Fin juin. Les dernières pluies de printemps laissent derrière elles une odeur moite, porteuse des promesses d’un été chaud et riche en réjouissances. Outre les barbecues et autres pique-niques qui fleurissent un peu partout sur les pelouses et dans les jardins, c’est surtout l’occasion pour une majorité de besogneux de s’offrir une escapade bien méritée et plus ou moins exotique. Mais les deux mois d’étés sont aussi synonymes pour bon nombre d’entre nous du retour tant attendu de événement festif par excellence : le festival de musique en plein air.
Que vous soyez fêtard forcené, passionné de musique, ado en quête de sensations fortes, hédoniste débauché ou juste un humain lambda en manque de chaleur humaine, de soleil ou de décibels ; le festival d’été sera pour vous un petit coin d’Eden, posé ça et là dans les villes et les campagnes, le temps d’une semaine ou d’un week-end. Bien entendu, des festivals il y en a toute l’année et de toutes formes. Mais il est important de distinguer les festivals en intérieur et/ou morcelés sur plusieurs dates de ceux dont il est question ici, véritables grand-messes musicales, païennes et orgiaques.
Si certains festivaliers favorisent ces énormes open-air qui rassemblent plusieurs centaines d’artistes dispersés en plusieurs scènes sur un terrain immense (et généralement jonchés de stands commerciaux en tout genre), d’autres préfèrent des évènements à taille humaine et au consumérisme moins exubérant. Et c’est de l’un d’entre eux que j’aimerais vous causer aujourd’hui
Chauffer dans la Noirceur est un petit festival au nom intriguant et à la programmation ambitieuse. Implanté en Basse-Normandie, à Montmartin-sur-Mer, depuis bientôt 20 ans, CDLN est né du pari fou de musiciens normands d’organiser un concert pour des amis québécois, rencontrés un an plus tôt outre-Atlantique. Depuis cette première édition impromptue en 1993, événement a pérennisé pour devenir l’un des rendez-vous musicaux majeurs de l’été hexagonal. Pas par son envergure, mais plutôt par son intégrité, qui s’exprime à travers une programmation éclectique et pointue, sourde aux sirènes de la hype. Plutôt que de miser sur une ou deux têtes d’affiches racoleuses pour attirer les foules (comme beaucoup de festivals), CDLN propose la crème de la musique indépendante, tous styles confondus, alignant pêle-mêle groupes émergents et confirmés, artistes locaux et internationaux. Un festival pour les curieux, en somme, pour tous ceux en quête de nouvelles découvertes musicales et sensibles aux différentes énergies que le monde de la musique a à leur offrir.
Outre l’aspect purement musical, Chauffer dans la Noirceur s’illustre par une éthique irréprochable et une forte implication au niveau local. Non contente de proposer un beau festival chaque été, l’association en charge de événement propose toute l’année des concerts, gère un studio de répétition, un label et un atelier de théâtre, en collaboration avec les collectivités et associations locales. CDLN est également très attentif à la préservation de son cadre (et quel cadre ! Une dune et une belle plage de sable fin au bord de la Manche!) et fier de sa démarche éco-responsable (toilettes sèches, gobelets consignables, tri des ordures, sensibilisation des festivaliers, etc.) qui est l’une des caractéristiques du festival depuis ses débuts. Chaque année voit apparaitre de nouvelles avancées en terme de préservation de l’environnement, d’accessibilité, d’économie d’énergie ou de comportement citoyen.
Les 14, 15 et 16 juillet prochains se tiendra donc la 19e édition du festival Chauffer dans la Noirceur. L’équipe de Save My Brain y sera présente pour vous faire vivre (ou revivre, si vous avez la chance inouïe de figurer parmi les festivaliers) ce festival de l’intérieur. Au programme cette année une affiche prometteuse et à la saveur internationale, entre les icônes du hip-hop contestataire américain Public Enemy, la folk hantée de Moriarty ou le gypsy-rock de Balkan Beat Box, qui modernise la musique méditerranéenne avec une énergie contagieuse. Voilà pour les plus connus, le reste de la programmation maintient le cap en terme de qualité et d’éclectisme. On retiendra entre autres les tropicalistes Axel Krygier et El Hijo de la Cumbia qui réinventent le folklore latino à travers le rock ou l’électro, le rock déjanté des québécois de Duchess Says, le rap exigeant et politisé de La Rumeur ou encore l’electro-clash de Henin Elias. Il y en aura pour tous les goûts, du rock, de l’électro, du hip-hop, de la world, de la pop, de l’expérimental, et souvent un peu de tout ça en même temps.
Ajoutez à cela une scène dédiée aux groupes locaux, du théâtre, des performances, de la bonne bière et une plage de rêve pour y faire la sieste l’après-midi. Alors… c’est pas le paradis ça ? Donc le jour du 14 juillet, plutôt que de rester dans votre lit douillet, faites le pont et venez à Chauffer dans la Noirceur écouter le clairon qui sonne et faire le plein de vibrations humaines et musicales. Vous ne le regretterez pas !
1 Comment
azerty
28 juin 2011 at 15:13et maintenant interro surprise !! Qui peut placer Montmartin sur Mer sur une carte sans passer par google map ??!! je peux compter les points à la fin ?