« Mesdames et messieurs, nous traversons actuellement une zone de turbulences, veuillez… bla, bla, bla… ». Voilà une phrase que l’on entend bien souvent lors des voyages en avion. Ca tombe bien, toutes les expos de l’Espace Vuitton tournent autour du voyage. Le thème de la dernière en date était donc tout trouvé.
La turbulence a une définition physique bien précise. Doit-on dès lors s’étonner que plusieurs des artistes qui ont l’honneur de cette exposition présentent de solides compétences scientifiques ? On trouve ainsi un crack en informatique (Elias Crespin), un plasticien qui explore les lois de la géométrie (Attila Csörgo), une physicienne spécialisée dans les ferrofluides (Sachiko Kodama) ou encore une philosophe et mathématicienne (Jorinde Voigt). Tout ce joli monde s’est attaché à poétiser l’insoupçonnable.
A ce titre, le plus spectaculaire est à mettre au crédit de la japonaise Sachiko Kodama. Dans une assiette zen se forment et se déforment deux tours coniques, par la magie d’un fluide magnétique agité avec lenteur par des électro-aimants invisibles. Les figures mathématiques qui en résultent ressemblent à un incessant ballet abstrait.
A l’inverse, Jorinde Voigt présente sous forme très mathématique des événements totalement aléatoires… Aussi aléatoires que des couples qui s’embrassent. Un bisou en entraîne un autre… Tout l’enchaînement est représenté sous forme d’un complexe graphique, lui-même mêlé à d’autres (effet de la température sur l’environnement, effet de la musique pop sur l’environnement…) en une impressionnante fresque.
Très différentes dans leur aspect (du gracieux ballet de tiges métalliques signé Elias Crespin jusqu’aux souffleries à l’aspect expérimental d’Attila Csörgo), les œuvres présentées dans Turbulences cachent toutes une réelle complexité derrière une simplicité de façade. Encore une fois, on sort de l’Espace Vuitton étonné et émerveillé.
Entrée gratuite, jusqu’au 16 septembre, entrée par la rue de Bassano.
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