Le don du sang

Chaque année, c’est la même rengaine : on entend à la radio et on lit dans les journaux que les réserves en sang sont trop basses. Vous n’avez jamais osé pousser la porte d’une collecte ou vous vous trouvez toujours une excuse parce que vous avez peur de l’aiguille  ? Halte là, je vous ai fait un petit compte-rendu pour vous expliquer que donner son sang ce n’est pas grand chose pour vous, mais c’est absolument nécessaire pour ceux qui en ont besoin !

 

Pour ma première chronique chez Save My Brain, j’ai décidé de ne pas faire les choses à moitié et de donner littéralement de ma personne. Oui, quand je dis que j’ai donné de ma personne, n’allez pas croire que j’ai seulement passé des heures à mettre mes idées en place, à les organiser, à les coucher sur le papier, à les effacer, les ré-écrire. En fait, si. Mais pas que. J’ai aussi donné de mon sang. Pour de vrai.

J’ai mis du temps à me décider à aller faire un don du sang tout simplement parce que je n’ai jamais pris un moment pour le faire. Même si je savais en ayant déjà eu des prises de sang -comme la majorité des gens- que ça ne pouvait pas être douloureux, même si je savais que c’est un geste purement altruiste pouvant sauver des vies, je n’avais jamais pris le temps de le faire. Et là, en ce moment, je l’ai ce temps, alors j’ai décidé de le convertir en temps utile. C’est aussi un appel mis en place par l’Etablissement Français du Sang qui m’a rappelé ce que je n’avais encore jamais fait.

En effet, à cette période de l’année les besoins de sang sont plus importants. La faute aux habituelles intempéries hivernales ou encore aux jours fériés consécutifs (comme en novembre et d’ici peu en décembre) qui font mécaniquement baisser les dons. Le pays et ses hôpitaux manquent de sang et à l’heure à laquelle ce billet est écrit, les réserves en sang sont « très faibles » d’après la Météo du Sang qui est visible sur le site www.dondusang.net.

Alors, pourquoi donner son sang? Tout simplement parce que le sang c’est la vie. Le sang que vous donnez permettra de faire des transfusions à des personnes ayant été victimes d’accidents de la route ou à d’autres ayant dû subir une chirurgie lourde, par exemple. Ce fameux liquide rouge permet entre autres de transporter l’oxygène et le gaz carbonique (merci aux globules rouges!), de lutter contre les infections (on pense aussi aux globules blancs…), et également de lutter contre les saignements par exemple (on n’oublie pas les plaquettes!).

Concrètement, (et là, c’est le cobaye qui parle) le don est rapide, sûr et sans douleur (très largement supportable en tous cas). Pour un don du sang « total » (vous donnez l’intégralité du sang et pas seulement une partie comme les plaquettes ou le plasma) vous pouvez aller avec ou sans rendez-vous dans l’EFS le plus proche de chez vous ou dans les collectes mobiles. Là, on vous remettra un questionnaire à remplir, puis il y aura un entretien avec un médecin. Ce dernier met au clair les réponses du précédent questionnaire et répond à toutes vos questions sur le déroulement du don. Puis, vous serez confiée à une infirmière qui vous fera tout d’abord un test d’hémoglobine (on vous pique au bout du doigt pour avoir seulement une goutte de sang) afin de vérifier que vous n’êtes pas en anémie et donc apte à donner. Le généreux donneur est alors allongé et le prélèvement a lieu. Il s’agit d’une aiguille un peu plus grosse que celle d’une prise de sang, mais pas de panique, il ne s’agit pas là non plus d’une aiguille du diamètre d’un feutre! Le prélèvement dure environ 10min durant lesquelles le sang va dans une poche stérile afin d’être recueilli. En moyenne, le volume du sang prélevé varie entre 400 et 500 ml. Puis, une fois le pansement posé, direction la collation qui durera 20min, le temps de rester assis pour éviter tout malaise, de se restaurer et de se réhydrater pour reprendre des forces!

Bien sûr, tout le monde ne peut malheureusement pas donner. Les personnes ayant déjà été transfusées, pesant moins de 50kg, ayant eu un tatouage ou un piercing moins de 4 mois avant le don ou encore des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes (plus de risque de contamination par le VIH) ne peuvent pas donner. Il s’agit là de quelques exemples mais si vous voulez des informations complémentaires n’hésitez pas à aller sur le site de l’EFS qui vous explique tout.

Sachez qu’une légère fatigue peut se faire sentir dans les heures qui suivent le don mais parole de cobaye, rien de très grave! Il est également conseillé de ne pas faire de sport ni d’activité physique intense dans les 24h qui suivent et de boire beaucoup (d’eau, hein!). Un homme peut donner son sang jusqu’à 6 fois par an et une femme 4, en respectant 2 mois d’intervalle entre chaque don. Enfin, si une anomalie est détectée dans votre sang, le centre de prélèvement vous préviendra, et pour celles et ceux (comme moi!) qui ne connaissaient pas leur groupe sanguin avant le don, celui-ci vous sera transmis par courrier.

Alors maintenant, plus la peine de repousser l’échéance éternellement, vous savez comment se passe le don du sang: on donne dix minutes et quelques millilitres de soi-même pour sauver des vies entières.