Une fois n’est pas coutume, nous délaissons les musées parisiens pour cette expo du mois. Nous nous sommes cette fois arrêtés à Versailles, au Musée Lambinet, où sont actuellement exposées les œuvres de Jean-François Rauzier, photomontages fantastiques autours des lieux de la ville.
Jean-François Rauzier qualifie son travail d’Hyperphoto. Il considère ses créations comme plus réalistes que des photos traditionnelles. Ses montages ont en effet pour but d’aller au-delà de la simple représentation, au-delà d’un seul angle de vue, au-delà d’une simple image réaliste. Dans ce sens, on se rapproche du surréalisme.
Les images de Jean-François Rauzier tournent avant tout autour d’un lieu. L’artiste multiplie les prises de vue sur place, avant d’assembler le tout par informatique. La juxtaposition révèle alors l’ambiance que le lieu a inspirée par l’artiste.
Perspectives distordues à la Escher, ajout d’éléments de détails surprenants, en décalage avec le lieu… L’image finale fait indubitablement référence au réel, le transposant dans un univers onirique propre à l’artiste. Il en est ainsi par exemple de la façade du château de Versailles, reproduite à l’infini pour former une ville aux intersections uniformes à l’image des cités imaginaires de Schuiten et Peeters. Quant à la cour d’honneur, aux étages répétés en superposition, elle suggère un relief montagneux jamais vu dans une ville dont le promontoire se résume à une butte. A chaque fois, les cieux menaçants aux couleurs artificielles transportent encore plus loin l’observateur, aux confins de la science-fiction.
S’arrêter à ces ambiances chimériques serait toutefois une erreur. Il convient de fouiller dans le détail ces images monumentales. De dimensions presque identiques aux froides descriptions d’Andreas Gursky, les hyperphotos de Jean-François Rauzier regorgent de détails minuscules, souvent autour d’un thème inspiré par le lieu. C’est ainsi que tous les animaux des fables se croisent autour de la statue de Jean de la Fontaine, dans le Potager du Roi. Ou que l’artiste constitue son Panthéon musical, allant d’Olivia Ruiz à Jean-Sébastien Bach, dans l’Opéra Royal.
Accessible en à peine une demi-heure depuis Paris (Gare St-Lazare terminus Versailles Rive-Droite), l’exposition Hyperversailles n’a rien à envier aux plus grandes rétrospectives parisiennes. Il vous reste jusqu’au premier avril pour découvrir ce regard déroutant sur un des chefs-d’œuvre du patrimoine français.
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JEAN
28 février 2012 at 11:08Je suis allée voir cette exposition que j’ai trouvée superbe. Ces images sont splendides… Et j’étais avec une enfant de 7 ans qui a énormément apprécié. Je lui ai offert le poster du Potager du roi qu’elle souhaite afficher dans sa chambre.