Arno Santamaria, c’est un chateur à textes. Un chanteur engagé qui met ses tripes dans l’affaire. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son album 1362.
Si tu devais te présenter en quelques mots… ?
Je m’appelle Arno Santamaria, je suis auteur/compositeur/interprète et je sors un disque qui s’appelle 1362. C’est le nombre de producteurs de mon projet.
Pourquoi avoir choisi d’être chanteur à texte ?
Choisir la voie des mots, ça m’a paru évident quand j’ai pris une claque en écoutant Léo Ferré. Ensuite, j’ai mélangé musique et mots, commencé à faire des instrumentaux rocks, j’ai essayé l’anglais… J’ai essayé plein de choses musicalement mais le verbe reste mon moteur.
Comment choisis-tu les thèmes sur lesquels tu écris ?
Souvent, c’est un regard sur ma condition ou la société dans laquelle je vis. C’est rarement autobiographique mais c’est mon regard, un peu romancé de temps en temps. J’essaie d’avoir un regard humain. De me placer au milieu de la société en tant qu’auteur, sans m’en exclure. Je suis comme les autres mais je ne peux pas rester passif.
Quels sont les albums qui traînent sur tes étagères et qui t’ont bercés ?
Il y a l’album live de Léo Ferré, au Theâtre des Champs Elysées. C’est un poète. Radiohead aussi. Notamment les albums OK Computer et Kid A. Ensuite, il y a quelques racines qui me reviennent de temps à autres, comme des vieux trucs de hard rock. Il y a aussi Grace, de Jeff Buckley. C’est un album que j’ai dû acheter quatre ou cinq fois… Il a été produit par Andy Wallace, qui est un ingé son puissant. Puis ça m’arrive souvent de réécouter Harvest, de Neil Young.
Peux-tu nous raconter tes débuts sur scène ?
Ca remonte ! J’avais quinze ans et un groupe de hard rock. On a joué au Gibus Club, qui est une belle salle, surtout quand on est gamin. Il m’a fallu beaucoup de temps avant de me sentir bien sur scène, de trouver quelque chose de naturel. Au départ, j’essayais de séduire le public. Puis à parti d’un moment, j’ai commencé à m’en foutre. Alors je me suis senti libre et j’ai commencé à être sincère sur scène. Les gens l’ont senti et se sont montrés plus réceptifs. Aujourd’hui, tout va bien !
Plutôt scène ou studio ?
Je suis partagé… Les deux sont indissociables. J’ai fait une école d’ingé son, donc je viens du studio. Choisir un micro, une caisse claire… C’est quelque chose que je maîtrise à peu près. Mais mon kiff, c’est la scène.
Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?
En parlant, en racontant, en lisant, en disant. Il faut dire. Sauver les cerveaux, c’est avoir le regard qui porte loin. Il faut fouiller dans la culture, ne jamais s’éteindre, réveiller son intellect. Quel que soit son statut social.
Peux-tu nous parler de tes derniers coups de cœur culturels (musique, ciné, expos…) ?
J’ai beaucoup aimé l’expo Helmutt Newton, parce que c’est quelqu’un qui a bouleversé les codes. Pareil pour l’expo David Lynch à la Cinémathèque. Ce sont des gens qui sont au milieu de l’arène. Et mon métier, c’est ça. On n’est plus simple observateur, on est dans l’échange.
Et puisqu’on parlait tout à l’heure de fouiller pour sauver son cerveau, c’est comme ça que je suis tombé par hasard sur un magazine qui s’appelle L’Impossible.
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