Lors de son concert aux Trois-Baudets, Michael Wookey se produisait avec The Hiddentracks. A plusieurs sur scène, le spectacle se transfigure, le son y gagne…
photo Jérémie Jung
Michael Wookey sur scène, c’est toujours un spectacle qui vaut le détour. Seul face à son public, il a pour habitude de jouer les homme-orchestre, jonglant entre micros déformants, chaînes pour les percussions et jouets en guise d’instruments de musique. Aussi quand il nous a proposé de venir le voir aux Trois Beaudets « avec son groupe », nous n’allions pas refuser.
Le groupe en question s’appelle les Hiddentracks et Michael Wookey est déjà monté quelques fois sur scène avec eux. De l’aveu même de l’intéressé, le fait de partager la scène donne un résultat « moins fou ». Ce n’est pas faux, puisque les jouets très présents habituellement laissent ici place à de vrais instruments. L’originalité y perd ce que le son y gagne : l’acoustique est désormais à la hauteur du charme des compositions. Et tout cela n’empêche pas un certain délire, puisque Michael trouve encore moyen de gueuler Fall on my knees a capella, scandant son texte en tapant comme un malade avec une chaîne sur le parquet de la scène. Tout cela n’aurait bien sûr aucun intérêt si ça n’était pas harmonieux.
photo Jérémie Jung
S’il reste encore un peu du Michael Wookey d’avant, cette date aux Trois Beaudets laisse entrevoir l’ampleur du Michael Wookey d’après. Comme dit plus haut, la musique gagne en dimension. Aussi et surtout, il semble qu’aucune combinaison entre les divers musiciens n’ait été laissée de côté. Tour à tour seuls, en duo ou tous ensemble, les protagonistes donnent une couleur bien spécifique à chaque titre, revisité pour l’occasion. C’est bien là l’intérêt de la scène : redécouvrir des morceaux que l’on adore mais pas tout à fait identiques à ceux qui sont dans notre lecteur…
Et puis le nombre sur scène permet de nouvelles mises en scène. Parfois Michael Wookey apparaît au premier plan, presque dans le public. D’une voix douce, il chante en s’adressant aux spectateurs, éclairé d’un halo lumineux alors qu’au second plan, les musiciens jouent en sourdine. Cela donne l’impression d’un narrateur qui explique une scène d’amour dans un film ou une comédie musicale. Mais pas trop fort : il ne faut pas déranger le couple qui s’embrasse. Alternées avec des morceaux joués de manière plus classique (si, si, il y a même une batterie, une vraie !), ces diverses scène cassent un ennui qui n’a décidemment pas envie de s’inviter. Une fois que Michael et The Hiddentracks auront définitivement trouvé leurs marques ensemble, on s’attend à du grandiose. En effet, le potentiel est désormais là pour s’attaquer à de grandes, voire de très grandes salles. Nous attendons ce jour avec impatience.
photo Jérémie Jung
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