D’origine prussienne et suédoise, Françoise Lefèvre est née à Paris le 22 janvier 1942. Elle vit en Bourgogne et a quatre enfants, dont sa plus jeune fille Hermine est violoncelliste et son fils Hugo est acteur-réalisateur. A l’âge de 32 ans, Françoise Lefèvre quitte son poste d’ouvreuse pour se lancer dans l’écriture.
En 1974, son premier roman « Première Habitude » lui vaut une reconnaissance publique et critique immédiate et sera consacré par le Prix des Lectrices de « Elle« . En 1990, son livre « Le Petit Prince Cannibale » obtient le Prix Goncourt des Lycéens. En 1993, elle anime un atelier d’écriture dans un collège d’un quartier populaire de Dijon durant trois ans. De ces trois années, pendant lesquelles les élèves ont posé des mots sur le papier, a été publié le livre « En nous des choses tues, pour une autre approche de l’écriture au collège« . En 2005, elle obtient le Prix Marcel Aymé pour son livre « Se perdre avec les ombres« .
Ecriture :
Ecrivain de la mémoire et de la passion, Françoise Lefèvre, tendre rebelle, est une sentinelle de l’amour, quelqu’un qui essaie de ne pas faillir, de ne pas trahir, mais tenir parole et tenir debout. Françoise Lefèvre ne cesse d’approfondir une quête de l’absolu qui s’incarne dans le quotidien le plus intensément vécu.
Toute sa vie, Françoise Lefèvre s’est comportée comme une sentinelle ayant pour mission de veiller sur ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre. Les yeux ouverts sur le monde du quotidien, Françoise Lefèvre est un écrivain authentique sauvée par l’écriture. Rare écrivaine de l’intériorité, Françoise Lefèvre emporte le lecteur avec ce don d’écrire car elle sait capter les lumières de la vie où bonheurs et malheurs se croisent, avec une écriture poétique et sensuelle, tendre et émouvante.
Au travers de ses livres, Françoise Lefèvre écrit ses blessures intimes, ses désillusions, sa sensibilité avec une plume magnifique, remplie d’émotions, et dans laquelle on découvre la qualité d’écriture et la sincérité de l’auteur. Intelligente et sensible, elle hait le mensonge et la trahison et aime le bonheur comme seuls peuvent l’aimer ceux qui aiment.
Avec une écriture ciselée et franche, authentique et sans concessions, Françoise Lefèvre a une écriture épurée de tout artifice, naviguant entre douleur et douceur. Son écriture enchanteresse exprime le sens de la vie et de la mort, des interrogations sur elle-même et les autres et une réflexion incessante sur la fonction de l’écriture et une quête de la vérité.
« J’aime la page que je vais écrire comme une amoureuse qui court à son rendez-vous«
Bibliographie :
aux éditions Pauvert : « La Première Habitude » 1974, « L’Or des Chambres » 1976, « Le Bout du Compte » 1977, « Mortel Azur » 1985.
aux éditions Actes Sud : « Le Petit Prince Cannibale » 1990, « Blanche, c’est moi » 1993, « La Grosse » 1994.
aux éditions Stock : « Hermine » 1994, « Surtout ne me dessine pas un mouton » 1995.
aux éditions du Rocher : « Un Soir sans Raison » 1997, « Les Larmes d’André Hardellet » et « Consigne des minutes Heureuses » 1998, « En Nous des Choses Tues » et « Souliers d’Automne » 2000, « Alam ou la chute des feuilles » 2002, « Se Perdre avec les Ombres » 2004, « Un Album de Silence » 2008.
« Ecrire, c’est traverser une saison qui n’est sur aucun calendrier«
Quelques livres :
« La Première Habitude« , roman autobiographique. Marie est la compagne de Raphaël, peintre sans le sou, qui peine à vendre ses toiles. Ils mènent une vie de nomade. C’est l’histoire d’un amour fou, pendant sept ans, mais Raphaël est volage. Françoise Lefèvre raconte le douloureux parcours d’une jeune femme amoureuse, humiliée et abandonnée avec ses deux enfants, et dont l’écriture sera sa bouée de sauvetage. Françoise Lefèvre au travers de ce livre écrit sa fureur de vivre et sa foi dans l’avenir : cette première habitude est sa force pour avancer.
« Mortel Azur » est un roman sur l’amour perdu. Comment aime, souffre, parle une femme. Ce chant d’un amour défunt, un amour sans fin, exprime le cri de douleur d’une femme trahie par l’être aimé. L’auteur y décrit sa souffrance et son désarroi.
« Le Petit Prince Cannibale« . Françoise Lefèvre raconte les difficultés pour sortir son enfant de l’autisme et sa réussite en tant qu’écrivain. La narratrice est un écrivain qui tente de raconter l’histoire de Blanche, cantatrice, mais elle est avant tout la maman de Sylvestre, enfant autiste. Au travers d’un duo entre deux femmes, la mère et la romancière, Françoise Lefèvre exprime le combat mené contre l’autisme de son fils, le vécu d’une histoire exceptionnelle, où son acharnement l’a poussé à s’occuper seule de son fils loin de l’indifférence, le mépris et l’hostilité des uns et des autres et de l’immobilisme des institutions. Traité avec délicatesse et franchise, le monde de l’autisme est décrit dans ses colères et ses silences, ses obstacles à l’intégration et le regard des autres. C’est un véritable cri d’amour et de colère d’une mère qui mène un combat pour son fils enfermé dans sa forteresse qu’est l’autisme, une belle leçon de courage et d’amour. D’une phrase murmurée par son fils à 6 ans « quand on perd l’équilibre, on perd son royaume« , ses mots lui ont donné la force d’écrire deux livres le concernant, mais surtout l’envie de comprendre, de l’apprivoiser et d’entrer dans son monde, Sylvestre, dans le livre, n’est autre que le fils de Françoise Lefèvre Julien-Hugo Goriot.
« Blanche c’est Moi« . Dans ce roman, Françoise Lefèvre, femme mûre et meurtrie, se met à nu en évoquant son métier d’écrivain, sa passion pour l’écriture et ses difficultés. Françoise Lefèvre nous fait pénétrer dans son intimité la plus secrète et la plus mystérieuse. Elle revient sur son héroïne Blanche, cantatrice, évoquée dans son livre « Le Petit Prince Cannibale« .
« Consigne des minutes heureuses » : ce recueil de treize nouvelles évoque le quotidien, des instants furtifs et simples de bonheur, sur l’enfance et les souvenirs heureux. Treize textes dans lesquels Françoise Lefèvre a l’art d’évoquer les émotions les plus subtiles et les plus graves. André Hardellet disait de Françoise Lefèvre « Vous êtes la marchande de la boutique des minutes heureuses« .
« La Grosse » est le plus pur roman de Françoise Lefèvre. Cécile Rabouillot est garde barrière, pèse 100 kilos, parle trois langues, aime et comprend les enfants, partage l’amour d’Anatolis. C’est l’histoire d’une femme rejetée par la société à cause de son physique et dont le coeur déborde d’amour pour un homme âgé et malade. Ce roman est un beau texte poétique sur le paraître, la méchanceté, la cruauté, la beauté du coeur et la douleur tue, et dans lequel Cécile, l’héroïne est un être de passion.
« Surtout ne me dessine pas un Mouton » est un livre militant qui incrimine la société à travers les institutions scolaires et psychiatriques. Cette suite du « Petit Prince Cannibale » est un cri, un livre en deux parties, dont la deuxième partie intitulée « Mon cerveau » par Julien-Hugo Goriot, fils de Françoise Lefèvre, livre des textes d’Hugo et un entretien entre mère et fils. Ce livre est d’une grande beauté et rempli d’émotions fortes.
« L’Offrande » : à travers leur correspondance amoureuse écrite vingt ans plus tôt, Jeanne, cantatrice, revit la passion de Vivien, photographe, qui l’avait alors envoutée, enivrée et ravit dans un amour fusionnel. Mais Jeanne brisée par cet amour, revit la trahison et l’éloignement de l’homme de sa vie. Aujourd’hui Jeanne a perdu sa voix et est internée dans un établissement de santé.
« Le Bout du Compte » dans ce livre, Françoise Lefèvre raconte son enfance et son père d’adoption. Fils de cultivateurs, orphelin à l’âge de 14 ans, il rencontre la mère de l’auteur dont il tombe fou amoureux. Il lui propose de donner son nom à ses enfants, l’auteur a 18 mois. Officier, Ils se marient, de retour de la guerre, il rentre à l’éducation nationale, s’endette, la mère part.. un soir, le père adoptif se suicide loin d’eux, et laisse une lettre. Françoise Lefèvre part sur les traces de ce père qui s’est occupé d’elle.
« Se Perdre avec les Ombres« . Le 22 novembre 2002, la narratrice a 60 ans et évoque le besoin de disparaître. Elle quitte sa maison pour oublier l’amour et le sentiment maternel, oublier les livres qu’elle a écrit. Elle s’installe dans une chambre d’hôtel où elle fait le bilan de sa vie de romancière. « Ecrire devient le dernier refuge. Le dernier lien. Vieillir. Ecrire. C’est pareil. C’est ramasser le petit bois mort de la vie pour en faire un livre. Mais le livre le plus lumineux, ne serait-ce pas celui dont on laisse les mots défiler sous nos paupières et qu’on n’écrira jamais?«
« Un Soir sans Raison » la narratrice reçoit un jour une brochure sur les maladies liées à la perte de la mémoire, dont la maladie d’Alzheimer. Françoise Lefèvre revisite alors son existence en multipliant les questions qui la hante. Elle se raconte, explique son travail d’écrivain, dit sa peur de perdre la mémoire, ses égarements et de ne plus se rappeler des souvenirs de sa vie. Elle se projette et se voit ainsi à 30 ans, jeune maman avec ses enfants, puis à 97 ans, dans un hospice.
« Un Album de silence » ce dernier récit de Françoise Lefèvre se présente sous la forme d’une autobiographie morcelée, une suite de souvenirs qui met en scène l’acte d’écrire et la solitude, un inventaire de l’oubli. Françoise Lefèvre s’adresse à elle-même pour comprendre ce qui l’accompagne, ce qui la protège, la motive d’une solitude totale, une forme d’égarement dans le temps, des doutes, des certitudes, son vieillissement, sa mémoire qui lui fait défaut parfois, le regard ds autres. A l’automne de sa vie, cette épouse passionnée et trahie, cette mère sublime et heureuse de quatre enfants, se découvre le coeur et le corps déserté du sentiment de joie qui l’avait toujours habité. Pour y répondre, elle va traquer le moindre souvenir qui lui fera revivre ses instants de bonheur passé, malgré la mémoire qui lui fait défaut.
« Ecrire est devenu pour moi une manière de combler le temps entre l’intolérable naissance et l’intolérable mort«
10 Comments
GLEIZES
13 octobre 2016 at 10:12après la lecture de « l’empereur,c’est moi » ;quelques mots pour vous dire mon bouleversement devant le récit de tant de souffrances pour HUGO;né une 2ème fois grâce à vous et bien-sûr lui-même.
Que de larmes sur ces pages;mais qu’ Est-ce devant les ,vôtres?
Je suis heureux de vous avoir tous rencontrés;merci.
JEAN-PIERRE
Honor
23 septembre 2016 at 10:28J’ai vu hier à la télévision un bel homme qui a dit être ex-autiste, émotion qd il a parlé du livre « le petit prince cannibale » sans préciser l’auteur, j’ai de suite pensé à vous et chercher confirmation sur internet. J’habite un village près du vôtre, vous ai laissé il y a qq années un dossier sur des petits trisomiques Excusez ce dérangement, j’ignorais le problème de votre fils J’ai lu tous vos livres et vous en remercie. Marie-Claude .
Laurence Warot
31 mai 2015 at 17:32Mon dieu, Françoise Lefèvre! D’après ce que je lis beaucoup de femmes se reconnaissent dans sa vie!
Mais qui aurait pu être la mère courage du » Petit prince cannibale »?!
Je vous aime de tout mon cœur Françoise!
de la paride
12 mai 2014 at 0:57C’est une chose étrange, Madame, que de lire vos livres. C’est une musique de chambre, une invitation irrévérencieuse dans votre cercle intime, un murmure à l’oreille d’un lecteur séduit comme une jeune fille, habilement attiré dans votre songe. Il y a aussi une écriture involontairement ingénue, inachevée, hâtive, inculte, trop peu dénuée de vanité pour que l’on décide de lui offrir l’étage noble de notre bibliothèque.
Brigitte Lapinte
29 décembre 2013 at 15:16Chère Françoise Lefèvre ,
Depuis cette « Première habitude » qui m’a donné le goût des moments de bonheur volés aux jours de tempête je suis sous le charme si délicat de votre écriture . Vous lire a été pour moi comme si une main amie m’avait accompagnée sur le chemin de la vie pour le rendre plus doux et je vous en serai toujours infiniment reconnaissante .
Bien à vous .
Brigitte L
Françoise Lefevre
27 novembre 2013 at 12:54Chère Elena Paetrow, si heureuse de te retrouver après un temps si long.
J’ai longtemps cherché à te contacter sans succès. Ecris-moi.
Je t’embrasse très fort.
boutillon
21 octobre 2013 at 18:01Bonjour Mme Lefèvre,je vous lis depuis La 1ère habitude jusqu’à votre dernier ouvrage.J’aime votre écriture et devenue maman, j’ai proposé vos livres à ma fille, devenue mère à son tour,depuis.
Tout ce préambule pour vous montrer mon admiration et loin de vouloir me monter intrusive,je voulais un moyen de vous le dire.
Avez-vous une actualité littéraire ou d’autres projets artistiques?
Bien cordialement à vous,
une fidèle lectrice.
jacline spire
17 mai 2013 at 19:44à l’attention de Françoise Lefevre
J’ai rencontré Huguette Klein de l’AFFDU hier;au hasard de la conversation,elle m’a parlé de vos talents d’écrivaine ;
je dispose d’un manuscrit:voulez-vous le lire?
Recevez mes compliments.
Jacline sPire
petsch
9 mai 2013 at 17:31j’ ai lu le Petit Prince Cannibale,et j’ ai vu le reportage sur votre fils Julien-Hugo, ma fille a deux petits garçons, dont le premier qui a quatre ans est autiste,il va depuis un an dans une école en Belgique pour autistes » L’ Arbre Vert « ,cela m’ a fait beaucoup de bien de lire votre livre,car cela est un combat de chaque jour que mène ma fille et je l’ admire beaucoup, en lisant votre livre je la voyais
elena paetrow
3 avril 2013 at 8:11Bonjour Françoise,
Je suis contente que ton fils a bien réussi.
Je l’ai vu hier a la télé.
Ce serait sympa de reprendre contact.
Bises