Les beaux jours reviennent, et avec eux, mon ennemi juré, le soleil. Je n’aime pas le soleil : il me fait transpirer abondamment à chaque fois que je vois une ravissante jeune femme disposant d’un ravissant décolleté. Vous ne pouvez pas imaginer le supplice qu’endure un type dans mon genre (c’est-à-dire plutôt drôle et intelligent mais ayant un physique con comme un manche de pelle !). Et surtout, le gros problème qui se passe quand je daigne sortir de mon antre, et qu’il y a du soleil, c’est que j’éternue assez bruyamment. Cela peut entraîner aussi une brève perte de connaissance, si jamais mon éternuement projette mon crâne violemment sur un mur, une porte ou une voiture. Et c’est en ce moment d’inconscience complet que Francis, mon intellect, m’a susurré la question : pourquoi éternue-t-on ? Eh bien Francis va vous le dire !
L’éternuement est un phénomène qui touche tout le monde sur cette belle planète. Parfois il prévient lorsqu’il monte, et là, vous sentez un léger chatouillis dans les narines, puis vous ouvrez la bouche en grand et vous sentez l’air qui commence à remonter, l’instant de la délivrance est proche, vous partez légèrement en arrière, votre main remonte vers votre nez (si vous êtes bien élevé), et soudain, d’un coup, un jet d’air est projeté à 200 km/h de votre nez, avec parfois d’autres substances peu ragoûtantes.
En fait, l’éternuement est un réflexe du cerveau. Il se produit lorsqu’il y a dans le nez une substance gênante ou un élément particulièrement irritant. Il s’agit donc d’une manière de se défendre. Nos narines nous servent à respirer mais servent aussi de filtres pour que tout ce qu’il y a dans l’air ne finisse pas dans nos poumons.
Pour cela, nos narines sont équipées de muqueuses constituées de petites cellules ciliées. Les cellules produisent un mucus, sorte de pâte gluante qui colle toutes les particules non désirées. Les particules les plus légères sont aspirées et digérées par l’œsophage (bon appétit bien sûr). Les plus grosses restent coincées dans les narines, et ces dernières signent l’ordre d’expulsion en les faisant projeter violemment hors de l’organisme.
Les cellules ne sont pas responsables de l’éternuement. Elles ne font que piéger les particules. Par contre, les particules irritent le nerf trijumeau. Ce dernier envoie un message d’alerte au cerveau (parce que c’est ça le boulot d’un nerf), et plus précisément au noyau trijumeau. Il bat le rappel des troupes pour expulser les intrus manu militari : le diaphragme, l’épiglotte, les muscles intercostaux, les muscles paupières et du pharynx… Il faut en effet que l’organisme absorbe une forte quantité d’air (2.5 litres) afin de bouter hors des narines les organismes indésirables. Il contracte les muscles expirateurs qui projettent l’air à 200km/h et nettoient les conduits.
L’éternuement peut être provoqué par d’autres causes : le rhume, les allergies ou même le soleil. On parle dans ce dernier cas de réflexe photo-sternutatoire. Il s’agit également d’un réflexe de défense, la lumière du soleil étant perçue comme une menace par l’organisme, notamment par les nerfs du visage, très sensibles à toutes les variations. L’éblouissement en fait partie, des messages d’alerte sont envoyés un peu partout, c’est la folie, et le noyau trijumeau en reçoit un aussi.
Donc, lui quand il reçoit un message d’alerte, il lance la procédure d’éternuement. Ce phénomène touche une personne sur cinq (dont votre serviteur) et a été reconnu comme un facteur négatif pour devenir pilote de chasse dans l’US Air Force.
L’éternuement est un phénomène biologique qu’il vaut mieux éviter de retenir. Vous pouvez bloquer votre respiration, mais cela causera des problèmes à l’oreille interne du fait que l’air accumulé ne peut pas sortir. Faites aussi gaffe lorsque vous conduisez. Et sinon, à vos souhaits !
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