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Fuite de gaz à Total

Ce dimanche 25 Mars, l’entreprise française Total annonce une fuite de gaz dans une de ses plateformes située au Nord de l’Écosse. Même si il n’y a eu aucun blessé parmi les 238 membres du personnels, on peut néanmoins se demander quelle était la cause de cet accident, mais aussi son impact sur l’entreprise ou, plus important encore, l’environnement.

Presque deux années se sont écoulées depuis la catastrophe qui a eu lieu sur la plateforme pétrolière du groupe britannique BP « Deepwater Horizon ». Le 20 avril 2010, la station avait d’abord explosé avant de prendre feu, puis de couler deux jours plus tard, ce qui a ensuite donné lieu à une importante marée noire. Onze personnes ont perdu la vie et plusieurs centaines d’espèces ont été menacées.

Pour Total, cet accident en Mer du Nord est le plus important que la compagnie ait subi ces dix dernières années. La plateforme a été évacuée et une zone de sécurité a été établie afin que les équipes qui travaillent sur la fuite puissent agir sans aucun risque. Les bateaux ne peuvent pas s’approcher à moins de 2 miles (3,7 km) du lieu de l’incident. Quant aux transports aériens, il leur est interdit de survoler la zone à moins de 5 miles (5,5km). Détail assez inquiétant, une torchère de la plateforme est restée allumée. Si pour certains cette flamme ne représente aucun risque, beaucoup craignent que le site puisse exploser, comme le confirme le directeur de la santé, de la sécurité et de l’environnement chez Total, David Hainsworth. « L’alimentation électrique a été coupée sur la plateforme pour minimiser le risque d’étincelle, toutefois il est évident qu’il y a un risque » expliquait-il ce mercredi 29 mars. Heureusement, pour le moment, les conditions météo sont favorables. En effet, le vent pousse le gaz qui s’échappe de la station loin de la torchère. De plus, le méthane étant un gaz lourd et la torchère haut placée, le seul moyen pour le gaz d’atteindre la flamme serait que le vent arrête de souffler.

La station produisait chaque jour près de neuf millions de mètres cube de gaz, soit environ 60 000 barils. Cette fuite aura donc un impact dévastateur sur l’environnement, même si cela est moins grave qu’une marée noire pétrolière. En effet, le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2. L’autre principale crainte des écologistes est le Sulfure d’Hydrogène, un gaz extrêmement toxique pour la faune et la flore aquatique, qui risquerait de se propager dans l’eau. Total se veut rassurant en affirmant que ce n’est pas le cas actuellement. L’entreprise française a déclaré avoir une solution pour stopper la fuite : Forer un puits de secours dans le but de réduire la pression dans le puits d’origine. L’inconvénient de cette manœuvre est qu’elle sera fini dans au minimum six mois. Le délai, assez long, n’est pas négligeable pour les écologistes qui insiste sur les problèmes que cela pourrait engendrer sur le réchauffement climatique.

Ce que Total considère comme « son plus gros incident depuis au moins dix ans » a un coût. 200 000 mètres cubes de gaz s’échappent chaque jour du puits, c’est-à-dire 1,5 millions de dollars qui s’envolent chaque jour. Tout cela sans compter les réparations et les indemnisations des plate-formes aux alentours. L’action du groupe a baissé de 9% en seulement quelques jours, entrainant avec elle la Bourse de Paris qui chute de 0,82%.

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