Figurez vous que la semaine dernière, en me rendant à l’anniversaire SMB tout guilleret et encore victime des effluves de la veille, j’ai pris le métro. Moi, humble provincial timide, tout juste sorti de sa campagne picarde, je suis à chaque fois émerveillé par cette machinerie moderne, le métro. Aussi, tandis que la ligne 1 me conduisait de la station Strasbourg à Charles de Gaulle Etoile (avec changement à Franklin Roosevelt), je me suis interrogé sur l’histoire de cette merveille technologique.
L’histoire du métro s’inscrit dans le développement des villes européennes durant le XIXe siècle. La population française passe de 27 à 39 millions d’habitants, la population britannique de 15 à 40 millions entre 1800 et 1900. La population de Paris passe de 550 000 habitants à 2 700 000 habitants entre 1800 et 1901. Le but du métro était de permettre de désengorger les grands centres. Londres, par exemple, regroupe 2,5 millions d’habitants sur 90 km² dans une ville riche de petites rues tortueuses.
Comme d’habitude, ce sont les Britanniques qui ont innové. Disposant de l’esprit d’initiative et des moyens techniques nécessaires, ils entreprennent de construire un métro souterrain pour réguler la circulation. Le premier tronçon fut entamé en 1854, et ouvert à la circulation en 1863 après des retards dans la construction. Il s’agit de rames tractées par des locomotives à vapeur, ce qui entraînait de graves problèmes de ventilation avec de la fumée dans les tranchées. Des gaines furent aménagées et déguisées pour ne pas déplaire à la vue générale. Les lignes furent électrifiées de 1890 jusque 1900.
D’autres villes européennes suivirent le mouvement britannique. Ainsi Londres inspira Athènes (1869), Istanbul (1875), Vienne (1898) et enfin, Paris en 1900 dans le cadre de l’exposition universelle. Celui de Paris est électrifié d’origine. L’origine du métro de Paris remonte à la même époque que celui de Londres, mais les conflits de conception et de gestion ont longtemps miné le projet. Le but de la municipalité parisienne est de relier les différentes gares en cul de sac (gare du Nord, de Lyon, de l’Est, Austerlitz, Montparnasse) et pour les Jeux Olympiques de 1900. Le prolongement en banlieue fut décidé en 1929. Le réseau actuel fait 215 kilomètres et transporte plus de 4 millions de personnes par jour (8,7 millions à Tokyo, 5 millions à New York), comporte 16 lignes et 301 stations. Et pour vous rassurer, les rames que vous empruntez aujourd’hui remontent à 1963 pour les plus anciennes !
No Comments