Il ne reste plus que quelques jours pour visiter l’exposition sur l’oeuvre de Bertrand Lavier, présentée actuellement au Centre Georges Pompidou. Si la file d’attente pour Dali vous fait reculer, laissez-vous porter par la curiosité dans cette exposition pleine de surprises.
Bertrand Lavier a tout compris à l’art contemporain. Entendez par là que l’aspect esthétique de ses créations n’a que peu d’importance. Il a retenu deux leçons. D’une part celle de Marcel Duchamp et de ses ready-made pour qui le lieu d’exposition et le choix de l’objet sont plus que tout geste de l’artiste. D’autre part celle d’Yves Klein pour qui le résultat final n’était « que les cendres de son art« . En bref, chez Bertrand Lavier, c’est avant tout l’idée qui prime, malgré une réalisation soigneusement orchestrée.
Né en 1949, Bertrand Lavier ne peut être catalogué dans un mouvement. On trouve au fil de son œuvre des influences du dadaïsme, du nouveau réalisme, de fluxus… Et surtout un certain humour. Nombre de sculptures ou installations incongrues trouvent ainsi leur justification par le simple plaisir d’un bon mot. C’est ainsi que Lavier place un Calder (un mobile de l’artiste américain) sur un Calder (un chauffage de cette marque). De même, on surprend l’artiste à mélanger les codes de ses semblables. Il reproduit ainsi une peinture minimaliste de Franck Stella à l’aide de néons alors qu’à contrario, il s’amuse à représenter une installations de néons de François Morellet par la peinture. On trouve également un Picasso (l’aile de la voiture du même nom, second degré oblige), revêtu d’un pigment outremer rappelant fortement la signature d’Yves Klein.
Poussant à son paroxysme les orientations du pop art et du nouveau réalisme, Bertrand Lavier s’est également attaché à quelques réflexions par l’absurde. Et si les objets de la vie quotidienne et de la culture populaire étaient la source d’inspiration des artistes ? De nombreux objets (appareils photos, panneaux de signalisation, etc.) se voient ainsi recouverts d’une couche de résine transparente grossièrement passée au pinceau, comme pour donner l’illusion d’une représentation de cet objet peint en trois dimensions. Le point d’orgue demeure toutefois la série Walt Disney : toute une série de tableaux et sculptures à l’image des grands maîtres, s’ils s’étaient inspirés du plus célèbre des studios de dessin animé.
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