Humeurs Je n'ai pas testé pour vous

L’amour dans les transports

Que celle qui n’est jamais tombée amoureuse dans les transports tire la poignée-interdite-« tout abus sera puni », elle ne sait définitivement pas ce qu’elle loupe.

Première étape: La rencontre

Il y a, depuis déjà quelques années, un phénomène qui fait que la femme travaille. Elle a même un salaire, parfois un comité d’entreprise et des heures sup’ à la pelle si elle n’a pas d’impératif horaire maternel type « aller chercher le morveux à la crèche ». Il y a donc comme possibilité pour rencontrer un inconnu (oui, un inconnu, parce que recycler son ex une fois ça passe, mais 7 fois, ce n’est pas forcément gage de bonheur conjugal):

1- Se déhancher sur une musique douteuse au Macumba-Les 3 soleils les vendredis et samedis soirs parmi une peuplade de jeunes adolescents pré pubères qui se pensent rebelles parce qu’ils regardent MTV.

2-Utiliser les réseaux, amicaux ou internet. Voire les deux si Jean-Marc qui vous a été présenté par votre copine Marie-Claire est lui aussi sur Meetic.

Or, dans les transports, inutile de porter un bracelet vert qui signifie que vous êtes célibataire ou un soutien gorge pigeonnant ni de vous faire appeler coquillette_au_beurre_75, les choses sont en effet beaucoup plus simples. Et on peut remercier la promiscuité.

Si vous utilisez la ligne 13 du métro parisien, sachez qu’elle fonctionne à 116% de sa capacité. C’est à dire que le matin, à 9h, vous pouvez jouer à Koh Lanta dans le métro en sélectionnant 116 personnes et vous devez éjecter 16 personnes qui vous déplaisent. Essayez, c’est très drôle. Et vous œuvrez pour le compte de la RATP, que demande le peuple ?

Dans les 100 personnes restantes, il y a, celui qui correspond parfaitement à l’idée que vous vous faites de LA personne qui partagera votre vie. Sauf qu’aborder un inconnu en lui proposant un Twix au distributeur Selecta ne fait pas exactement partie de vos habitudes subtiles de drague. De ce fait, vous lui tournez le dos, posez vos mains sur la même barre que lui, le nez sous son aisselle et vous vous retrouvez dans ses bras. Presque. Et comme la journée ne fait que commencer, le monsieur en question fleure encore bon et vous sentez vos phéromones prêtes à danser la samba. Bien évidemment, si vous le retrouvez une dizaine d’heures plus tard, après une journée harassante dans un bureau non climatisé, que l’on est au mois d’aout, que c’est la canicule et que la crise touche également l’industrie du déodorant, le sniff de phéromones sera de suite beaucoup moins agréable.

Qu’importe, rencontrer quelqu’un dans les transports, c’est comme le rencontrer aux Maldives, un voyage c’est un voyage. Avec tout l’exotisme que comportent des noms de stations comme Jasmin, Chatelet les Halles ou Place du Général Leclerc.

Deuxième étape: Créer/garder le contact

Vous avez senti son âme de poète lorsqu’il lisait, ému « Mal de mer souterrain » -qui au passage parle d’une canette de bière, vous avez donc décidé de le retrouver. Camper devant sa station de métro étant quelque peu fastidieux, vous optez pour les moyens modernes mis à votre disposition.

En première position, il y a le « Courrier du cœur des Métronautes » qui est probablement béni par tous ceux qui trouvent l’horoscope de Métro ridicule et les mots fléchés trop faciles. Sur la marche intermédiaire, il y a les petites annonces de Libération, appelées Transports Amoureux, perdues entre une pub pour les « déménageurs bretons» (oui, parfaitement) et la location d’une boite à chaussures pour un double smic. Et en troisième place, certes moins connu car plus récent mais qui devrait prendre incessamment sous peu place dans vos favoris dans le dossier « j’y vais quand j’ai rien à faire » au même titre que Vie De Merde ou BashFR, www.croisedanslemetro.com

Une ligne de métro, une date, une description et hop hop hop, vous pouvez retrouver votre âme sœur de transport. De cette façon, vous savez qu’en ce moment des princesses se promènent dans Paris et qu’il est fort probable qu’elles soient en trottinettes. A croire qu’il y a coalition entre le web, Rothschild, la RATP et le Ministère de la joie des ménages pour que vous ayez une vie affective des plus parfaites.

Finalement, les rencontres dans les transports, on oublie, sauf si on veut faire sponsoriser son mariage par une compagnie de bus. Et après tout, le type du deuxième sur votre lieu de travail n’est pas si mal, et il a le mérite de descendre à la même station que vous.

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3 Comments

  • Reply
    cilule
    4 mai 2009 at 12:47

    Vraiment bien écrit! Mais juste une chose… Qui pourrait bien avoir l’esprit assez tordu pour choisir coquillette_au_beurre_75 comme pseudo???! Pas très vendeur, si?

  • Reply
    stefany
    26 avril 2009 at 18:28

    Il faut un sacré courage tout de même pout faire une annonce ou l’on recherche sa princesse prenant le métro.

  • Reply
    sweetplanet
    24 avril 2009 at 11:57

    Très drôle et tellement bien décrit ;)

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