Michael Wookey vient tout juste de sortir un nouvel album intitulé Submarine Dreams. Comme les précédents, il fait la part belle à des mélodies qui marchent bien. La nouveauté : cet enregistrement studio laisse transparaître un peu de la folie qui anime l’homme sur scène. Avant on aimait, maintenant, on adore !
« Ce n’est pas un enregistrement live, mais c’est la première fois que j’enregistre un album aussi vite. En une semaine, c’était fait. A chaque fois, on gardait la première ou la deuxième prise. » Le temps de mixer l’album fut un peu plus long. Tout cela s’est fait en partie en Islande, à l’aide de Valgeir Sigurðsson, connu pour ses collaborations avec Cocorosie, Feist ou Bjork. Le fantôme de cette dernière plane également à travers la pochette signée Gabriela Friðriksdóttir. L’artiste, qui a également signé la pochette de Family Tree de Bjork, a réalisé une image pour chacun des douze titres de Submarine Dreams.
Mais avouons-le… Si Submarine Dreams n’était qu’une découverte de l’Islande par Michael Wookey, l’album n’aurait pas grand intérêt. Heureusement, c’est du Michael Wookey, en mieux. Je m’explique… Jusqu’ici les albums de ce britannique francophile transpiraient l’esprit anglais, avec des mélodies souvent douces et entêtantes, assorties d’arrangements chiadés. Tout cela fonctionnait très bien mais n’avait pas grand-chose à voir avec la frénésie qui étreint l’homme sur scène. Cette fois, on retrouve un peu de cette vie extraordinaire dans l’enregistrement sur piste et c’est tant mieux !
La particularité de Submarine Dreams, c’est l’absence de batteries. Tout cela à cause d’une idée a priori saugrenue : celle de scander les rythmes à l’aide de chaînes métalliques, qui donnent une résonance étrange et jamais vue ailleurs. De surcroît, le son semble plus chaud, du fait d’une large place laissée aux cuivres. Quant à la voix, sans doute moins lissée par les diverses prises, elle se fait plus éraillée, chargée de vécu et de sentiments. Génial, Submarine Dreams ne dévoile qu’une petite partie de l’univers de Michael Wookey. Le côté british un peu désuet des mélodies, les arrangements originaux et (enfin !) un peu de son côté dérangé. Les jouets en tant qu’instruments ont quant à eux presque disparu sur ces pistes, puisqu’il joue avec le groupe les Hiddentracks, chargés de vrais instruments.
Parmi les douze titres qui composent Submarine Dreams, un certain paquet peut faire office de tubes. On note ainsi Monsters et When my Gonna Get my Gun, énergiques et anglais à n’en plus pouvoir. Plus feutré malgré son interruption très rythmée, Submarine Dreams mérite parfaitement son statut de chanson titre de l’album. Fall on my Knees est la reprise d’une chanson traditionnelle au peps incroyables… Qui nous fait remémorer comment le chanteur était capable de gueuler à pleins poumons Goodnight Irene avec juste un accordéon de bazar. Quant à My Leaky Heart (où les chaînes se font un peu oublier), il renoue avec le côté mignon de Big and Strong, un des meilleurs titres du précédent album de Michael Wookey (lire notre chronique de Gun Gala). Quant aux choeurs enfantins de Flap, il terminent l’album sur une touche de douceur… En un mot comme en dix, Submarine Dreams est un petit bijou. Espérons que ce quatrième album rencontre enfin la reconnaissance qu’il mérite !
A écouter : Monsters, Fall on my knees, My Leaky Heart, The Rack, Submarine Dreams
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