Prison dorée, c’est le premier album de Zoufris Maracas. Un groupe qui a fait ses premières armes dans le métro et qui, malgré le succès naissant, continue à y jouer de temps à autres.
« Je ne veux pas travailler », chantait Pink Martini. Zoufris Maracas a élevé cette maxime au rang d’art de vivre. Anar, glandeur et écolo, le groupe a pour simple philosophie de prendre la vie du bon côté. Au programme : soleil, plage et revendications politiques. Faussement naïf, Prison dorée regorge de titres ciselés. De quoi nous faire retomber sur terre…
Si vous deviez vous présenter en quelques mots… ?
On est des pros de la glande à mouvement perpétuel inversé !
Comment avez-vous défini votre style musical ?
Bonne question… On a commencé avec une guitare et deux voix. Des inspirations afro ensoleillées. Puis on a rencontré Mike, puis François qui est batteur et Brice qui est trompettiste et funambule. Chacun a amené sa couleur. Par exemple, Mike a des inspirations de zik manouche. On varie la musique autour des textes.
Pouvez-vous nous raconter vos débuts sur scène ?
C’était dans un festival, la première fois où on a joué à cinq. Ca donne la pèche, de l’adrénaline. On ressent un vrai plaisir sur scène, que seuls François et Brice connaissaient au départ. C’est un délire à apprivoiser, maintenant on s’éclate bien.
Chanter dans le métro, comment ça se passe concrètement ?
C’est plus dur dans le métro, plus vertical. En général, je joue seul ou avec Brice. Les gens ne viennent pas dans le métro pour la musique. Des fois, on parvient à les retourner des fois non. On appréhende le public différemment, parce qu’on voit les yeux des gens. On garde les pieds sur terre.
C’est votre premier album. Qu’est-ce que ça fait de passer du métro à la Fnac ?
C’est un plaisir d’avoir sorti l’album avant les élections. En plus, France Inter et Nova nous jouent régulièrement. C’est une satisfaction, une chance aussi.
Vos textes sont engagés. Vous avez l’esprit révolutionnaire ?
Une révolution, c’est faire un tour sur soi-même. On évolue, en fait. On est évolutionnaires. On cherche pas des choses fantastiques, juste du bon sens. Il travailler un peu pour subvenir à ses besoins, d’accord. Mais il y a des fois où il faut sortir la tête du guidon, prendre conscience que ce qui est important, c’est qu’on a une vie et il ne faut pas nous la laisser prendre par le système.
Quels sont les albums qui traînent sur vos étagères et qui vous ont bercé ?
Bonga, Cesaria Evora… Mais je n’ai pas d’album en tête, je ne retiens pas. Je n’ai pas de lecteur CD.
Plutôt scène ou studio ?
La scène. Le studio, c’est du boulot, c’est un autre délire. C’est perso, c’est de la recherche. C’est intéressant mais la musique est avant tout faite pour être partagée.
Quels sont vos projets à venir ?
Déjà défendre l’album. Ensuite, se sentir de mieux en mieux sur scène. Joindre l’utile et l’agréable en faisant de la scène, pourquoi pas à l’étranger. Profiter de l’été. Bidouiller pour partir l’an prochain. Prendre du temps pour se poser des questions. Et pourquoi pas un deuxième album.
Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?
Il faut montrer qu’ils sont en train de nous tuer. Il faut faire confiance, réveiller les gens. Et que chacun s’occupe de son cerveau.
Quels ont été vos derniers coups de cœur culturels (musique, cinéma, littérature, expos…) ?
Mansfield Tya, j’aime bien. Et aussi Staff Benda Bilili.
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