La FIAC est une des foires d’art contemporain parmi les plus réputées. Cette année, elle avait investi la nef du Grand Palais et la Cour carrée du Louvre pour des philosophies différentes. Les artistes de renom étaient concentrés au Grand Palais alors que la Cour carrée offrait des œuvres plus novatrices.
Dès l’entrée dans la Grande Nef, je suis tombé nez-à-nez avec Sweating, œuvre de Gilbert & George. On a connu les deux anglais plus impertinents qu’avec cette goutte de sueur vue au microscope. Une occasion toutefois de se familiariser avec l’esthétique des célèbres panneaux qu’on n’a pas souvent l’occasion de voir en France.
Parmi les autres stars de cette FIAC, on retrouve des noms comme Andy Warhol, avec un autoportrait, Kurt Schwitters, Arman, Daniel Buren qui avait laissé sa trace sur plusieurs stands…
A noter ce très imagé dessin de Louise Bourgeois, sur le thème du premier regard. « Bleue est la couleur de tes yeux », dit l’image représentant une poitrine féminine…
Dans le grand Palais, toutes les formes d’expression visuelle on leur place. C’est ainsi que le mobilier design se trouve bien représenté, notamment grâce à ces sublimes fauteuils signés Ron Arad.
On peut également trouver des photos de mode, comme ce très beau casting réuni par Peter Lindbergh pour Vogue New-York.
Au-delà de cet alignement de célébrités, quelques idées intéressantes étaient à relever. Esthétiquement, les 50 Snowballs de Not Vital étaient parmi une des plus belles œuvres à admirer. Ces boules de neige emprisonnées dans du verre sont tout simplement magnifiques.
Philosophiquement, Susan Hiller offre une approche très intéressante des traces que laisse la technologie. A la manière d’une archéologue, elle a réuni un certain nombre d’objets quotidiens, indispensables bien que très datés. C’est par exemple le cas de ces ampoules, qu’elle a vieillies comme si elles sortaient de terre avant de les étiqueter et les conserver soigneusement, de manière rigoureusement scientifique.
Toutefois, les idées les plus marquantes se trouvaient dans la Cour Carrée du Louvre. C’est bien là qu’il fallait aller pour découvrir de l’insolite et du nouveau. Bref, sauver son cerveau (la preuve en image, celui-ci vu au Grand Palais chez White Cube est mal barré. Il est temps de changer d’air !).
Parfois, la volonté de surprendre peut amener aux confins de la fumisterie. Preuve en est avec Guillaume Pilet, qui affirme que manger une banane est plus forme d’art la plus extrême. Soit…
Daniel Firman se place dans la droite ligne des pop artists et nouveaux réalistes, avec son installation Espace Vital, constituée d’une accumulation d’électroménager et de tubes de néon.
Une des idées les plus géniales est sans doute cette installation de livres saints reliés à la manière de pains de plastic. Une manière métaphorique de dénoncer la trop grande part de prétexte religieux aux attentas qui secouent le monde. L’artiste a eu le bon goût de mélanger toutes les religions dans son installation. En fustiger une en particulier aurait été partial.
Le terril de Stéphane Thidet, constitué d’un amas de deux tonnes de confettis interpelle quelque peu… Question pratique : comment transporter cette œuvre (qui a été vendue), sachant que lesdits confettis ne sont pas collés ?
Enfin, cette réflexion sur les rouages de l’économie arrive à point nommé en temps de crise. Une crise qui ne semble pas toucher tout le monde, à voir la santé insolente du marché de l’art, en particulier grâce à l’arrivée de plus en plus nombreuse de collectionneurs chinois.
Ne manquez pas notre galerie de la FIAC sur FlickR
No Comments