Rarement à l’honneur, Odilon Redon fait l’objet d’une rétrospective aux galeries du Grand Palais.
Peut-être vous rappelez-vous cette publicité pour la Volkswagen Golf il y a quelques années. On y voyait un galeriste un brin suffisant tenter de convaincre un acheteur potentiel. Des toiles gigantesques, uniformément noires ou presque. Puis dans la salle suivante, des peintures ultra colorées, le galeriste justifiant la rupture de style par le fait que l’artiste ait changé de voiture entre temps.
Ce spot revient immanquablement en tête à la vue de l’œuvre d’Odilon Redon. Noir au début, coloré à la fin. Tout a commencé avec des fusains et lithographies uniformément noires, sur des thèmes plutôt angoissants. On y voit des intérieurs de cachots, une araignée velue aux yeux tendres… Autant d’images qui avaient valu à Redon une place de choix il y a quelques années dans une expo au Louvre intitulée « La peinture comme crime ». Tout un programme.
Au Grand Palais, on découvre ou redécouvre avec plaisir et curiosité ces dessins si variés dans leur uniformité sombre. Les spécialistes se régaleront d’y voir les recueils d’illustrations originales des histoires d’Edgar Poe.
Puis arrivent les dernières œuvres (colorées) de Redon et c’est une sorte de déception. Non que la maîtrise soit absente. Mais on se dit que pour représenter un vase de fleurs, il y a bien plus de candidats que pour les sombres images des débuts. Alors même si on est curieux d’avoir fait la découverte d’un Redon en couleurs, on retournera tout de même du côté obscur de l’artiste.
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