette fois, ça a été assez rapide, on a pu avancer sans trop se poser de questions.
Alexis HK : Le dernier présent par Alexis_HK_Officiel
A ton avis, Le Dernier Présent, c’est vraiment pour le 21 décembre 2012 ?
Non, je ne pense pas ! Je ne suis pas vraiment superstitieux… D’ailleurs, j’ai l’impression que pas grand monde y croit. L’idée du titre, c’était de voir dans quel état d’esprit on serait si ce genre de chose arrivait. C’est un levier de réflexion, je trouve qu’on a de plus en plus de mal à se projeter dans l’avenir, ça devient quelque chose d’abstrait. Alors autant profiter du présent. C’est un message de baladin naïf, mais ça fait du bien !
César me rappelle Les Murs de poussière de Cabrel ou Auprès de Mon Arbre de Brassens. Tu es aussi attaché à la terre ?
Déjà, ce sont deux artistes que j’adore. Donc la référence ne me déplaît pas du tout ! Maintenant, j’habite à la campagne. Je voulais du silence et des arbres dans mon jardin. Mais cette chanson est aussi un texte sur les migrants. Des gens qu’on a plantés dans un pays qui n’est pas le leur. A qui on fait sentir qu’ils ne sont pas chez eux. Et ça me fait de la peine. Pourtant un arbre, c’est un symbole de stabilité. J’aimais bien ce thème de l’arbre qui a été planté dans plusieurs endroits. En fait, c’est une chanson sur la transplantation.
La Princesse de papier, c’est Kate Middleton ? Que diras-tu le jour où tu feras la une de Closer ?
En fait, il y a une histoire derrière cette chanson. Au départ je l’avais écrite pour Clotilde Courau, qui est une amie. Son image de princesse a complètement éclipsé le reste de son image, et ses talents. Un jour, elle m’a demandé de lui écrire une chanson dont le titre serait Princesse de papier. Quand elle a lu le texte, elle s’est dit qu’elle ne pourrait pas chanter ça, qu’elle se ferait massacrer. Alors je l’ai chantée, avec une voix d’homme, la perception est un peu différente. Et je dirais la même chose le jour où je ferai la une de Closer, même si je sais que ça n’arrivera jamais ! Mais ça me rappelle une anecdote, une fois où je retrouvais Clotilde à la gare. Elle m’attendait au bout du quai et je voyais derrière son dos une femme qui la montrait du doigt, sans doute à l’attention d’une personne qui la rejoignait. C’est dingue comme les personnes connues appartiennent aux gens…
Avec qui chantes-tu Ignoble Noble ?
Benoît Dorémus et Renan Luce. On a fait l’an dernier une tournée ensemble, qui s’appelait Seuls à trois. Avec l’album dans la foulée, il était hors de question que ces deux mecs ne soit pas dessus. Et je trouve ça bien un featuring sur un album.
C’est un titre dans la lignée de Pardon Vieux Camarade. Ce type de chanson un peu moyenâgeuse, c’est un genre que tu aimes particulièrement ?
Bien sûr, on évolue avec le temps. Mais il y a tout de même des choses qui reviennent. Et je trouve ça marrant donc pourquoi se priver ?
Peux-tu nous parler de tes derniers coups de cœur culturels ?
Je n’en ai pas énormément… En ce moment, je lis un bouquin de David Lodge sur Wells. Ca raconte le tempérament de l’homme et sa vie sexuelle. C’est marrant de voir que derrière chaque homme brillant se cache cette vie sexuelle. Le ciné, je n’ai pas le temps d’y aller. Sinon, j’ai bien l’album de Rover.
Et nos questions idiotes, à propos des thèmes de l’album…
Plutôt Armageddon ou Deep Impact ? aucun des deux !
Plutôt nouvel an maya ou nouvel an chinois ? Chinois
Tu vieillirais plutôt à l’ombre d’un chêne centenaire ou d’un vieux tilleul ? Les deux. Avec un hamac tendu entre les deux.
Tu préfères lire la vie de Kate Middleton ou de Loana ? Ni l’une ni l’autre. Comme dit Tony Parker, « Kate Middleton je sais pas c’est qui ». Et Loana, c’était prévisible. Dès les premiers épisodes de Loft Story, je savais que ça allait mal finir cette histoire.
Plutôt chanson de geste ou Brassens ? Ce n’est pas un choix. Brassens disait qu’il était le plus moyenâgeux des chanteurs du vingtième siècle, dans une chanson qui s’appelle Le Moyenâgeux. Donc les deux. Avec un hamac entre les deux.
No Comments