Jean-Marc Troubet alias Troub’s est né à Bordeaux en 1969. Après le lycée, il entre aux Beaux-Arts de Toulouse et Angoulême en 1993. Depuis il vit en Dordogne, et parcourt le monde avec ses carnets et ses crayons, il écrit et dessine des livres touchants.
Dessinateur contemplatif, amoureux de la nature, des animaux, et des êtres humains, voyageur à travers le monde, Troub’s a écrit plusieurs bandes dessinées. De ses carnets de voyage, Troub’s met un projecteur sur la vie et les êtres humains qu’il rencontre. Il a ce talent inégalé de raconter en images la vie. Son coup de crayon est fort et sensible et permet au lecteur d’imaginer entre les cases et réfléchir.
Troub’s est un conteur, voyageur, qui témoigne et raconte la vie avec délicatesse et tendresse. Il restitue avec brio le monde tel qu’il le voit tout en pudeur et empathie.
Troub’s vient de recevoir le Grand Prix du salon de la BD de St Junien.
Livres :
- éditions Art Fécule :« Pour autant que je me souvienne », 1994, évoque le récit d’une errance entre Toulouse, Bordeaux et les rivages de Cadaquès.
- Éditions Z’éditions :« La vie d’Iguane », 1996, ou comment vivre heureux sans se soucier du bonheur .« Et aussi pour oublier le reste », 1997, raconte quelques jours en solitaire face aux grandes marées d’équinoxe.
« le dialogue des carpes », 1999, reflets d’eaux et jeux de miroires.. un monde coupé en deux par la surface des choses.
- Éditions Rackham :« Meuh ! Au pré des vaches », 2000, croquis campagne auprès des vaches.« la Bouille », 2002, immersion dans le métier de « bouilleur ».
« Penser parallèle », 2005, une balade en va-et-vient entre Madagascar et l’Australie, deux pays soumis aux mêmes climats, mais pas aux mêmes épreuves.
- Éditions Alain Beaulet :« Manao sary », 2001, carnets de route émerveillé d’un premier voyage sur la grande île rouge, Madagascar.« Walkatju », 2003, un grand tour en solitaire dans le vide de l’outback australien.
« Troub’s en Chine », 2006, carnets de Chine. A obtenu le Prix spécial du Jury en 2006 de la biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand.
- Éditions Max Milo/jeunesse :« J’veux pas oublier mon chat », 2007, un petit récit autobiographique à la recherche du chat de son enfance.« La troupe », 2009, petit abécédaire de poésie animalière.
- éditions Futuropolis :« Le paradis en quelque sorte », 2008, carnet de croquis d’Indonésie, Grand Prix de la biennale des carnets de voyage de Clermond-Ferrand.« Va’à », 2014, deux jeunes dessinateurs partent découvrir la fabrication des pirogues traditionnelles.
- « Sables noirs » 2015, 20 semaines au cœur du Turkménistan.
Troub’s participe également à des ouvrages collectifs dont « Rupestres » en 2011, aux éditions Futuropolis, 6 dessinateurs passionnés, Etienne Davodeau, Pascal Rabaté, Emmanuel Guibert et Marc-Antoine Mathieu, partent à la découverte des grottes en Ariège et offrent aux lecteurs un bel ouvrage dans lequel ils partagent leurs mots, leurs émotions, leurs dessins. Il a également participé à l’ouvrage collectif « Immigrants » paru en 2010 dans lequel il y a le témoignage de onze immigrants ayant trouvé asile en France, ces témoignages sont éclairés par six textes d’historiens spécialisés et mis en images par des dessinateurs dont Troub’s.
Coups de projecteur sur quelques BD de Troub’s
« La Bouille »
De septembre 1999 à mai 2000, de la Dordogne à la Charente, de ferme en ferme, Troub’s a suivi Alain, un des derniers « bouilleurs » du cru. Motivé par le désir d’en savoir plus sur ce monde discret et sur cet ancien métier promis à la disparition et soucieux de connaître plus en profondeur la réalité qui l’entoure, Troub’s s’est ainsi immergé dans le quotidien d’Alain et muni de son carnet de crayons, a observé les gens, écouté leurs conversations et a écrit une BD remplie d’humanisme et d’humour, riche d’anecdotes et détails sur le métier de bouilleur. Troub’s a donné un vrai regard sur l’identité rurale, c’est un témoignage tendre. Publié en 2002, l’album a été réédité en 2012.
« Le Paradis… en quelque sorte »
En 2005, profitant d’être recruté pour enseigner dans le village « Total » au sein de la ville de Balikpapan, qui regroupe les personnels de la société pétrolière, Troub’s en profite pour remonter le fleuve et aller à la rencontre des populations et de leur quotidien. Ce globe-trotter, curieux de la vie et des hommes, raconte les ambiances, et ces ailleurs, mêlant dans son récit croquis et textes et donnant ainsi un récit rempli d’humanité.
« Viva la Vida »
A la fin des années 1990, le dessinateur Edmond Baudouin rencontre Troubs avec lequel il partage le même enthousiasme pour les êtres humains et le monde. Dix ans plus tard, Baudoin convainc
Troub’s d’une immersion commune à Ciudad Juarez, ville mexicaine célèbre pour sa criminalité, et notamment ses milliers de femmes disparues en dix ans. Troub’s et Baudoin composent un livre à quatre mains, publié en 2011, et qui reçoit un accueil inédit dans les pays d’Amérique centrale.
Baudoin et Troub’s partent vivre quelques temps à Ciudad Juarez, et sur une idée originale, ils racontent la ville à travers les rêves de ses habitants, et en proposant aux habitants de leur raconter leur rêve contre un portrait. Dans ce récit émouvant, où l’on sent la complicité évidente de Troub’s et Baudoin, les deux compères dessinent et racontent les ravages de l’économie, de la drogue, de la violence et la corruption mais aussi les témoignages émouvants de ce peuple.
« Va’à »
Cette BD propose une longue immersion dans le lagon de Fajaravan, un des joyaux de l’archipel des Tuamotu, en Polynésie française. Engagés pour suivre une initiative scientifique qui voulait relancer les Va à, barques traditionnelles dotées d’un flotteur latéral, Troub’s et Benjamin Flao décident de parcourir l’île et de construire leur propre barque, mais aussi et surtout de dessiner des portraits subtils des habitants de l’archipel. Troub’s et Flao nous transportent ainsi dans ce merveilleux atoll, leurs dessins, d’une grande beauté, offrent de superbes paysages et portraits de ses habitants, c’est aussi une belle expérience de vie en plein Pacifique, un bel ouvrage avec des illustrations magnifiques.
« Sables noirs »
En 2008, Troubs est contacté par le centre culturel d’Achgabat, capitale du Turkménistan, pour animer un stage durant la Fureur de lire. Enthousiasmé par cette expérience de deux semaines, Troubs réitère en 2009 avec le projet Prévert, -traduction de vingt poèmes dans la langue turkmène et illustrés par Gurban, peintre les plus réputés de la région et devenu ami de Troub’s depuis son dernier voyage. Durant vingt semaines, Troubs va ainsi se plonger dans ce pays, le Turkménistan, au cœur de l’Asie centrale, pays très discret, dont les secrets qu’il renferme en disent long sur le cynisme économico-politique et l’accaparation des richesses par une caste dirigeante décomplexée. Troub’s va constater les manquements d’une société ou ni Amnesty, ni aucune ONG ne sont représentées dans ce pays. La photo est également proscrite dans le pays, mais Troub’s a son crayon pour décrire au plus près la réalité de ce pays de sables noirs. Avec des images prises au vol et une réelle reconstruction narrative, l’auteur livre le portrait par petites touches d’une république despotique et pose également les questions intéressantes concernant les partenariats de la France avec cette dictature. Troub’s a ramené un carnet de voyage touchant, critique et humain à la fois dans lequel il a su démontrer avec habileté cette réalité sensible.
1 Comment
rosa
23 septembre 2016 at 11:05j´aime bien troubs