Véronique Ovaldé est née en 1972 et a vécu son enfance et adolescence dans une ville de la banlieue parisienne, à Rosny sous Bois en Seine-Saint-Denis. Issue d’un milieu modeste, boulimique de lecture, enfant, elle écrit et dessine et décide qu’elle sera écrivain. Elle écrit des romans de 250 pages, qu’elle nomme « textes »,avec des personnages et une intrigue. Après le bac, elle passe un BTS d’édition, puis se lance dans des études de lettres par correspondance tout en travaillant comme chef de fabrication dans une maison d’édition le Seuil, chez Bourgeois puis Seuil Jeunesse, puis pendant trois ans elle sera éditrice chez Albin Michel. Aujourd’hui elle est responsable du roman noir, de la poésie et de la collection signatures chez Points. Elle a commencé par écrire pour la littérature enfantine, puis des romans à succès, Véronique Ovaldé bénéficie d’une reconnaissance de la critique littéraire.
Biographie :
aux éditions Seuil : « le sommeil des poissons » 2000; « toutes choses scintillant, l’ampoule » 2002
aux éditions Actes Sud : « les hommes en général me plaisent beaucoup » 2003″, « déloger l’animal » 2005, « la très petite zébuline » avec Joëlle Jolivet 2006,
aux éditions de l’Olivier : « et mon coeur transparent » 2008, « ce que je sais de Vera Candida » 2009, « la salle de bains du Titanic » 2009 , « des vies d’oiseaux, 2011, « la grâce des brigands » 2013
aux éditions Albin Michel : « château de pommard depuis 1926 » de Benjamin Chelly, nouvelle de Véronique Ovaldé 2010
Prix :
Prix France Culture-Télérama en 2008 « et mon coeur transparent »
Prix renaudot des lycéens, prix france télévisions 2009, grand prix des lectrices de Elle 2010 « ce que je sais de Vera Candida »
Prix café littéraires de Sainte-Cécile-les-Vignes 2012 « des vies d’oiseaux ».
Ecriture :
Véronique Ovaldé a commencé à écrire enfant, car elle y trouvait le plaisir d’une liberté absolue. Elle aime lire, écrire des fictions, camper des personnages. Elle aime l’idée d’incarnation du personnage, qui au départ est une silhouette qui au fur et à mesure s’enrichit d’un passé, d’une mémoire, d’ambivalence, et d’espoir qui lui donne de la profondeur. Au travers de ses personnages, elle privilégie le regard et l’action en décrivant ce qu’ils voient, en décrivant leurs gestes et leurs actions. Véronique Ovaldé aime inventer des lieux géographiques. Pour l’auteur, la fiction est le meilleur vecteur pour mieux comprendre le monde. Véronique Ovaldé sait raconter des choses graves sur un ton léger, des histoires un peu décalées et farfelues, en créant des ambiances à coups de plumes pertinents. Ses contes modernes sont des fables contemporaines ou loufoque et tragédie se côtoient allègrement et dans lesquels il est question de familles, de sentiments, des tragédies individuelles dans lesquelles les ombres et les lumières du cœur humain rejaillissent.
Pour l’auteur, écrire est un plaisir et non une douleur, elle a une écriture très sensuelle, où tous les sens sont évoqués, rendant le récit plus précis et où la verve, le style et l’étrangeté du récit séduit. Tout est concis, haché, clair, dynamique dans son écriture vive et élégante, donnant une dimension considérable aux histoires qu’elle raconte avec talent. Cette romancière brillante et inventive s’impose comme l’une des meilleures raconteuse d’histoires, dans lesquelles le lecteur ne s’ennuie jamais.
Quelques livres
« déloger l’animal » c’est l’histoire de Rose, quinze ans mais qui en parait sept. Consciente de sa différence, ses ressources Rose les puise dans son caractère heureux et son imagination fertile. Lorsque sa mère disparait, Rose va chercher à comprendre à tout prix l’histoire de sa famille, au risque que la réalité cruelle l’emporte sur la fantaisie et le rêve. Dans ce roman l’auteur a voulu évoquer l’adolescence et les moments de cette période difficile à passer.
« la très petite zébuline« , Zébuline est une très jolie petite fille, aux yeux très noirs, qui n’arrive pas à grandir. Elle vit dans le village de Pastasi. Un jour, elle part se promener à travers les dunes, et tombe dans la mer des Mirettes. Elle découvre un monde merveilleux.
« et mon coeur transparent » Lancelot alias Paul a une vie banale, son couple à bout de course, tombe dans la lassitude et la tendresse. Il s’éprend d’Irina, séduisante, femme fatale, documentariste qui filme des ours. Irina a une double existence et un jour on la retrouve morte dans une voiture au fond de la rivière Omoko, aux côtés d’un homme. Lancelot perd l’amour de sa vie et ses illusions, car la voiture ne lui appartenait pas. Le père d’Irina considéré mort, refait surface, Lancelot découvre dans les affaires de sa femme un manuel de fabrication de bombes artisanales. Lancelot décide d’enquêter sur l’amour de sa vie dont il ignorait tout, qui posait des bombes, orpheline d’un père bien vivant, et morte dans la voiture d’un inconnu.
« ce que je sais de Vera Candida » c’est l’histoire de trois générations de femmes vouées à enfanter des filles sans père. Rose Bustamente, la grand-mère maternelle était la plus jolie pute de Vatapuna, devenue la meilleure pêcheuse de poissons volants, Violette, sa fille, est une femme simple et sans bonté, à la vie saccagée, et Vera, la petite fille, va fuir l’île pour se forger un autre destin. Vera est une héroïne, une amazone qui quitte le lieu natal et se détache des fatalités familiales. Vera fuit cette île étouffante, déliquescente, ce roman est l’histoire de fatalités féminines, de générations. C’est un roman sur la transmission de mère à fille, sur les secrets de famille, c’est aussi le trajet entre la soumission volontaire et l’émancipation illusoire. Inspiré d’un faits divers au Mexique, (féminicides de Ciudad Juarez au Mexique), Véronique Ovaldé écrit là un roman féminin, sorte de saga, un livre fort.
« des vies d’oiseaux » Gustavo Izzara appelle la police après avoir constaté que sa maison de Villanueva a été cambriolée. Le lieutenant Taïbo apprend alors que la fille de Gustavo, Paloma, 18 ans s’est enfuie avec Adolfo, le jardinier. C’est un roman sur les liens familiaux, conjugaux et sociaux qui se croisent et se défont. Les vies d’oiseaux racontent la vie que mènent quatre personnages où chacun éprouve la liberté d’exister. C’est un roman sur la nécessité de l’autre, sur la liberté, l’amour et le champ des possibles.
« la grâce des brigands » Maria Cristina Väätonen, 16 ans quitte son petit village natal du Canada pendant les années 1970 laissant un père taciturne détruit par son épouse, mais qui aime Maria Cristina et l’aidera à partir, une mère bigotte, superstitieuse, délirante, autoritaire et qui la méprise, et une soeur mentalement perturbée par une chute à l’adolescence. En quête d’indépendance, Elle part s’installer à Santa Monica (Los Angeles) en 1976. Elle partage un appartement avec une fille délurée qui l’aide à s’intégrer. Alors qu’elle écrit un roman à succès, « la vilaine soeur », dans lequel elle règle ses comptes avec sa famille, elle rencontre un pygmalion et amant épisodique l’écrivain Claramunt séducteur et écrivain excentrique. Après dix années de silence, Maria Cristina reçoit un coup de téléphone de sa mère, qui lui annonce la mort de son père et lui demande de prendre en charge Peeleete, âgé de 4 ans, l’enfant dont sa soeur est incapable de s’occuper. Abandonnant son confort d’écrivain, elle retourne dans son village natal. Ce dernier roman explore les méandres de la culpabilité et du don, avec humour et gravité, c’est aussi une variation sur le thème des perdants magnifiques. Elle écrit sur le statut des femmes écrivains et évoque sa propre relation à l’écrit.
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