Nous connaissons New-York pour les célèbres célibataires de Sex&the City ou pour les magnifiques tenues des héroïnes de Gossip Girl. Ce mois-ci, je vous emmène découvrir les quartiers populaires et bobos de la grosse pomme avec Hanna et ses copines d’infortunes.
Le point de départ est assez classique : Hannah (Lena Dunham aussi créatrice et réalisatrice de la série), jeune femme vivant à New-York tente de devenir écrivain. Tout bascule lorsque ces parents lui annoncent qu’ils lui coupent les vivres. Entre petits boulots pourris et grosses galères, elle est entourée de son groupe de copines composé de sa meilleure amie Marnie (Allisson Williams), Jessa (Jemima Kirke) et Shoshanna (Zosia Mamet).
Girls est LA série ovni « fille » de ce printemps d’HBO. Loin des classiques esthétiques et des discours standardisés, la série s’impose comme la voix d’une nouvelle génération américaine (comme le souligne l’héroïne dans le premier épisode), perdue dans une société en crise, libertine et dure. La série aborde les galères de ce moment de flottement entre l’obtention du diplôme et la recherche d’un emploi. Cette période floue, remplie de désillusion est parfaitement décrite. Ecartelées entre deux mondes, les héroïnes passent du rire aux larmes, de déceptions en joies, d’histoire d’amour en histoire d’un soir.
Et puis il y a ces tracas du quotidien, ces petites humiliations dont nous nous passerions bien. Girls montre ces petits moments humains, insignifiants mais révélateurs qui construisent le quotidien. La série ne cherche pas non plus la perfection des corps. Les filles s’habillent dans des friperies, remettent leurs vêtements plusieurs fois, ont des bourrelets, la peau pas toujours parfaite, la maquillage qui coule… Et dans un monde qui truque l’image en permanence, ça fait beaucoup de bien à l’égo !
Girls repose aussi sur un panel de personnages riches (et d’excellents acteurs). Le personnage d’Hanna est clairement pour l’heure le plus développé. Cette nana rondelette et narcissique qui sur analyse tout et ne considère que sa propre douleur exècre autant qu’elle touche. Parce qu’au fond, nous sommes tous des Hannah. Des jeunes individus en quête de nous-mêmes et de notre place dans cette société.
Bien que la série se déroule de l’autre côté de l’Atlantique, il apparait que les problèmes de jeunes adultes restent les mêmes partout ailleurs.
Cependant, le show – format 20 minutes – peut déconcerter par son côté trop réaliste. Les premières minutes interrogent mêmes sur la série : est-ce un docu-fiction ou une vraie série ? Pourtant, on se prête vite au jeu du miroir et voilà que Girls nous confronte à nos propres contradictions.
En finalité, HBO ne déroge pas à sa règle en nous proposant une série originale, drôle, émouvante et différente. Et c’est avec un gros coup de cœur que je vous recommande cette série !
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