Entre The Empire of Love, de Yom et Walking into a Burning house, de Burning House, rien à voir si ce n’est une base d’électro. Voilà pourtant deux albums à ne louper sous aucun prétexte. Les styles divergent mais la maîtrise des synthés est évidente dans les deux cas.
Burning House
Burning House, c’est du Made in San Francisco avec une touche française. Entendez par là que General Elektriks (lire notre interview de General Elektriks), alias Hervé Salters, a encore frappé avec ses petits copains du Quannum Project, collectif hip hop de la ville de la baie. En l’occurrence le deuxième larron n’est autre que Chief Xcel, le beat maker de Blackalicious avec qui General Elektriks a déjà collaboré. La boucle est bouclée. Tout cela porte un nom : Walking into a burning house. De quoi mettre le feu…
Derrière ce nom se cache un son. Un son pas forcément révolutionnaire, puisqu’on reconnaît dès l’intro (28 Steps to) les claviers saturés déjà vus chez General Elektriks, notamment dans Parker Street. Pour le titre phare de l’album, Post Party Stress Disorder, ce sont les cœurs presque maniérés, doublés d’un beat endiablé, qui font la marque de fabrique. Alors que le français est toujours capable d’enchaîner l’entêtant (Emergency Exit) immédiatement suivi du calme (Frozen Conversations). Au final, voilà un album plus instrumental que bavard, ce qui n’empêche pas un haut niveau. Quelques pépites, à l’image de Whispers in your headphones, permettront en effet sans problème de faire patienter jusqu’au prochain opus solo de notre expat préféré.
A écouter : Post Party Stress Disorder, Tokyo Airport, Frozen Conversations, Whispers in your headphones
Yom
Sans ce beat samplé, on pourrait presque se croire chez Jane Birkin, en train d’écouter Arabesque, un des plus beaux albums des noughties. La clarinette qui rappelle la vielle domine sur les premières minutes, modulée et maîtrisée sur la corde raide, avec la simple touche de vibrato qui crée l’émotion. Voilà pour Rising, le morceau d’ouverture de l’album de Yom, intitulé The Empire of Love.
Derrière son titre digne d’une enseigne de sex-shop et sa couverture kitchissime se cache toutefois un drôle de concept, qui mérite le détour (voire même mérite le voyage, in Le Guide Michelin) : un mélange de musique yiddish et d’électro. C’est à la fin du deuxième morceau, The Unknown, que tout bascule : l’instrument, alors survolté, cède la place pendant quelque secondes à une voix murmurée et profonde, déformée par le traitement électronique. S’ensuit une fugue à la Jean-Michel Jarre (Rebirth & Party). Le mieux est ensuite de se laisser vagabonder au rythme d’un album vraiment pas comme les autres. A l’écoute au kilomètre, il est en effet difficile de séparer les morceaux les uns des autres. Plus qu’un titre, c’est un style qu’il faut retenir. Un style unique qui mérite de faire date.
A écouter : The Unknown, Fallen, Odyssey, The Crossing
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