Savez-vous d’où vient et ce que signifie le mot « fuck » ? Ce qu’il signifie, je vous fais confiance sur ce point, vous le savez, il serait malvenu de s’étendre sur le sujet. Mais connaissez-vous VRAIMENT l’origine de ce mot ? J’insiste lourdement car depuis une vingtaine d’années de nombreuses légendes urbaines circulent au sujet du F-Word (comme disent pudiquement les gens polis), et il est temps de rétablir une vérité digne de ce nom ! A bas Urban Legends et autres niaiseries du même acabit, sus aux idées erronées !
Depuis 1995, et l’arrivée d’Internet, de sombres anecdotes montées de toutes pièces et toutes plus farfelues les unes que les autres pullulent sur la toile, semant le doute et la confusion. D’aucuns les nomment « légendes urbaines ». Notre ami le mot fuck ne fait pas exception à la règle.
Depuis la fin des années 1990, il est courant de lire sur le web que le mot fuck serait en fait un acronyme qui signifierait « Fornication Under Consent of King ». Comprenez : « fornication avec le consentement du roi ». Cette légende prétend qu’en Angleterre, en vue de réglementer les naissances, les gens désirant concevoir un enfant devaient afficher sur leur porte un papier spécifiant qu’ils étaient royalement autorisé à faire des cochoncetés… Permettez-moi d’en douter.
Une autre version, toute aussi improbable, atteste qu’au 19ème siècle, F.U.C.K. se développait en « For Unlawful Carnal Knowledge » (que l’on peut traduire par la « connaissance illégale de la chair ») et servait à qualifier les délits des proxénètes et prostituées. Là encore, le doute m’habite.
Il est très probable que le mot soit très ancien, d’origine germanique ou scandinave, et qu’il ait toujours voulu dire… ce qu’il veut dire.
L’écrit le plus ancien dans lequel il apparait date de 1475 (environ). Il s’agit d’un poème, mêlant anglais et latin bâtardisé, intitulé Flen Flyys. L’auteur de ce poème raconte que les moines n’iront pas au ciel car ils b****** les femmes d’Ely (Non sunt in coeli, quia fvccant vvivys of heli).
Un autre texte atteste la présence d’un John The Fucker vers 1278, mais il est quasiment certain que le surnom de ce fameux Jean devait signifier autre chose (du moins, on l’espère) !
Bien que largement utilisé, le mot fuck est resté relativement tabou en Angleterre. Jugé trop ordurier, il a même été banni des dictionnaires anglais de 1795 à 1965 ! En 1940, dans son livre Pour qui sonne le glas, Hemingway le remplace par « muck » !
Il est intéressant de voir que depuis quelques décennies, le sens et l’utilisation du mot en lui-même ont évolué : au-delà du simple verbe, puis de l’insulte, le mot est presque devenu aujourd’hui une onomatopée, et ce ne sont pas les films d’action à l’américaine qui vont me contredire !
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