« Flash » est un livre qui parle de la drogue. Oui, encore un ! Mais celui-ci est différent.
Qu’il est enfin agréable de pouvoir lire un récit objectif sur la drogue, qui se contente de nous livrer les données telles quelles, sans être suivies d’un banal et vulgaire jugement « la drogue, c’est mal. N’essayez pas. ». Non, cette fois-ci l’auteur-héro, Charles Duchaussois n’est pas dans la prévention, mais dans la description pure et simple. Il raconte le pire et le meilleur de la drogue. Et surtout, il ne cache pas l’attirance et les effets de celle-ci, sans omettre de nous les expliquer. Il nous transmet ce qui a toujours voulu demeurer secret : la drogue fait du bien, elle procure des sensations de légèreté, de bien-être, produit des voyages virtuels apaisants… Attention, Charles Duchaussois n’encourage nullement à la consommation de drogue dans « Flash »: il laisse simplement au lecteur le soin de juger par lui-même que la drogue, au-delà de ses attraits, est capable de faire d’un homme « quelque chose » d’inhumain.
L’authenticité du récit est assurée par le caractère autobiographique du roman, dans lequel l’auteur-héros raconte ses voyages à travers le monde entier, qui lui permirent de découvrir les pays les uns après les autres, l’univers le la drogue, celui de la communauté hippie des années 60 (extrêmement bien illustrée dans le livre) qu’il rejoint etc. C’est donc volontiers que le lecteur se joint au voyage de Charles, et qu’il découvre en même temps que lui les différentes cultures du monde entier, les réalités de l’époque, les différentes drogues…
Katmandou symbolise la quête de l’absolu vers lequel le héros évolue : cette ville était en effet la destination favorite des hippies des années 1960, groupe auquel Charles s’était alors intégré. Son périple, marqué par de nombreuses aventures incroyables, débute en France, se poursuit en Orient, et s’achèvera en Asie. Ces voyages toujours conditionnés par la drogue le séparent du monde dit « normal », et l’emmènent dans un autre monde, sans jamais totalement appartenir à aucun. Son voyage est ensuite avorté, car il sera vite rapatrié en France à la suite de son état de santé alarmant, dû à son abondante consommation de drogues en tout genre. Il échappera de peu à la mort.
Le livre « Flash » décrit avec un réalisme rare la manière dont l’auteur a commencé la drogue, comment il en devient rapidement dépendant, comment elle en vient à occuper une place prééminente dans son quotidien, comment elle détruit à petit feu son corps mais aussi son esprit, sans que Charles ne puisse avoir conscience de cette déshumanisation progressive. Croyez-moi, l’achèvement de la lecture laisse beaucoup à penser…
Un chapitre en particulier m’a beaucoup marquée par son intérêt et sa remarquable sincérité. Il s’agit d’un passage qui détaille toutes les drogues rencontrées et essayées : leur composition, leur présentation matérielle, la manière de les préparer, d’en prendre, les effets exacts propres à chacune… Et tout y passe : héroïne, morphine, haschich, opium… Incroyable ! Enfin quelqu’un ose dévoiler le « caché », d’un ton relativement objectif, à la manière d’un documentaire.
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