En voilà de la question qu’elle est bonne ! La fête de Noël, en dépit de son actuel caractère commercial, est censée représenter la naissance de Jésus Christ. Seulement voilà le problème, personne ne sait quand est exactement né Jésus. Un seul des quatre Évangiles, celui de Luc (II, 8) évoque la naissance du Christ, sans toutefois préciser la date exacte.
La date du 25 décembre fut fixée seulement 4 siècles plus tard, en 354. A cette époque, le christianisme est devenu la religion officielle de l’Empire romain, qui s’étendait de l’Ecosse actuelle aux déserts de l’actuel Iraq. Auparavant, il s’agissait d’une religion clandestine, martyrisée (ça ne date pas d’hier de taper sur une minorité quand tout va mal), qui se développait rapidement mais toujours de manière discrète. Une fois la légalité obtenue, apparut le besoin de dater la naissance du Christ. Pour cela, on choisit un moyen simple, on utilisa une date bien précise, celle du solstice d’hiver. Le solstice d’hiver marque la nuit la plus longue de l’année, ensuite les journées se rallongent. Cette date était célébrée dans de nombreuses croyances païennes du monde méditerranéen et nordique comme une date de renouveau. Mithra au Moyen Orient, par exemple est un dieu de Lumière né le 25 décembre. Les Romains célébraient le Sol Invictus (soleil invaincu) pour commémorer la longueur des journées.
Pour les chrétiens, la naissance du Christ est le symbole de renouveau. Ils étaient dans l’erreur des croyances païennes, le Messie leur a donc ouvert les yeux sur la foi envers le Dieu unique (pas moi, l’autre). Il apparaissait donc logique que la date du solstice d’hiver soit retenue pour commémorer la naissance de Jésus. Le fait que cette date soit déjà retenue pour d’autres célébrations ne la rend que plus facile à perpétuer dans le monde antique, où le christianisme n’a pas encore forcément conquis toutes les campagnes païennes. Le fait qu’il eut fallu 4 siècles pour parvenir à cette date s’explique par une question dogmatique : le royaume du Christ n’étant pas de ce monde, il était inconvenant de célébrer son anniversaire à la manière d’un souverain terrestre, la notion de « roi par la grâce de Dieu » n’apparaissant pour la première fois qu’au VIIème siècle dans l’Espagne wisigothique.
Le décorum vient plutôt des civilisations celtes et nordiques. Ainsi, chez les Celtes, le dieu Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais) distribuait des cadeaux et décorait un arbre. Chez les Scandinaves, un géant entrait dans les maisons pour offrir des sucreries aux enfants sages. La fête de Noël actuelle marque donc un gigantesque brassage de croyances païennes et chrétiennes, de traditions nordique et orientale… C’est peut être ça la véritable définition de Noël, l’union de tous.
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peggy
16 décembre 2010 at 13:08Merci de mettre la lumiere sur la vraie signification de Noel…