A l’approche de la nouvelle année, il ne servira à rien de chercher frénétiquement dans votre tout nouveau calendrier des éboueurs / pompiers / facteurs… (encore une fois, vous n’avez pas su leurs dire non !) pour en avoir le cœur net : faites-moi confiance, Sainte Nitouche n’existe pas !
Cependant, savez-vous d’où vient et ce que signifie cette expression bien française ?!
« Les uns cryoient: Sainte Barbe !
Les aultres: Sainct Georges !
Les aultres: Saincte Nytouche ! »
C’est dans le Gargantua de Rabelais qu’apparaîtrait pour la première fois l’expression « Sainte Nitouche », soit en 1534.
Mentionnée sous la forme d’une interjection dans le chapitre 27, l’expression est utilisée pour incarner l’hypocrisie et la naïveté que peuvent éprouver les gens envers les divinités. Pour faire simple, Rabelais dresse dans ce chapitre une satire acerbe de la religion.
Une sainte vous le savez, est une personne qui a eu une vie exemplaire, qui a tourné sa vie vers les autres et non vers son propre plaisir, et qui a été canonisée.
Par opposition, Sainte Nitouche serait en quelque sorte la patronne des filles jouant les prudes !
Aujourd’hui, l’expression sert à qualifier, et ce toujours de manière très péjorative, une jeune femme qui se prétend chaste et vertueuse, sexuellement intouchable, prenant hypocritement des airs offensés, des airs de « ne pas y toucher », mais qui ne trompe personne !
Dans un sens plus général, une « Sainte Nitouche » est plutôt une personne qui cache ses défauts pour se donner un air innocent.
Mais n’oublions pas, qu’à l’origine, notre fameuse Sainte désignait une personne hypocrite et non pas nécessairement une femme !
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