R.wan alterne les albums avec Java et ceux en solo. Après ses deux Radio Cortex, le chanteur arrive avec Peau Rouge, un opus qui mêle argot, écriture fine et mélodies variées.
Ca fait déjà quelques semaines que Le CRS Mélomane tourne sur les ondes. Ce premier titre extrait de Peau Rouge, le nouvel album de R.wan, annonçait la couleur. Humour, argot et plume acérée font toujours bon ménage. On part de quelques notes légères, d’une idée plaisante pour aborder en filigrane un vrai sujet. On avait compris le coup, déjà avec Long Song Single sur Radio Cortex 2.
Mais R.wan, on ne le connaît pas qu’en solo. C’est aussi le chanteur de Java. Et le point commun de tous ces albums, en solo ou pas, c’est un vrai parler parigot. Des gonziers qui jaspinent l’argomuche à la Audiard. Avec bonheur, on retrouve cette patte sur Peau Rouge. R.wan vous expliquera ainsi quels sont les avantages de marcher pour La Maffia. Mais au-delà de ce langage fleuri que ne renierait pas San-Antonio, il faut noter une poésie certaine, lorsque R.Wan aborde des sujets comme le génocide arménien (Le Papier d’Arménie) ou son amour pour une fumeuse charmante qui lui échappe (La Marge).
Mêlant accordéon et déclamation scandée, le groupe Java a vite été affublé de l’étiquette « rap-musette », qui lui colle aux basques. Peau Rouge est quant à lui inclassable, mêlant des genres musicaux totalement différents. Rap sur Mélodie en sous-sol, rock n’roll teinté de pop sur Américaine, balade mélancolique sur La Marge, rythme mettant en avant une allitération presque gainsbourienne sur Trois Fées… Voilà un album inclassable et, sans doute, un des premiers coups de cœurs de l’année.
A écouter : Le CRS mélomane, Le Papier d’Arménie, La Maffia.
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