Moitié du duo Modjo, Yann Destal semble épris de liberté sur son album Let me be mine. Nous avons tout de même un soupçon : celui que le chanteur soit passé dans une autre dimension pour chiper des inédits aux plus grands musiciens de l’histoire. Cet opus est en effet une telle réussite qu’il tord le coup au « c’était mieux avant ».
« C’était mieux avant ». Cette rengaine on la connaît et le rock n’y fait pas exception. Du coup, on pourrait croire que Yann Destal a mis la main sur des enregistrements secrets des Beatles, des Scorpions, de Bowie ou des Stones. Qu’il les a arrangés à sa sauce pour ne pas qu’on devine le subterfuge. On n’avait en effet pas entendu un rock pop aussi fouillé et authentique depuis les Swinging Sixties. L’écoute de Let me Be Mine a un côté archéologique des plus réjouissants.
Le plus souvent, ça débute de manière presque plan-plan. Jusqu’au moment où, sans qu’on s’y attende, la voix prenne une ampleur soudaine en même temps que l’arrière plan sonore. L’effet de surprise marche à plein : on ne s’attendait pas à recevoir une telle dose de talent en pleine face. Yann Destal est capable de hurler en douceur. Une sensation assez étrange qui donne l’impression qu’il se ballade sans arrêt sur la corde raide. Le numéro d’équilibriste impressionne et trouble l’identité de certains titres. C’est comme ça que le chanteur semble hésiter entre crooner fatigué, lover à l’américaine et voix de castrat robotique sur You know me, un des morceaux de bravoure de l’album.
Les arrangements complexes bien que simples d’apparence laissent deviner un travail de fourmi et une maturité étonnante. De quoi conforter notre hypothèse des morceaux chipés aux grands groupes de ce monde. En théorie, il faudrait être plusieurs, shootés à mort et routards des studios pour pondre de telles mélodies. D’ailleurs, Yann Destal semble avouer presque à demi-mot son forfait. En reprenant Oh! Darling des Beatles de manière très personnelle. Ce titre qui ne dépare pas le reste du corpus s’intègre de manière bien suspecte…
A écouter : You know me, Walk with me, Oh! Darling, I need you so, Stay by me
Et pour vous, on a essayé d’imaginer où Yann Destal a chipé ses bandes secrètes :
Let me be mine : Led Zeppelin
You know me : the Rolling Stones
Feel it : Aerosmith
Rise and Fall : Fleetwood Mac
Our child :
Walk with me : David Bowie
Oh! Darling : les Beatles, mais c’est assumé
Need you so : the Scorpions
You look like heaven : the Beach Boys
Life, it goes on : Radiohead
I’m away : Eric Clapton
Stay by me : the Mamas and the papas avec un fond sonore d’Ennio Morricone
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