Fairy Quest, ça sonne comme un énième titre d’heroïc fantasy. Certes. Mais avec un scénario qui brouille tous nos repères sur les contes merveilleux de notre enfance et un dessin splendide, cette BD sort du lot. Un vrai coup de cœur.
Depuis des lustres, on raconte l’histoire du Petit Chaperon Rouge aux enfants. A tel point que Le Petit Chaperon Rouge en a assez de revivre toujours le même scénario. Sauf qu’à Bois-des-Contes, le pays où vivent tous les personnages, toute déviance dans l’histoire est sévèrement sanctionnée. Sous l’œil inquisiteur de Grimm, ce pays n’a en effet de merveilleux que le nom. La tradition y est vénérée, exigée, avec la fermeté d’un régime totalitaire. Pour échapper à la sanction, Le Petit Chaperon Rouge décide de fuir avec son ami Le Grand Méchant Loup.
Œuvre d’un cortège d’auteurs habitué au genre du Comics, Fairy Quest s’éloigne nettement de la traditionnelle BD franco-belge pour une esthétique très heroïc fantasy. Dessin léché, mise en page d’un dynamisme rare, cadrages judicieusement choisis… Un régal ! On apprécie tout particulièrement un Grand Méchant Loup aux postures dynamiques. A la fois effrayant et attendrissant.
Réussite esthétique, Fairy Quest séduit aussi et surtout par son scénario. Si on est plutôt habitués à voir Le Petit Chaperon Rouge au cœur de l’action (on nous le serine depuis l’enfance), l’histoire nous fait perdre toute notion de gentil ou de méchant. La mère-grand du Petit Chaperon Rouge, historiquement bonhomme, devient dans le contexte de Bois-des-Contes une vile délatrice, sous la peur du joug de Grimm. En prenant à contre-pied tous nos repères et tout l’imaginaire associés à chacun des personnages de contes, Fairy Quest nous entraîne de surprise en surprise. Génial !
Fairy Quest T1 – Les hors-la-loi, Scénario : Paul Jenkins, Dessin : Humberto Ramos, Couleurs : Leonardo Olea, Editions Glénat, 13,90 €
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