Enki Bilal fait à n’en pas douter parti du gratin de la B.D.. Aussi célèbre pour les tarifs de ses toiles dans les ventes aux enchères que pour son trait de crayon si particulier, l’homme investit le Conservatoire des Arts et Métiers pour une exposition intitulée Mecahumanimal.
Le Conservatoire des Arts et Métiers réunit toutes sortes d’objets et inventions, des plus connues aux plus improbables. Enki Bilal le définit lui-même comme « le musée de la folie humaine […] où on y découvre une belle folie, un ensemble d’inventions qui nous permettent cette traversée hallucinante de nombreuses époques ». Les machines ayant grande place dans l’univers du dessinateur, le lieu trouvait forcément un écho avec son œuvre.
Mecahumanimal, le titre de l’expo, mélange trois éléments phares des albums de Bilal : l’homme, intimement lié à la machine et lui-même proche de l’animal. Plus qu’un simple alignement d’originaux, l’exposition est un dialogue entre les collections du musée et le trait du dessinateur. Témoin, l’affiche qui met en scène la photo d’une pièce des Arts et Métiers, dans laquelle Enki Bilal a ajouté un de ses personnages.
Les thèmes blafards et les mécaniques hors du temps se mêlent tout au long de la galerie, émaillés de pièces de musées qui reçoivent des noms qui n’ont plus rien à voir avec leur fonction originelle. Ancré dans notre réalité par leur forme, ils constitue le pont vers l’imaginaire d’Enki Bilal, plus proche sans doute de la vraie vie que ne pourrait le laisser penser son trait éthéré.
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