En 2012, nous avons échappé à la fin du monde… Mais vous avez également échappé à quelques albums dont nous ne vous avons pas parlé sur Save My Brain. Il est l’heure de réparer cet oubli.
Si la fin du monde n’a pas eu lieu, il est possible de se demander où l’on se réveille à l’écoute des « Lost tapes » de Can. Sonorité étranges, riches et expérimentales, mélodies capillotractées… L’ensemble n’a rien de commun et semble bien porter son nom. L’impression donnée est réellement celles de bandes laissées de côté après un enregistrement studio. De petits morceaux musicaux sans réel but, simplement là pour servir plus tard. Assemblés en album, ils trouvent une étrange résonance. Voilà un (triple) disque guère accessible mais à ne pas louper.
Pour la petite histoire, Can est un groupe allemand fondé par Irmin Schmidt. La troupe a officié de 1968 à 1991, avec de nombreuses interruptions. Sa musique emprunte de psyché rock et d’électro a marqué une génération. Pour les collectionneurs, un coffret vinyle de ce triple album est disponible, en dehors du coffret CD.
A l’opposé des sonorités étranges de Can qui mobilisent toute la curiosité de l’auditoire, le dernier album de Merlot, s’écoute en toute décontraction. Intitulé Business Classe, celui-ci mêle variété et reggae, avec des textes qui prennent la vie du bon côté. Merlot n’a aucun complexe, et pose en slip kangourou sur toute la longueur de la pochette de l’album. Certaines chansons se placent dans la lignée de cet esprit potache, comme En Vélo.
Au-delà de ce côté humoristique, on apprécie le réel côté cool de Business Classe. La bonne humeur a droit de cité, notamment dans la dernière chanson intitulée Souris, véritable hymne à la joie de vivre. On reste également admiratif par la maîtrise de la reprise de Un Singe comme moi. Sorti du Livre de la Jungle, ce titre prend une tout autre dimension. En bref, un album qui vaut bien mieux que son peu convaincant single, Hello…
Nous avons passé 2012 sans vous parler de Lana Del Rey, pourtant une des artistes les plus médiatisées de l’année. Fille à papa, chansons sans saveur, textes sans profondeur… Tout a été dit à son propos. Et pourtant, le succès commercial est là. En effet, Born to Die ne brille guère par son originalité. Les sonorités apparaissent souvent déjà vues, avec des chœurs aux accents orientaux qui rappellent franchement Ofra Haza. Il n’empêche…
Il n’empêche qu’on a vu voix moins charmante, texte plus idiots et ritournelles moins bien composées. Le but de plaire à tout le monde transparaît dans chacun des titres de Born to Die mais le plaisir également. Taxer Born to Die de mauvais album confine au snobisme. Voilà douze titres à écouter, au moins pour ne pas mourir idiot.
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